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Neurectomy - Overwrought
Chronique
Neurectomy Overwrought
Alors que je pensais la formation relativement récente, Metal Archives m’apprend que les premiers balbutiements de Neurectomy remontent pourtant à 2008... Autant vous dire que le processus de composition a dû être particulièrement long pour que quinze années soient nécessaires à la sortie de ce qui est aujourd’hui la toute première production officielle de cette mystérieuse entité. Oui, mystérieuse, puisqu’à l’exception d’un John Longstreth (Origin, Hate Eternal, Dim Mak, Malefic Throne, ex-Gorguts, ex-Unmerciful...) présent évidemment derrière les fûts pour ce premier album, je n’ai pas grand chose à vous prendre au sujet de Joe et Kris (même pas leurs noms de familles) tous les deux à l’origine de ce projet... Tant pis, ça me fera ça de moins à écrire.
Sorti en novembre dernier, Overwrought est donc le premier album de Neurectomy. Un disque réalisé avec les moyens du bord puisqu’aucun label n’a soutenu cette initiative pourtant pleines de promesses. Enregistré au moins en partie au Silver Cord Studio de New-York dont le propriétaire n’est autre que Joe Duplantier de Gojira, ce premier album est ensuite passé entre les mains de Christian Donaldson (Cryptopsy, Beneath The Massacre, Beyond Creation, Suffocation...) qui comme à son habitude s’est chargé du mixage et du mastering de ces quelques titres. Enfin pour ce qui est de l’illustration, le trio à fait appel au Suédois Pär Olofsson dont le curriculum-vitae sans équivoque (Brain Drill, Deeds Of Flesh, Immolation, Odious Mortem, Pathology, Spawn Of Possession...) s’avère être un bon indice sur ce qui nous attend à l’écoute de ces trente-deux petites minutes.
En effet, entre sa participation et celle de John Longstreth derrière les fûts, vous aurez probablement vite compris que Neurectomy n’est pas là pour enfiler des perles mais bel et bien pour nous mettre les points sur les "i" au son d’un Brutal Death Technique que l’on qualifiera en premières instances de relativement chargé (d’ailleurs on ne manquera pas de très vite dresser un parallèle plus ou moins inévitable avec des formations telles que Brain Drill et Viraemia qui avec un seul EP dans sa besace sorti il y a bientôt quinze ans aura pourtant marquer la scène Brutal Death de son empreinte). Eh oui, entre ces dissonances savamment dispensées tout au long de l’album, ces descentes (et remontées) de manches toutes en notes et en exubérances, ces tapis de double grosse caisse évidemment soutenus par ces blasts à la mitraille (en plus de toutes ces petites choses dont est capable le batteur d’Origin et qui permettent d’offrir au passage un peu de fraîcheur et d’originalité à l’ensemble) ou bien encore ces nombreux changements de rythmes et autres breaks impromptus, il vous faudra avoir le coeur bien accroché et l’esprit vif pour espérer saisir l’ensemble des informations dispensées par la formation new-yorkaise durant cette petite demi-heure. Un caractère particulièrement touffu qui tend cependant à s’estomper au fur et à mesure des écoutes même si Overwrought conserve assurément une certaine densité ainsi qu’une écriture pouvant s’avérer pour le moins hermétique.
Malgré tout et à la différence de ces formations évoquées un petit peu plus haut, Neurectomy sait faire preuve de retenue et ainsi apporter un soupçon de nuance à sa formule. Un choix plutôt salutaire qui va naturellement permettre d’amener quelques bouffés d’air frais (mêmes fugaces) à des compositions toujours complexes et foisonnantes. Parmi les « baisses de régime » les plus remarquables ont retiendra les digressions Jazz de "Culinary Cadaveric Art" à 2:18 et de "Dolphin" dans ses premières secondes ou bien encore toutes ces séquences permettant de faire passer le temps d’un instant la brutalité au second plan afin de mettre la lumière sur d’autres aspects tels que le groove ("Culinary Cadaveric Art" à 2:38 et cette basse absolument délicieuse, "Anencephalic Birth" à 0:57, "Dolphin" à 3:04, "Crimson Tsunami" à 2:22), la mélodie ("Abducted For Research" à 1:47, "Anencephalic Birth" à 2:09) ou la technique ("Abducted For Research" à 1:47 et 2:27, les premiers instants de "Fibrodysplasia Ossificans Progressiva"). Bref, une variété dans le propos qui participe à faire de ce premier album une franche réussite ainsi qu’un disque finalement plus facile à pénétrer et à assimiler qu’il n’y paraît de prime abord.
Sortie relativement confidentielle puisque auto-produite de A à Z, Overwrought s’impose pourtant comme l’un des albums de Brutal Death (Technique) de l’année passée. Un disque chargé et intense qui n’en oublie pas l’essentiel, se montrer efficace en chaque occasion et pour y parvenir mettre à profit les capacités techniques qui sont celles des trois musiciens impliqués dans ce projet sans pour cela tomber dans la démonstration vide de sens... Certes, il faut bien évidemment être déjà en mesure d’apprécier ce genre de Brutal Death tout en notes, en sweeps et autres cassures inattendues pour espérer tomber sous le charme des New-Yorkais mais je mets ma main à couper que les amateurs du genre ne devraient pas manquer de rapidement succomber à cette formule rondement menée. Oui Overwrought est un disque chargé qui tartine dans tous les sens des milliers de notes et d’idées mais à la fin de ces trente-deux minutes c’est bien l’enthousiasme et l’envie d’y revenir qui s’imposent à nous. Ni plus ni moins.
| AxGxB 8 Janvier 2024 - 876 lectures |
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