Et voici le retour d’un groupe français que beaucoup attendaient, que beaucoup avaient pu acclamer depuis son premier album
Le démoniaque en 2017. L’album, sorti sur le label Hass Weg, avait avant tout marqué pour la personnalité de ses paroles. Les morceaux s’appelaient « Mortel bordel », « Arsouille mes couilles », « Bonnes sœurs terreur », et ils éructaient la poésie des caniveaux :
« Embrasse ta grosse, avant que je l’engrosse ! Il est choqué le gosse, et moi je me gausse ! ». Et pourtant la musique n’était pas en reste, et bien plus « fine » que le vocabulaire employé.
CATACOMBES revient ainsi quelques années plus tard, avec le même visage, malgré plusieurs changements dans la vie du groupe. Antoine Guibert, alias Le Démoniaque, a quitté la France il y a quelques années pour s’installer au Québec. Là, il a trouvé des camarades de jeu qui ont rejoint le groupe pour alléger son travail aux instruments, et également permettre plus facilement les apparitions scéniques. La Damnée est désormais le bassiste et Le Vilain est à la batterie. Cependant, les ambiances n’ont pas changé, ni même les orientations du groupe, parce que tout ce qui faisait la singularité du groupe est resté entre les pattes du géniteur principal.
Les 9 compositions de l’album tabassent toujours autant grâce à un black metal survolté accompagné de mélodies enjouées. Les vocaux sont quant à eux une nouvelle fois très raclés, très sales, et ils crachent évidemment en français dans un registre de langue très oral, très familier. On ne peut pas se retenir d’en donner quelques exemples :
« Des glaires et des briques »
« Là ! En v'la un qu'est subjugué
Complètement raide à chier !
Mais c'est qu'il me cherche des noises
T'approche pas trop l'effronté ! »
« Ma rue » :
« Malfamée, malfaisante !
Cette rue c'est la mort, terrifiante !
Ça sent la pisse de bout en bout
T'en r’sors poisseux à tous les coups »
Et pourtant, à côté de ces textes, on trouve aussi des passages moins crus, plus mélancoliques, et confirmant ainsi que
CATACOMBES a bien des points commun avec notre vieux Renaud, capable de textes touchants. Je pense à « La brume » et « Les âmes oubliées »
« Elle ne semble pas se disperser et le temps, lui, semble figé
Ces silhouettes se rapprochant me semblent étrangement familières
Ce sont mes semblables qui viennent me chercher,
M'extirper de cette enveloppe souillée. »
« Mon chandelier à la main, je parcours ces nombreux couloirs morbides
À mon passage je sens qu'ils me jettent leurs regards vides
Et se taisent, laissant un silence de mort
Car je suis le seul pouvant briser leur sort. »
Ces paroles ne sont pas nécessairement audibles, car le timbre de voix ne permet que d’en comprendre certaines. J’imagine même que beaucoup n’y prêtent pas attention, et qu’ils ne saisissent donc pas toutes les nuances de l’album. En se concentrant uniquement sur la musique, c’est principalement la dualité qui marque l’esprit. On constate à la fois de la crasse mais aussi de la beauté. Tout simplement parce que les éléments qui rendaient
CATACOMBES unique sont de retour. Les compositions sont très envolées, avec des riffs particulièrement mélodiques, et avec des parties acoustiques claires qui débutent souvent les morceaux. Mais tout cela est engloutie par une bonne couche de crasse : les vocaux, le rythme volontairement et efficacement saccadé, une batterie agressive… C’est toujours aussi étonnant de ne pas pouvoir déterminer si ces morceaux sont agréables ou non à l’oreille, même si en fin de compte on ne s’en soucie plus au fil des écoutes, car ce qui est sûr et certain c’est que l’envie d’y revenir est nette.
L’album (et l’EP) précédent(s) étaient déjà excellent(s). Des glaires et des briques est la suite parfaite. Il ne lui est ni supérieur, ni inférieur. Exactement ce que l’on espérait en fait. Du black metal, mais qui donne aussi l'impression d'écouter un punk mélancolique.
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