Wayward Dawn - All-Consuming Void
Chronique
Wayward Dawn All-Consuming Void
Malgré le jeune âge de ses membres WAYWARD DAWN est déjà devenu une valeur sûre de la scène extrême Danoise en enchaînant régulièrement les sorties que ce soit sous la forme de Singles comme d’albums, qui reviennent désormais tous les deux ans et montrent à chaque fois une réelle évolution musicale et une certaine prise de risques. Car qu’il paraît loin le temps du primitif et radical « Soil Organic Matter » alors qu’il ne s’est écoulé que quatre années avec ce troisième opus qui fait suite à l’excellent
« Haven Of Lies » sorti début 2020, et qui avait vu la bande offrir une musique plus lourde et rampante où la brutalité n’était pas oubliée. Forte de l’expérience accumulée celle-ci revient aujourd’hui avec un schéma dans la même lignée tout en osant étirer ces compositions, avec en point d’orgue une conclusion de douze (!) minutes qui va clairement montrer que les p’tits gars ont pris de l’expérience et de la maturité sans pour autant renier leur passé proche. D’ailleurs c’est cette option frontale et pêchue qui va servir de point de départ à cette galette, vu que le quatuor va balancer d’entrée son titre le plus court et pêchu (« Disorienting Verminosity ») qui en moins d’une minute va servir de gros défouloir de par ses longs blasts continus agrémentés d’un court passage lent pour souffler un peu, avant de reprendre les hostilités et ainsi annoncer à tout le monde qu’il n’est pas là pour rigoler.
Toute la première partie de ce disque sera elle-aussi basée sur ce schéma vindicatif et direct, que ce soit via l’oppressant et lourd « Cage Of Resentment » qui joue en permanence sur le grand-écart (et ainsi écraser toute velléité de résistance) - tout en gardant sa fraîcheur instinctive, ou comme sur le furieux « Isolation » qui voit l’ajout de parties mid-tempo propices au headbanging et d’une montée en pression régulière histoire de suffoquer un peu plus. Sans changer sa façon d’écrire l’entité réussit complètement ce début de disque de façon impeccable qui joue sur l’équilibre des forces, et ce même si la lourdeur et les passages pachydermiques restent majoritaires sans pour autant être redondants, du fait d’une durée globale de ces deux plages assez courtes. Mais à partir du morceau suivant les choses vont progressivement s’allonger et voir le bagage technique monter d’un cran, en premier lieu sur « The Crushing Weight » qui continue de jouer sur le côté massif, mais qui se fait plus accentué tant certains plans lorgnent presque vers le Doom le plus putride et sombre (avant que quelques explosions éparses n’évitent à l’ensemble de sombrer dans la monotonie). Car bien que tout cela soit relativement sobre et ne s’encombre pas de futilités et de technicité abusive, on n’a jamais le temps de s’ennuyer ni d’avoir une sensation de répétition préjudiciable et c’est tant mieux, tant le reste à suivre est d’un très bon niveau et particulièrement aguicheur. En effet que ce soit avec « Bottomless Pit » qui remet le bridage en règle sur le devant de la scène bien calé entre deux rasades de tabassage intense (tout en laissant le temps aux passages instrumentaux de se mettre en valeur), ou encore avec le rampant et incisif
« House Of Mirrors » (déjà présent sur l’Ep du même nom sorti il y’a un an et demi) tout ici est dense et fait preuve d’une attractivité sans failles.
Aidée en cela par une production brute de décoffrage qui donne la sensation d’avoir été enregistrée en live cette galette dévoile un côté spontané fort agréable, qui va trouver son apogée sur le lancinant et froid « Pull Of The Boulder » où toute la palette de jeu des minots va être mise en avant. A la fois plus glacial et obscur – tant la noirceur y est exacerbée – les nordiques vont également ne pas hésiter à ajouter des ambiances tribales hypnotiques et écrasantes bien insérées au milieu des nombreuses variations rythmiques, permettant ainsi à l’ensemble de jouer les montagnes russes sans jamais se rater. S’il était facile de tomber à côté de par cette temporalité à rallonge les mecs arrivent brillamment à contourner cet écueil et conclure ainsi un nouveau cru impeccable où comme pour le précédent le tempo bien que varié restera majoritairement ralenti, mais jamais tomber dans la redite. Du coup sans faire de bruit ceux-ci continuer de poser leurs pions au sein du Death de leur pays (qui continue de reprendre des couleurs), en mélangeant habilement leurs deux premiers chapitres déjà particulièrement redoutables pour sortir ainsi son leur meilleur enregistrement à ce jour. Si tout cela ne révolutionnera rien on continue cependant de constater que la jeune génération au Danemark comme chez ses voisins scandinaves (via notamment SARCATOR, ETERNAL EVIL, CRYPTIC HATRED…) est en train de prendre le pouvoir avec brio, ayant appris de ses pairs tout en y ajoutant un soupçon personnel qualitatif qui permet ainsi à leurs bons sons respectifs de se placer au-dessus de la mêlée comme ici. Preuve donc une nouvelle fois du niveau des musiciens de Skanderborg qui continuent leur petit bonhomme de chemin et à se faire une bonne réputation aussi bien dans leur royaume qu’à l’étranger, où ils sont parmi les étendards de cette classe biberon aux dents longues et qui ne demande qu’à en découdre le plus possible.
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