«
Crime Against Mankind », le titre ne laisse aucune place à l’imagination. Les ambitions sont clairement affichées pour ce split que se partagent les Français de
IALDABAOTH et les Espagnols d’
ANTICOSMOS, split placé sous le signe du
black noise grind industriel, autrement dit « prenons tout ce qui se fait de pire et mélangeons-le. » Mais le résultat est-il à la hauteur de telles ambitions ? D’autant que les dix offrandes (cinq chacun) sont expédiées en à peine plus de douze minutes…
Concernant
IALDABAOTH, qui ouvre la séance de bondage, à part trouver que c’est le nom du mauvais démiurge dans les traditions gnostiques, les informations biographiques demeurent maigres. Du côté de la discographie, les plus curieux pourront se repaître de «
Les autochtones du vieux monde claqué » (au sol), un « deux titres » promotionnel datant de 2020, d’une «
Incitation à la haine » (LP de 2021) où l’on trouve des chansons aussi charmantes que « Flocons de foutre », « Il est mort pour vos péchés, bande de salopes » et « En mille connasses et autres fils de putes » ou encore le récent (2023) single «
All Hail Negativity » qui contient exceptionnellement une composition de plus de sept minutes là où la formation ne dépassait jamais jusqu’à présent les deux minutes. Peut-être grâce à un traitement contre l’éjaculation précoce ? En tous cas le groupe répond de façon indirecte à l’une de mes frustrations avec le disque qui nous intéresse aujourd’hui : tout est bien trop court (et ne me dites pas que ce n’est pas la taille qui compte).
Donc trop court, certes, mais musicalement la performance de
IALDABAOTH est complètement hallucinée : des guitares et un chant
black death extrême mélangés à des sonorités
indus sur des tempos hyper speed, c’est tout sauf convenu. Les noms des titres sont d’ailleurs à l’avenant : tellement longs qu’ils sont finis avant que j’aie pu les écrire. Donc, définitivement, le quatuor est en marge de ce qui peut se faire actuellement, la vision est exagérément hostile au genre humain même si j’aurais réellement apprécié que les idées soient davantage développées pour aboutir sur des compositions plus longues. Après, je comprends que ce soit ainsi que ces artistes conçoivent leur musique mais comme les idées sont attractives, j’apprécierais qu’on me les présente plus longuement.
Le constat pour
ANTICOSMOS sera exactement le même : c’est de la haine pure et dure, elle aussi exprimée au cours de morceaux faisant tous moins de deux minutes. Une haine d’antifa cela dit alors je lance le débat : la droite a-t-elle le monopole de la haine ? De la même façon que Mitterrand n’avait pas le monopole du cœur ? La dimension
grind est ici un peu plus présente, sans doute à cause des tempos ultras rapides (ou grâce à eux), le souci principal étant plutôt le manque d’homogénéité de la production entre les compositions qui, sans cela, placerait le groupe dans la sphère d’influence des débuts d’
ANAAL NATHRAKH. Je ne dis pas que cela joue dans la même cour, c’est juste pour situer le bordel sonore et le niveau d’agression visée.
En définitive, ce split, il est quand même plaisant : mauvais comme une teigne, chaotique, irrévérencieux, anti-commercial puisque totalement Underground, cohérent du fait de la proximité musicale des deux formations, vous trouverez bien douze minutes dans une journée pour l’écouter.
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