Malgré une pochette que seule une mère pourrait aimer, et un logo quelconque, il y a quelques bricoles alléchantes qui m'ont décidé à donner sa chance à ce premier long format de
Trucido. Puisqu'une image vaut mille mots, autant laisser la magie du
meme opérer - une fois n'est pas coutume, et l'enthousiasme progressif de Vince McMahon résume fort bien celui qui fut le mien.
Ceux qui savent, savent, et depuis longtemps : n'importe quel groupe comportant Bryan Fajardo au line-up est un immanquable en puissance. Chaque disque sur lequel il officie se transforme en bombe. Que ce soit au sein de
P.L.F., de
Gridlink,
Kill the Client,
Noisear ou plus récemment
Triage, sa caisse-claire au ping caractéristique et ses tapis de
blast-beats savent mettre l'assemblée d'accord. Le gus semble être l'ingrédient magique pour un disque de Grindcore réussi. Chez
Trucido, il partage d'ailleurs la tête d'affiche avec l'un de ses compères, Irving Lopez, guitariste au
riffing caractéristique, sorte de mélange réussi entre Sebastian Rokicki (
Antigama), Rob Marton (
Discordance Axis,
NOKWTDT) et Takafumi Matsubara (
Gridlink, entre autres). Technique sans jamais tomber tête première dans l'outrance, ses lignes tarabiscotées font tout le sel de
Cognizant, formation de Grindcore
intello dans laquelle Bryan Fajardo officie également, montrant toute l'étendue de sa palette de jeu.
Sans surprise donc vu le
pedigree des deux affreux jojos,
"A Collection Of Self-Destruction" tartine salement durant son petit quart-d'heure - court, très court !
Trucido produit un Grindcore somme toute assez classique, mais qui convoque les plus belles heures du genre. Rien de neuf sous le soleil de Dallas, mais nom de Dieu, que ça fait du bien ! Que ces quatorze titres sont jouissifs ! Et pour ne rien gâcher, la production est absolument parfaite pour le style - mis en boîte au studio Anomalous Mind Engineering... d'Irving Lopez. Cru sans être inaudible, suffisamment sale pour la caution
street (et éloigner les curieux) tout en sachant rester lisible. Le contraire eut été un beau gâchis !
Mélange du côté
"Dans ta gueule et du chant glaireux d'
Insect Warfare, mais également des parties plus pensées, poussées d'un
Cognizant, justement, ce premier album de
Trucido saura satisfaire tous les amoureux du genre, sans exception, et peu importe ce que tu recherches dans le style. Tu aimes quand ça bourre sans interruption, pour agiter ta main en l'air comme un épileptique ? Il y a de la tartine de doigts en stock : L'incendiaire "Tokyo Grind" taillé pour retourner un pit; "Hate Spreader" qui rappelle furieusement le riffing
Thrashisant de Dave Callier (
P.L.F.); "Fell Off" et ses
cuts de brute épaisse sur lit de chuintements vocaux... Au contraire, tu préfères déhancher ton petit corps sur des motifs redoutables de
groove ? De l'ouverture du bien-nommé "Please Fuck Off" jusqu'à "Preyed Upon" qui monte en puissance pour mieux t'achever, en passant par l'exceptionnel "Cumbia Grind", qui en serait presque dansant, tu trouveras sans mal de quoi perdre du gras et détruire ton mobilier. Ou peut-être as-tu été alléché par la présence d'Irving au line-up ? Histoire de prendre un peu de rab' de son jeu en attendant le prochain
Cognizant... Le presque chaloupé "Convenience < Humanity", les
bends de "Diving Into War", et le
mid-tempo "Final Defecation" t'aideront à patienter.
En bref, un disque de Grindcore comme on les aime, petit
shot de brutalité en intraveineuse : parfait pour un Dimanche. Encore une pépite au palmarès de Bryan Fajardo, et une formation à suivre de près tant ce premier jet s'avère convaincant au fil des écoutes.
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