Ofermod - Ofermodian Litanies
Chronique
Ofermod Ofermodian Litanies (EP)
Je ne suis pas un très grand fan d’Ofermod, je ne vais pas te le cacher. Je n’ai jamais bien saisi la hype autour de ce groupe – comme autour de bien d’autres, d’ailleurs… – ni les notes, souvent élevées, données par les consœurs et confères. Ofermod est, pour ma part, un honnête groupe de black orthodoxe, qui répète bien sa leçon, sans que rien ne vienne véritablement le sortir du lot.
Ofermodian Litanies, son dernier EP, est de cette trempe. On baigne toujours dans ce black orthodoxe proche d’un Watain, où les digressions guitaristiques dressent un mur sonore de mélodies et de violence mêlées, où la voix haineuse se pose au-dessus de la structure, elle-même sujette à des développements un brin prog’ qui offrent aux ambiances de s’installer gentiment. Mundus Imaginalis et Litanies of the Lascivious Lucifuga sont ainsi bâtis sur ces fondations, plutôt mid-tempo enlevé, avec un son suffisamment clair pour que tout soit donné à entendre, mais sans originalité quelconque.
Ces deux premiers morceaux sont, sur le fond, irréprochables. Les grattes sont techniques, ça joue bien et le manuel du BM orthodoxe est respecté à la lettre. Mais qu’en ressort-on concrètement une fois l’écoute passée ? A la vérité, pas grand-chose. Le sentiment d’entendre toujours la même chose, d’écouter un album qu’on a déjà abordé il y a 10 ans, des structures agréables mais convenues… est flagrant. Or, ces deux premiers morceaux sont nouveaux… ils présagent donc, d’une certaine façon, de l’avenir du groupe et de ses propositions futures.
A million Serpents Dance et Chaos Reverberation sont tirés du EP Serpents’ Dance de 2014. Un poil plus death, ces deux titres sont aussi plus intéressants, plus lourds et plus marquants, ce qui en dit long sur la progression du groupe… La vitesse d’exécution, notamment sur Chaos Reverberation, combinée aux mélodies fondues dans la masse, aboutit à un morceau plus nerveux, plus enlevé, à une ambiance davantage possédée qui convient mieux au combo.
Quant à Tiamtü, il est tiré de Pentagrammaton, leur album de 2020. Remixé au Necromorbus comme il se doit, il se présente sous un jour nettement plus lourd et rampant, ce qui n’est pas non plus pour me déplaire.
Au final, on appréciera cet EP qui présente le mérite, peut-être à double tranchant pour le groupe, de rappeler que son passé est bien meilleur que son présent…
| Raziel 11 Décembre 2022 - 964 lectures |
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