Le Passage de l’Araignée. Cirith Ungol. Aussi célèbre que le chef d’œuvre de Tolkien, le groupe américain formé en 78 a traversé les âges. Il a également émaillé son chemin de perles de doom trad’, tendance épique, qui l’ont placé en haut du genre, des fantastiques
King Of The Dead et
One Foot In Hell au non moins valeureux
Forever Black, 20 ans plus tard. Et si le EP
Half Human Past m’avait moins séduit, j’étais néanmoins curieux d’écouter leur dernier effort, Dark Parade.
Toujours flanqué du même type de pochette dark fantasy, ce nouvel album démarre sur les chapeaux de roue, avec du soli à foison, de l’épique à volonté et cette voix, reconnaissable entre mille, heavy et réverbérée comme à l’habitude. Velocity et Relentless développent ainsi des thèmes très proches de Maiden, le côté enlevé en plus. Les soli fusent, la NWOBHM est convoquée, le doom est en arrière-plan, accompagné parfois de quelques riffs plus thrashy.
Composé de trois membres originels (Greg Lindstrom - guitare/claviers, Robert Garven - batterie et Tim Baker - chant), le combo ricain poursuit sa route sans dévier d’un pouce. Tout juste peut-on noter que le heavy prend peut-être davantage le pas sur le doom à strictement parler mais sans que la magie ne disparaisse. Le côté un brin fantasy est toujours présent, toujours latent, tant les soli demeurent empreints d’une certaine dose de mystique (les arabesques magnifiques, presque orientales sur Relentless). Les compos sont riches, les structures très chargées en informations mais sans que les mélodies ne s’en ressentent (le solo central, superbe, sur Looking Glass), pas davantage que la progression quasi prog’ de certains titres (Relentless encore ou Sacrifice).
Le doom n’est pas toujours relégué en arrière-plan. Il occupe parfois la place centrale comme sur le long Sailor on the Seas of Fate qui appelle en la cause Maiden et Candlemass ensemble, pour un résultat magnifique où le son et la rythmique, plus lourds, tranche avec les soli aériens. De la même façon, Sacrifice et Looking Glass rappellent les premières heures du doom anglais mais également la touche sombre et la magie noire qui pouvait suinter d’un Mercyful Fate, mais sans renier non plus une approche plus extrême.
La fin de l’album, qui débute avec Dark Parade, le titre éponyme, marque un retour au heavy plus net mais également à un ralentissement du rythme, au profit d’atours rock n’roll plus flagrants. Les guitares sont plus lourdes, parfois légèrement thrashy et les riffs sont plus appuyés mais au service d’un mid-tempo qui offre aux soli et aux mélodies l’espace nécessaire. Distant Shadows et Down Below empruntent le même chemin, guitare saturée lourde en ouverture puis arabesque mélodique pour enchainer. Le mid-tempo, de nouveau, la voix heavy mise en avant, concourent à porter ces titres bien davantage dans le camp du heavy que du doom, mais sans que ce dernier ne soit totalement évacué, comme en témoignent certaines mélodies plus lourdes et trainantes, dès le départ de Distant Shadows ou en pont central de Down Below (la voix doublée et profonde aussi sur le départ du morceau).
Ce nouvel effort est conforme au talent de Cirith Ungol. Droit dans ses bottes, parfaitement ancré dans son époque mais sans renier ses origines, le groupe américain délivre un nouvel album classieux aux mélodies tranchantes et aux solis magnifiques.
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