Sulphur Aeon - Seven Crowns and Seven Seals
Chronique
Sulphur Aeon Seven Crowns and Seven Seals
Swallowed by the Ocean's Tide ou l’une des belles découvertes de l’année 2013 (dix ans déjà) et parmi l’artwork les plus magnifiques (Ola Larsson) de ma modeste expérience metallistique. Et depuis ? Et bien deux albums, plus travaillés certes mais sans la saveur ni l’atmosphère écrasante du Cthulhu. Les Allemands de Sulphur Aeon n’auront malheureusement pas tellement réussi à se faire un nom malgré un label “haut de gamme” et quelques gros festivals. Cinq années ont passé depuis leur dernière offrande, la collaboration avec Ola Larsson se termine ici pour laisser place au stakhanoviste italien bien connu, Paolo Girardi, qui ma foi réalise une peinture remarquable.
Obligé de relire ma précédente chronique car
The Scythe of Cosmic Chaos aura complètement été effacé de ma mémoire. Monolithique et sans réelle accroche, difficile pour ma part de ne pas sombrer… On retiendra une tournure “doomy” plus marquée (dont l’apparition du chant clair), aspect que l’on retrouvera sur ce nouvel opus dès le refrain de “Hammer from the Howling Void” (et notamment “The Yearning Abyss Devours Us”). La recette de Sulphur Aeon ne change pas, une musique sous perfusion de Behemoth, Immolation et de Morbid Angel à forte tendance occulte. Je vous avouerai avoir presque laissé tomber la chronique face à cette ouverture quelque peu pataude et ma première écoute désintéressée… Et pourtant le groupe délivre certainement son album le plus abouti.
Ce
Seven Crowns And Seven Seas ne sera clairement pas aisé à apprivoiser, les structures complexes de composition et les innombrables arrangements se dévoilant au fil des écoutes (rythmique en sus, pouce levé au batteur). Jonglant en dents de scie (carrément soutenu sur l’excellent patchwork “The Yearning Abyss Devours Us”) entre passages léthargiques (parfois trop présent pour mes goûts), déferlantes mastodontes (les riffs blackened de “Usurper of the Earth and Sea”) et interludes planants, les Teutons ont indubitablement travaillé leur oeuvre, oeuvre qui renoue enfin avec les relents “Lovecraftian” des débuts, travail mélodique compris. Comme un doux rappel à feu December Flower, je retiendrai le solo épique et classieux de “Arcane Cambrian Sorcery” (Sarpanitum ?) ou les tremoli de la paire dantesque “morceau éponyme”/ “Beneath the Ziqqurrats” de 9 minutes. Mention particulière à l’éponyme, composé à l’aide de Laurent Teubl (Chapel Of Disease) et figurant à mon sens parmi les meilleurs titres du groupe.
Peu facile d’accès au premier abord et souffrant encore de quelques longueurs, ce
Seven Crowns And Seven Seas se dévoilera finalement au fil des écoutes, des morceaux et des passages transpirant l’effort dorénavant “mémorables” et rappelant l’aura des débuts, tout particulièrement sur la dernière partie de la galette. Un album souvent cité dans les bilans de 2023 (Metal-Archives inclus) et qui demeure amplement mérité.
Iä, Iä,Cthulhu fhtagn. | Mitch 4 Janvier 2024 - 1654 lectures |
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