Chronique
Ofermod Drakosophia
Depuis son retour aux affaires en 2008 la formation portée par Mika Hakola n’a cessé de se montrer productive, et ce malgré une discographie en dents de scie et un statut inchangé d’éternel second au sein de la pléthorique scène suédoise... tant il lui a toujours manqué un truc pour passer à l’échelon supérieur, la faute notamment à des choix artistiques par toujours très judicieux. Pourtant après une période d’égarement l’entité a retrouvé des couleurs depuis le très bon
« Pentagrammaton » qui l’a vu revenir à une musique plus directe et virulente, qui lui sied finalement parfaitement tant son côté orthodoxe très marqué auparavant se révélait assez bancal et décevant. Depuis cet opus le désormais binôme a heureusement enchaîné avec un « Mysterium Iniquitatis » de très bon niveau, confirmant ensuite ce retour en forme par le court mais impeccable Ep
« Ofermodian Litanies »... ce qui fait qu’on avait hâte d’entendre cette nouvelle livraison (où est venu se greffer un nouveau chanteur), qui marque aussi l’arrivée de ses auteurs chez ses compatriotes de Shadow Records. Et si le démarrage va être un peu poussif à cause d’un « Aicha Kandisha » vite prévisible et monotone malgré sa courte durée, la suite va rapidement redresser le niveau et garder une attractivité jusqu’au bout de ces quarante-cinq minutes parfois un peu longuettes mais où finalement on ne décroche que rarement.
En effet si le groupe est revenu à certains fondamentaux via une écriture rentre-dedans et plus directe que dans un passé récent, il n’en a cependant pas complètement oublié les accents occultes qui le caractérisaient et cela s’entend sur le très long « Vineyards Of Gomorrah » qui mise sur une facette rudimentaire et glaciale, où la noirceur est exacerbée sur fond de vitesse prédominante et de quelques ralentissements judicieux. Ça sonne donc typiquement local et à cela s’ajoute quelques éléments religieux discrets mais efficaces qui amènent de la profondeur à l’ensemble, avant que l’hivernal et épique « Drakosophia » ne pointe le bout de son nez avec ses éléments entraînants propices au combat dans la neige et dans les immenses forêts de Scandinavie. Bref ça montre la force de frappe du duo qui livre ici un titre implacable et débridé qui va servir de tremplin à la redoutable doublette « Malat Atat » / « Zazas Zazas Nasatanada Zazas », qui malgré une certaine ressemblance dans l’exécution comme la composition se révèle ultra-efficace tant ça tabasse régulièrement avec ses riffs aiguisés et ses quelques plans plus profonds portés par de courts ralentissements remuants où des chœurs incantatoires amènent un supplément d’âme maléfique dont on prend grand plaisir à écouter. Du coup après cette première partie maîtrisée et sans surprises on a de quoi être optimiste pour la suite et c’est effectivement cela qui va se produire, et en premier lieu via l’équilibré et lourd « Belialstic Gra’al Codex » où la rapidité est moins présente au profit d’accents suffocants renforcés mais qui n’en oublie pas d’exploser à l’envie. De fait on est ici en présence d’une des plages les plus profondes de cette galette où toute la palette d’influences et de jeu des deux comparses est ici mise en avant, et c’est en tout cas redoutablement plaisant et efficace avant l’arrive de la fin de ce long-format qui va alterner entre compositions équilibrées aux multiples variations (« Sinister Acolyte ») comme moments de gloire furieux à l’intensité permanente (« Nox Draconis » et « The Painful Movers »), ces dernières n’oubliant pas quelques ajustements théologiques bien troussés et efficaces.
Si tout cela aurait pu aisément être raccourci pour gagner en efficacité il n’en reste pas moins que le résultat est à la hauteur des attentes et que l’ensemble s’écoute tranquillement, vu que ça possède quelques parties bien mémorisables qui feront leur office et rentreront tranquillement dans les cerveaux du plus grand nombre. Evidemment on aura une sensation persistante de recyclage et d’entendre quelques plans éculés dispersés ici et là mais cela n’aura rien de rédhibitoire au final, vu que tout cela est aisément assimilé et a de quoi plaire aux fans les plus exigeants.. c’est peu de le dire. Tout ça confirme que c’est définitivement dans cette veine rudimentaire et explosive que la bande est la plus à l’aise, et on ne peut que lui conseiller de continuer dans cette voie si elle veut pouvoir se démarquer localement dans le futur... même si ce nouveau cru fera parfaitement son œuvre et comblera aisément les attente c’est bien là l’essentiel et pas besoin d’en faire plus.
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