Electric Wizard - Legalise Drugs & Murder
Chronique
Electric Wizard Legalise Drugs & Murder (Single)
Entre les sorties de Black Masses et de Time to Die, Electric Wizard a de nouveaux fait montre d’une certaine instabilité au niveau de son line-up, à tel point que le groupe est surtout devenu une entreprise gérée de main de maîtres pour ne pas dire de manière tyrannique par Jus Oborn et Liz Buckingham. À un tel point où les musiciens ayant participé à l’enregistrement de Black Masses étaient juste considérés comme des employés, et n’eurent aucune reconnaissance d’un point de vue artistique, et ce qu’il s’ensuit d’un point de vue monétaire, et cela sera d’ailleurs l’une des raisons de la brouille entre Jus Oborn et Mark Greening à la suite du second passage de ce dernier dans le groupe. Justement, entre ces deux albums, le duo nous a tout de même présenter un EP, en deux mille douze, avec le présent Legalise Drugs & Murder. Si les deux musiciens sont les seuls crédités sur le pochette de ce quarante cinq tours, une petite recherche nous indiquera que la basse fut tenue par William Palmer - ex Mourn, Angel Witch mais surtout ancien responsable chez Rise Above Records, et actuel patron de Bad Omen Records - et d’Andrew Prestridge - batteur de Warning, 40 Watt Sun, ex Lucifer et ex Angel Witch. Autant dire que le duo avait été bien entouré pour enregistrer ces deux titres.
La pochette vous rappelle peut-être quelque chose? À moi aussi, et cela a été un premier signe positif concernant ce single. Quoi de mieux, en effet, que de voir renouer Electric Wizard avec tous de ses fondamentaux: son amour pour Black Sabbath, son côté un peu misanthropique et noir et son penchant pour les substances narcotiques et illicites. D’ailleurs, le titre Legalise Drugs & Murder commence par un sample de quelqu’un tirant sur un bong, donc autant dire que l’on est tout de suite sans le vif du sujet. Et l’on commence directement avec un riff classique pour le groupe, qui traîne la patte comme au bon vieux temps. Mais, et surtout devrais-je dire, l’on va retrouver un groupe avec une forme plus étincelante que sur Black Masses. Il faut l’avouer, si cet album possède des qualités, il avait surtout divisé le public de part sa production un peu rachitique et assez loin des canons imposés par le groupe depuis Come My Fanatics, avec notamment un son épouvantable de batterie, et une tournure un peu plus directe des titres, plus catchy que de coutume, hormis l’excellent Satyr IX. Cela étant dit, le titre Legalise Drugs & Murder reste dans cette veine un peu plus directe de Black Masses, et en soit le titre n’aurait pas dépareillé sur ledit album, si ce n’est que la production y est bien meilleure. On y retrouve donc une production bien plus ample, avec un son de batterie bien plus naturel et il faut dire que la cellule rythmique fait des merveilles. Et surtout, il y a des riffs plus sabbathiens que jamais qui y font mouche, toujours avec simplicité, mais avec une belle efficience. Évidemment, il y a un côté pleinement jouissif d’entendre Jus Oborn répéter à l’envie le titre de la chanson avec sa voie plaintive, à tel point que cela en devient un leitmotive digne d’un slogan que l’on peut reprendre en manifestation. D’ailleurs le programme est assez net et compréhensible et bien détaillé dans les paroles. Et quand je vous dit que la pochette vous rappelle quelque chose, que dire de cette strophe répétée à l’envie à la fin de ce titre: « children of the grave ». Cela rend le titre tout autant clichesque qu’un réel bon fan service pour fans de Black Sabbath et donc d’un des titres phares du groupe de Birmingham contenu dans l’album dont la pochette est plagiée ici. Le second titre, Murder & Madness, continue dans cette thématique, même si cet instrumental un peu plus menaçant nous renvoie à quelque chose à la croisée des chemins entre la rouille d’un Let Us Prey et le côté plus cinématographique de Witchult Today. Comme si, après les paroles, les slogans et la mise en bouche du premier acte, l’on passait aux actes, le tout dans une ambiance qui nous rappellera tout autant les films des la Hammer que certains écrits de Lovecraft. Un retour à d’autres fondamentaux, pour ainsi dire, et qui font grandement plaisir, tout simplement, avec un titre qui pourrait constituer la bande sonore de ce passage à l'acte.
Ce single, qui fut réédité en cassette par la suite dans une version allongée, avec quatre autres titres, pour un numéro du magazine Terrorizer, reste un bon témoignage de ce qu’était encore capable de faire Electric Wizard durant les années deux mille dix. Le titre éponyme est tout autant neuneu qu’accrocheur, mais cela reste un bon titre pour peu que l’on adhère à la thématique, aux délires du groupe, et, surtout, à sa musique. Mais cela pourrait être une petite porte d’entrée à la musique d’Electric Wizard et ne limite donc aucunement cette réalisation aux fans du groupe, qui avaient du être contents de retrouver leur groupe préféré en meilleure forme et avec de belles intentions. Pour le reste, Jus Oborn et Liz Buckingham ont au moins eu le mérite de terminer d’une belle façon leur engagement chez Rise Above Records, avec une imagerie qui ne pouvait que contenter le taulier de la maison, en plus de tordre une image selon laquelle les amateurs de musiques et de substances lysergiques pouvaient avoir des discours tout aussi menaçants et clichesques que des formations plus extrêmes.
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