Les tensions entre Dan Swanö et le reste du groupe ont fini par avoir le dernier mot, Dan quitte le navire après un
Infernal complètement uniforme mais avant de partir il propose à ses compère un certain Robert Karlsson pour le remplacer. Connu pour être le grogneur de Pan.Thy.Monium (side project de Dan), le bonhomme à la carrure impressionnante n’a rien à envier aux plus grands face à son coffre assez étonnant. Le groupe ne perd pas de temps et retourne en studio tout de suite après la sortie d'
Infernal. Et autant dire que cet album était attendu par de nombreux fans, curieux d’entendre le nouveau Edge Of Sanity sans Dan Swanö. Sauf que le virage donné par le groupe est très significatif, oubliez les
Crimson et autres
Purgatory Afterglow…
Ne vous attendez pas à des envolées atmosphériques au piano avec un chant clair cristallin ou encore des mélodies à vous rendre complètement fou, nan ici point du tout de choses de la sorte. Dorénavant nous avons droit à un death très rock ‘n’ roll et bien rentre dedans ! Le premier titre « Hell Written », un des morceaux les plus efficaces de
Cryptic annonce la couleur, plus direct tu meurs ! (et quel break monstrueux !) Robert Karlsson change radicalement son chant ultra guttural d’en temps, en adaptant son timbre à cette musique plutôt old school, le rendu final est assez bon mais quand même limité car on sent une certaine linéarité au fil de ces 35 minutes…Niveau riffs çà n’a pas grand-chose à voir avec l’ancien Edge Of Sanity, fini le style si indescriptible qui mélangeait plein de genres différents.
Bien évidemment on reconnaît la patte des deux guitaristes rappelant les premiers albums du groupe avec ce côté death metal brut comme sur les titres « Demon I » ou « Not Of This World ». Les mélodies se veulent ici très discrètes mais elles sont présentes sur tout l’album, particulièrement sur des morceaux tels que « Dead I Walk » ou « Born, Breed, Bleeding » qui sonnent un peu comme du Edge Of Sanity. Ceci dit on sent que l’ancienne période est révolue, ces approches mélodiques et death metal restent bien mineures laissant la part belle aux élans très typés rock ‘n’ roll (voire punk même) comme sur « Uncontroll Me » ou « No Destiny ». L’album se veut relativement court (35 minutes) et passe dans les oreilles sans encombre, renforcé par une très bonne production bien puissante ainsi que quelques passages assez jouissifs.
Cryptic comporte son lot de qualités c’est certain, mais le virage est trop significatif. Le nom « Edge Of Sanity » n’a rien à faire là, il suffit de se réécouter
Crimson pour se dire que les musiciens ont abusé et auraient pu changer le nom du groupe. Et là comprend les tensions entre Dan et le reste de la bande, certes tout n’est pas mauvais ici mais au final rien d’aussi transcendant que sur les albums précédents…
Une réelle déception pour les fans que ce
Cryptic, si on enlève « Edge Of Sanity » de la pochette et qu’on oublie le passé, cet album possède de bons passages et d’assez bonnes compos mais au final çà reste linéaire et plutôt moyen…Dans le même genre en beaucoup plus burné je ne saurais conseiller l’excellent groupe qu’est The Crown et pour ceux qui aiment Edge Of Sanity, et bien de passer leur chemin car cet album n’est clairement pas pour eux et vise un tout autre public. Ce dernier aura compris l’intérêt du groupe sans Dan, car
Cryptic fera un gros flop (notez encore un artwork hideux), boudé par les médias et les métalleux. En résultera une tournée européenne, un compilation
Evolution pour les 10 ans du groupe puis la séparation inévitable d’Edge of Sanity… Sauf que Dan est encore là.
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