Pour la petite histoire,
R.I.P. (le Français, à ne pas confondre avec les dizaines d’autres formations portant ce nom) a vu le jour en 1998 avec la démo «
First Fucking Demo » et en a enchaîné quatre autres jusqu’en 2001. Ces sorties étaient généralement assez étoffées (onze titres sur «
Who Pays ? », dix pour «
Rest in Pain » par exemple) tout en marquant déjà une attirance forte pour le mysticisme et le satanisme avec des titres tels que « Jesus Bastard », « Church of Satan », « Anti-God is my Name » ou encore deux reprises de Slayer (« Black Magic » ; « The Antichrist »). Rien de bien exotique jusque-là me direz-vous, aussi la question de savoir s’il est pertinent aujourd’hui d’aller écouter «
Music for the Unholy », le premier album du duo, se pose plus que jamais, d’autant que les sorties intéressantes pleuvent comme vache qui pisse.
Tout dépend de la démarche serais-je tenté de dire, et de ce que vous recherchez. Si vous êtes mus par une soif insatiable de découverte de l’underground hexagonal avec en plus ici la saveur de l’ancien (
R.I.P. a tout de même plus de vingt ans), il est possible que vous trouviez dans ces dix courts morceaux (pour une grosse trentaine de minutes au total) un certain intérêt archéologique car
Rolf et
Toni sont restés totalement bloqués dans les années 80 en ce qui concerne leur façon de composer du
thrash death metal. Cela a l’avantage d’être plutôt dépaysant, notamment pour quelqu’un comme moi qui est peu versé dans les groupes de cette époque, mais pas forcément très enrichissant sur un pur aspect musical.
En effet, autant les musiciens dévoilent une facette d’eux-mêmes intéressante dès lors qu’ils accélèrent un poil le rythme (« Rape in Heaven » par exemple), autant les tempos moyens sont souvent très poussifs, doublés de riffs somme toute assez faiblards. De plus, en parcourant la tracklist des différentes sorties, j’ai quand même le sentiment que beaucoup de chansons de «
Music for the Unholy » proviennent des démos, avec au final peu de matériels neufs. Cela permet de constater que la musique n’a pas bougé d’un iota, c’est un fait, après est-ce que c’est une bonne chose ou pas je ne me prononcerai pas, même si « Plague for Mediocrity » rehausse le niveau global : plus sombre, plus robuste, plus technique également, cela me semble être une voie intéressante pour le futur de
R.I.P.. Mais le fait que les dix morceaux ne soient pas produits avec la même qualité sonore dessert la cohérence de l’ensemble, l’album étant davantage un collage, une rétrospective, qu’un effort homogène de création.
Enfin, il reste que le fait d’avoir une batterie programmée ne rend pas vraiment service au groupe car trop plate et monolithique, avec des breaks simplistes là où un humain laisserait s’exprimer son feeling pour bonifier le tout. Du côté des paroles, même si elles ne sont pas disponibles sur le Bandcamp, c’est évidemment sans surprises : « Rest in pain Jesus, Rest in pain Bastard, Rest in pain Motherfucker », « destroy christian », j’ai entendu une référence au Neconomicon, c’est du classique de chez classique sans grande recherche.
En définitive, je n’ai guère été emballé par ce plongeon dans un style qui aurait pu marcher sur les traces d’un
« Abominations of Desolation » mais qui manque de folie et de rage brute pour emporter l’adhésion. Mais maintenant que
R.I.P. est de retour, ne fermons pas pour autant définitivement la porte, la suite de la carrière sera peut-être très au-dessus de ce qui est pour le moment offert à l’écoute.
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