Septage - Septic Worship (Intolerant Spree Of Infesting Forms)
Chronique
Septage Septic Worship (Intolerant Spree Of Infesting Forms)
En règle générale, lorsque j’oublie ou ne prends pas le temps de chroniquer le nouvel album d’un groupe sur lequel je me suis déjà penché par le passé, je suis bien souvent rattrapé par sa propre actualité, c’est-à-dire la sortie quelques mois plus tard d’une nouvelle production quelle qu’elle soit (album, EP, split...). Malheureusement cela ne risque pas d’arriver avec Septage puisque le super-groupe danois composé par des membres d’Ascendency, Hyperdontia, Taphos, Big Mess, Diabolizer et Decaying Purity a décidé un petit peu plus tôt cette année de mettre un terme à ses activités. Sauf que Septic Worship (Intolerant Spree Of Infesting Forms), premier album du trio paru en mars dernier, n’est pas sa dernière parution officielle puisqu’il y a quelques semaines sortait Tetralogy Of Death - Vol. 2, un split sur lequel Septage partage à titre posthume l’affiche avec d’autres formations danoises de premier choix (Ascendency, Chaotian et Sequestrum). Une sortie qui évidemment donnera lieu à une prochaine chronique...
Sorti en collaboration chez Dark Descent Records, Extremely Rotten Productions et Me Saco Un Ojo Records, ce premier album est illustré pour la quatrième fois quasi-consécutive par le Suédois Staffan Chaffey. Comme à son habitude, celui-ci nous offre un collage d’une grande finesse qui, si on n’y était pas habitué, donnerait probablement envie de gerber. Une réalisation pour le moins colorée qui a au moins le mérite d’être claire sur ce qui attendra celui qui posera ses oreilles sur ces quinze "nouveaux" morceaux. Oui, avec des guillemets car on va effectivement retrouver ici les deux titres proposés par Septage sur ce split en compagnie d’Hyperdontia paru deux ans auparavant chez Desiccated Productions. Pour ce qui est de la production, pas de grand bouleversement non plus puisque c’est une fois encore Marcus Ferreira Larsen qui a été sollicité afin d’assurer ici l’enregistrement, le mixage et le mastering.
Torché en un tout petit peu plus de vingt minutes, Septic Worship (Intolerant Spree Of Infesting Forms) n’est pas le genre d’album avec lequel on a le temps de s’ennuyer. C’est à l’inverse le genre d’album qui n’offre absolument aucune surprise puisqu’évidemment Septage continue ici de faire ce qu’il a toujours fait, c’est-à-dire repomper avec beaucoup de succès ce que d’autres comme Carcass, Dead Infection, Impetigo, Regurgitate et autres dégénérés de ce genre ont pu produire de meilleur en leur temps.
Adepte d’un Goregrind tout ce qu’il y a de plus classique, le trio met fin ici à ses aventures en prenant soin de ne rien changer ou presque à sa formule. « Ou presque » car on va tout de même retrouver sur ce premier album quelques petites nouveautés à commencer par des compositions auxquelles Septage ne nous avait pas encore habitués jusque-là. Cinq titres éclairs ("Inauguration Of Septic Tank Release And Epic Faecal Sludge Chug-Off", "Septic Deterioration And Decomposition (Lubricated In Feces For The Great Beyond)", "Devastation Of Intestinal Flora By Bushmeat And Infected Blood", "Jorden Raser Efter Menneskekød" et "Septic Septic") dont la durée oscille entre 5 et 28 secondes. Metal Archives fait également état de deux compositions instrumentales ("Candidiasis French Kiss" et "Transilience of Parasitic Infestation (Septic Engorgement)") mais à moins qu’il ne s’agissent d’onomatopées et autres gargouillis intestinaux et/ou buccaux, les voix incompréhensibles de nos trois protagonistes se font pourtant bien entendre sur le premier de ces deux titres. Enfin, pour en finir avec ces pseudo-nouveautés, évoquons également cette voix haut perchée entendue brièvement sur "Haris Fe Afis Dalyarakların Hazin Sonu (Nihai İnfilak)" à 1:08.
Pour le reste, on va retrouver sur ce premier album tout ce qui faisait le charme rance de Septage précédemment c’est à dire ce mélange ultra efficace de Grindcore débridé mené à grands coups de gerboulades vocales peu ragoûtantes et d’assauts explosifs tout sauf subtils et de Death Metal plus épais et groovy avec notamment pas mal de séquences particulièrement chaloupées histoire de rompre avec ces attaques frontales et ainsi amener un semblant de relief à l’ensemble (on note également quelques passages plus lourds mais non moins dénués de groove). Bref, une formule dont Septage ne peut clairement pas revendiquer la paternité mais qu’il a très vite su s’approprier depuis ses premiers balbutiements en 2020 jusqu’à Septic Worship (Intolerant Spree Of Infesting Forms) mené d’une main de maître.
Si on regrettera évidement le choix de Septage de mettre fin à ses activités, on se réjouira de pouvoir compter sur une discographie en tout point exemplaire qui de ces illustrations savoureuses à ces bourre-pifs ultra-efficaces et jouissifs en passant par ces productions aux petits oignons (rugueuses mais toujours correctement équilibrées et surtout sans effets dégueulasses) et cette variété de propos grâce notamment à un groove particulièrement sympathique. Certes, Septic Worship (Intolerant Spree Of Infesting Forms) ne révolutionnera pas l’histoire du Goregrind mais dans un genre parfois plombé par des sorties bien dégueulasses (illustrations photoshopées absolument horribles, voix ultra-trafiquées, batterie synthétique et j’en passe) il est agréable de pouvoir se régaler de sorties tout de même beaucoup plus sérieuses sur lequel on prendra encore plaisir à revenir dans plusieurs années.
| AxGxB 3 Décembre 2024 - 332 lectures |
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