Bon,
DELIVERANCE, cela parle peut-être à certains d’entre vous, pour ma part je découvre les Parisiens tardivement avec leur troisième LP, «
Neon Chaos in a Junk-Sick Dawn », que mon cher traducteur automatique retranscrit «
Chaos de néon dans une aube de pacotille ». Je le reconnais humblement, voilà un titre d’album qui pèse un maximum. Les deux précédents étaient parus chez
Deadlight Entertainment, le groupe est aujourd’hui signé chez les décidément incontournables
Acteurs de l’Ombre, nous devrions donc nous régaler car on sait l’exigence artistique de ce label.
Au sujet de l’artwork, j’ai clairement sous les yeux un visuel d’obédience « totalitariste », typiquement le genre d’illustration qui ne surprendrait pas chez une formation de
raw black un poil tendancieuse, avec ce rouge, ces croix (ou ces immeubles déformés par une hallucination ?) et ce lettrage gothique. Pour un disque composé, je cite «
durant de longues nuits d'insomnie au 4ème étage d'un immeuble, dans une pièce isolée avec une fenêtre donnant sur une ville qui semble dormir », l’imagerie me semble quelque peu en décalage mais tout le monde ne vit pas l’absence de sommeil de la même façon, pour ma part tout me semble alors cotonneux, grisâtre, instable et trop bruyant. Il reste que ce dessin claque et qu’il est bien plus intéressant que ceux qui illustrèrent «
CHRST » (2017) puis «
Holocaust 26:1-46 » (2020).
Du côté des musiciens, la jeunesse est aux abonnés absents. Le bassiste approche de la cinquantaine, il y a un mec qui a joué dans
AqME (mais aussi dans
FREITOT, du
death metal, ça rattrape), on est donc sur une formation de vieux briscards comme on aime à le dire dans les milieux ringards, ce qui, en général, garantit un certain niveau de qualité, sinon de maturité dans l’écriture. N’y voyez nulle critique acerbe ou tentative de jeunisme de ma part, j’approche moi-même de cet âge, c’est juste histoire de dire que
DELIVERANCE a perdu ses dents de lait depuis longtemps.
La musique sinon ? Bah… Je peine hélas à être foncièrement enthousiaste. J’ai beau adorer
LADLO et être friand de plus de 90% de leurs sorties, il y a tout de même quelques artistes qui me laissent totalement froid,
SONS OF A WANTED MAN par exemple et donc maintenant
DELIVERANCE. Pour les aspects positifs, car il y en a bien évidemment, c’est surtout la pesanteur
doom de nombre de rythmiques, le climat mi-crasseux mi-nauséeux développé par les compositions, le son marécageux du
sludge mais également le fait que la formation prenne réellement le temps de poser ses ambiances, de développer une atmosphère oppressante de nuit blanche dans un environnement de béton.
En revanche, je n’accroche pas du tout aux différentes expérimentations sonores tentées, comme les effets vocaux technoïdes sur « Neon Chaos » ou encore le morceau
cold-rock / batcave « Odyssey » qui me laisse cependant à penser que
DELIVERANCE a écouté
TYPE O NEGATIVE au moins une fois dans sa vie et que ça a laissé des traces au fond du slip.
EYEHATEGOD aussi c’est évident, mais pour d’autres raisons. J’avais un peu ressenti le même genre de désillusion lorsque
THE LION’S DAUGHTER avait sorti «
Skin Show » alors que l’équilibre était parfait sur «
Future Cult ». Que voulez-vous, nul n’est parfait.
Je suis peut-être un peu trop dur avec «
Neon Chaos in a Junk-Sick Dawn » car, sincèrement, il passe hyper bien à l’écoute mais ses aspects
krautrock ou plus électroniques, même s’ils restent minoritaires mis au regard de la globalité des six compositions, prennent encore trop le pas sur l’expérience auditive. « Salvation Needs a Gun » m’avait mis dans les meilleures dispositions mais il m’a été difficile de supporter la trop longue introduction de « Fragments of a Diary From Hell » ou encore le chant robotique de « Neon Chaos », préférant largement la formation lorsqu’elle souille les draps propres de nos tympans (la métaphore est approximative mais vous avez l’idée).
Il est indéniable que
DELIVERANCE a une approche très personnelle du
black sludge metal et que les amateurs de ce genre de mélange devraient y trouver leur compte, surtout si leurs goûts sont en plus empreints de chauvinisme, ce qui serait bien légitime. De mon côté, une fois passées les deux premières chansons, j’ai rapidement décroché, aussi est-il mieux de vous laisser seuls juges.
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