Electric Wizard - L.S.D.
Chronique
Electric Wizard L.S.D. (EP)
Deux titres, et encore le second est un titre live d’une composition venant du grand Witchcult Today, voilà tout ce que nous propose Electric Wizard en terme de nouveautés, avec cet EP intitulé L.S.D., qui pour le coup n’a rien à voir avec le diéthyllysergamide, je vous voir venir. Non, ici l’on ne parle pas de drogues, comme si c’était le genre de la maison, puisque le terme L.S.D. fait ici référence à Lucifer’s Satanic Daughter, un film d’exploitation sorti en deux mille vingt, et qui répond au cahier des charges des films des années soixante et soixante dix ingurgités par Jus Oborn. En tout cas, c’est la seule chose à se mettre sous la dent de la part du groupe anglais depuis la sortie de Wizard Bloody Wizard en deux mille dix sept. Un laps de temps qui a vu une nouvelle fois le line-up modifié, avec cette fois-ci le départ de Clayton Burgess qui avait souhaité se consacrer à Satan’s Satyr à l’époque, remplacé par Haz Wheaton, auparavant dans Hawkwind. Un EP qui est d’ailleurs sortit de manière assez confidentielle, et en très peu d’exemplaires chez les Lituaniens de Creep Purple Promotions et rapidement devenu sold-out.
Il faut dire que si Electric Wizard semble moins intéresser les masses - noires -, c’est sans doute parce qu’il a terriblement déçu durant les années deux mille dix, et notamment avec son dernier album en date. Et pourtant, ce n’est pas comme s’il avait eu une grande influence sur le boom du doom metal psychédélique, ou à candélabres, ou occulte, ou rétro - rayez la ou les mentions inutiles - de cette même décennie. De cette superbe d’autan, le groupe de Liz Buckingham et de Jus Oborn semble l’avoir retrouvée sur ce nouveau titre. Oui, L.S.D renoue un peu avec cette veine que l’on avait sur Witchcult Today. Cela se ressent tant au niveau de la production, naturelle et tellement ancrée dans son jus seventies qu’elle grésille légèrement comme si l’on avait un enregistrement de cette période, mais aussi dans l’ambiance qui se dégage ici, bien plus cinématographique, évidemment devrais-je dire. Mais pour le coup, l’on retrouve surtout un quatuor qui a retrouvé un peu de sa verve des années deux mille, avec un riff principal, certes pas original pour un sou, mais qui fait tellement bien le boulot. Je pourrais même presque dire que l’on retrouve un peu de cet Electric Wizard riffeur que l’on avait perdu depuis un petit moment, à vrai dire depuis la cure d’amaigrissement de Black Mass. Il y a même ces petits licks de guitares sur lesquels Oborn vient crier les lettres L, S et D et qui nous donnent ce petit côté petite frappe qui avait lui aussi disparu. Pour le reste, l’on retrouve quelque chose d’assez classique, et qui synthétise bien ce que le groupe a fait de mieux depuis une quinzaine d’années, entre le côté plus simple dans la construction du titre hérité de Black Mass et de Wizard Bloody Wizard, mais sans les aspects ennuyants de ces derniers, ce son divin avec un réel cachet et, surtout, pour le meilleur, cette ambiance qui n’appartient qu’à eux. Parce que, une fois n’est pas coutume, c’est là le point fort de ce titre: l’on n’a pas besoin de trop d’imagination ou d’adjuvant illicite pour se laisser prendre au jeu, tant cela transpire ce côté occulte et un peu dépravé mis en avant par le groupe depuis quelques temps. Pour le coup, ce nouveau titre n’aurait pas dépareillé sur Witchcult Today, et c’est sans doute pour cela que l’on retrouve un titre de cet album en live sur cet EP, avec Satanic Rites of Drugula. La prise de son est plutôt correcte, même si l’on a l’impression que le son tournoie, et l’interprétation est excellente, même si pour ce qui est de la batterie, cela manque parfois de la puissance qu’avait pu apporter Mark Greening lors de son éphémère retour dans le groupe.
Voilà, en un petit quart d’heure ce que les Anglais ont à nous proposer pour cette nouvelle décennie. Autant dire que c’est très peu et qu’il en faudra bien plus pour faire passer la pilule de Wizard Bloody Wizard. Pour autant, ce L.S.D, le titre, fait très bien son office et l’on peut espérer que Jus et Liz retrouvent non seulement assez rapidement leur inspiration mais également les chemins des studios. En tout cas, si c’est pour nous donner naissance à un petit frère de Withcult Today, je serai assez preneur, ou, à minima des titres de cette teneur. Ce sera toujours cela de gagné. Évidemment, avec ce genre de format, c’est à réserver bien évidemment aux fans du groupe, qui se sont sans doute déjà rués dessus depuis un petit moment. Pour les autres, c’est toujours bon de se rappeler à qui l’on doit certaines hype de la décennie passée et, pour le pire, cela donnera des tous nouveaux riffs à pomper pour un trio suédois dont je tairais le nom, mais dont le patronyme commence par Mono et se termine par Lord.
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