Cirith Ungol - Forever Black
Chronique
Cirith Ungol Forever Black
Selon ma formule consacrée, tu sais que je ne vais pas te faire l’injure de te présenter Cirith Ungol, à toi qui baigne dans le metal depuis tes 10 ans et alors que tu as déjà passé la quarantaine vrombissante. Les ricains, qui existent quand même depuis 1972…, continuent de délivrer leur doom épique, le plus souvent totalement heavy, le plus pur, avec une constance qui frôle l’admiration. Si King of the Dead restera, pour ma part, leur sommet, le groupe n’a jamais vraiment failli jusqu’à sa traversée du désert de 1991 à… 2020 et ce Forever Black donc. 30 ans à glander, juste émaillés par un Witch’s Game sympa en 2018 et chroniqué dans ces mêmes colonnes.
Forever Black, soyons francs, comme toujours, marque le retour en force de Robert Garven et de son groupe. La belle voix de Tim Baker à la même place et Elric de Melnibone sur la couv’, histoire de montrer que ce retour est en fait celui d’un déplacement à la source et non d’une volonté de passer à autre chose.
Dès The Call, les trompettes résonnent, un souffle épique balaie le visage de l’auditeur, de beaux accords s’étirent dans l’espace sonore : le heavy ultra épique, porté sur l’emphase et les atmosphères guerrières est de retour, comme en attestent Legion Arise et The Frost Monstreme, leurs contours orientaux (Nightmare encore), sa vitesse élevée et les pics atteints par Baker pour l’un, la lenteur et les riffs heavy plus lourds, pour l’autre. Les solis se déchainent, les refrains s’enchainent et les chansons défilent sans qu’on y prenne garde (Stormbringer, Fractus Promissum). Parfois, c’est le rock n’ roll dans toute sa splendeur qui prend le dessus, qui fournit son architecture principale au morceau (The Fire Divine, Fractus Promissum), repoussant le doom épique dans des recoins plus groovy.
Cirith Ungol ne se prive pas, au passage, de rendre hommage, notamment à son Elric avec le titre Stormbringer dont, de nouveau, les passages épiques emportent l’auditeur sur le champ de bataille, comme les mélodies d’introduction et la voix profonde de Baker. Les solis sont magnifiques, portés par la grâce, quasi solaires. La voix de Baker, parlons-en. Elle constitue toujours, avec les solis épiques, le cachet du combo ricain. Moins haute que par le passé, elle n’en demeure pas moins identifiable entre mille, puissante et profonde, habitée et centrale (Stormbringer, Forever Black…).
Le doom n’est pas sacrifié sur l’autel du heavy. Plusieurs titres plus lourds, plus lents, rappellent que Cirith Ungol y puise aussi ses racines : The Frost Monstreme, Nightmare, Forever Black et Before Tomorrow se placent en bonne position sur le créneau, sans que jamais cependant les solis ne s’éloignent, comme autant de phares dans la nuit, de traits lumineux transperçant les nuages sombres. Forever Black se permet même quelques phrasés plus thrash.
Tu m’auras compris. Cirith Ungol, vénérable chêne multi décennal, opère un retour en force en proposant un album magnifique, dont les racines plongent directement dans les 70’ mais sans oublier que sa canopée culmine au 21ème siècle. Forever Black offre tout ce que l’amateur de heavy/doom épique apprécie : de la mélodie, du groove et des solis à se damner. Buy or die.
| Raziel 1 Mai 2021 - 1229 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène