Edge Of Sanity - Evolution

Nous sommes en 1999, cette année marque la fin d’Edge Of Sanity qui après un Cryptic sans saveur, décide de mettre fin au calvaire dû à l’amputation du membre vital qu’était Dan Swanö… Mais avant çà, Black Mark annonçait une compilation, album anniversaire des 10 ans du groupe (hé oui çà passe vite). Un best-of me direz-vous ? Pas tout à fait, ce Evolution (« journal intime » dixit Swanö) qui tient sur deux cd (avec des photos sympathiques du jeune groupe), suit la chronologie de la discographie d’Edge Of Sanity (huit albums et un EP tout de même) en nous proposant des titres jamais sortis, des reprises ainsi que des morceaux version demo. S’en suit donc un ensemble de titres remasterisés avec en plus pour certain un remix version 1999 (pas de dance je vous rassure mais un son au gôut du jour avec des effets ici et là... Pas grand chose en somme...).

Amateurs de death qui tache, le premier cd de cette compilation devrait à mon avis vous ravir. Le premier titre « Pernicious Anguish » ne devrait pas dire grand-chose aux fans du groupe, puisqu’il s’agit du tout premier morceau d’EOS (Edge Of Sanity) qui n’est jamais sorti. Bien évidemment c’est dans la veine des premiers albums, c'est-à-dire du death old school pur jus avec un léger remix. Pour la première partie de cd, nous avons affaire au death brutal des deux premiers albums (Nothing But Death Remains et Unorthodox) avec les demos des titres de ces albums. Personnellement je ne suis pas un gros adepte de leurs origines, mais çà pourrait en plaire à un bon nombre, c’est à l’arrivée du titre « After Afterlife » que le sourire me revient : morceau jouissif au possible qui confirmera avec le splendide et triste « When All Is Said », la qualité de leur deuxième album. « Human Aberation », titre bonus du deuxième album exposera quant à lui le gratteux au chant, après quand on écoute le groupe Incapacity on se dit que parfois le temps fait des miracles… Les amateurs de death/grind seront aussi ravis d’apprendre la reprise de Cryptic Death « Kill The Police » : 40 secondes entièrement jubilatoires. « Blood Of My Enemies » (version demo), présent sur The Spectral Sorrows se veut aussi une reprise sympathique et étonnante de Manowar, vantant le chant clair de Dan tout comme le magnifique et inédit « Elegy » (à ne pas confondre avec celui de Purgatory Afterglow) qui aurait pu avoir sa place sur l’album d’un groupe de rock/metal mélancolique.

« The Masque » ( titre majeur de The Spectral Sorrows) débute le deuxième cd, sa version « remix 99 » ne change absolument rien à l’original mais lui offre un lifting assez étonnant avec un son à des années lumières de 1993 : vraiment excellent (titre et son) ! Place encore au titre « Pernicious Anguish » mais dans une autre version (titre bonus de la version japonaise de leur premier album) qui se veut bien meilleure que l’original. « Until Eternity Ends », titre médiocre de l’EP éponyme confirmera son achat dispensable. « Song Of Sirens », titre qui fit grincer les dents des adorateurs de Purgatory Afterglow refait surface avec les deux guitaristes au chant… «Damned By The Damned » et « Bleed You Dry » exposeront respectivement les deux derniers albums du groupe (période Swanö/Karlsson) et ainsi donc la fin de l’ère Edge Of Sanity.
Ce deuxième album est en fait surtout marqué par des reprises : les fans de Slayer pourront headbanguer avec celle de « Criminally Insane » où EOS offre sa touche death old school ; « I Wanna Go Home » est à mon sens un des titres les plus étonnant de cette compilation, en effet cette reprise du groupe suédois de punk/rock mélodique Sator garde l’esprit de l’original : imaginez alors EOS qui joue du Green Day….Sauf que les 30 dernières secondes çà vire au Brutal Death : purement génialissime ! La dernière reprise « Mother » (Danzig) est tout aussi excellente, elle ne se démarque de l’original qu’avec le son des guitares très typées death EOS mais le chant clair de Dan vaut vraiment le détour ! Au rayon titres inédits, « Murder Dividead » est magnifique, titre au tempo modéré alternant chant clair et guttural de Dan ; « Mooshine » est un titre défouloir, enregistré par le groupe bourré une nuit au studio Abyss (de mister Peter Tägtgren) lors de l’enregistrement de Infernal . Enfin « Epidemic Reign » titre de clôture qui se veut le plus marquant d’Evolution, ancien titre d’EOS jamais sorti (période Crimson) mais avec au chant Dan Swanö et son remplaçant Robert Karlsson qui se sont spécialement réunis pour cet album anniversaire : à faire pleurer les fans du défunt groupe…

Au final, on pourrait croire à un album uniquement réservé aux fans ultimes avec toutes ces raretés mais il n’en est rien car à mes yeux il retrace plus ou moins bien les 10 années du groupe et que malgré son étiquette « Death Metal » le groupe a jonglé avec énormément de styles. On se retrouve donc avec un premier cd représentant les origines du groupe (death brut) et un deuxième montrant son aspect caméléon (un bazar de styles différents). On regrettera qu’il n’y ait pas plus de titres mélodiques, ces derniers étant une des forces majeures d’Edge Of Sanity mais bon en même temps çà permet aux autres de découvrir les bases qui ont fait montées le jeune groupe. Un album donc à conseiller pour ceux qui veulent découvrir ce groupe unique en évitant d’acheter les tous premiers albums (ou les tous derniers) et aux fans comme moi qui seront aux anges. Un album d’adieu ce Evolution donc ? Pas encore car le retour d’Edge Of Sanity ou plutôt de Dan Swanö sera fait quatre ans plus tard pour un ultime « au revoir » avec Crimson II.

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