Ayant alterné le bon comme le très mauvais depuis sa reformation en 2014 l’entité menée par le binôme Håkan Stuvemark/Jonny Pettersson avait clairement besoin d’un second souffle, tant elle semblait sur un déclin inéluctable depuis le décevant
« Choirs Of The Fallen »... complété ensuite par le foireux
« Tales Of Madness » ainsi que par l’interminable et ennuyeux
« Agma » sorti quelques mois plus tard. Visiblement conscient qu’il y avait besoin de ralentir nettement la cadence pour retrouver de l’inspiration le duo a cette fois pris tout son temps pour revenir avec un nouvel opus, vu qu’il a fallu trois ans et demi pour que ce « Beyond The Abyss » voit le jour... période qui l’a vu aussi intégrer un nouveau batteur et revenir dans le giron de Pulverised Records (qui avait publié le réussi
« Downfall Rising »). Du coup quand on connaît la qualité générale du catalogue du label de Singapour on pouvait raisonnablement être optimiste concernant le rendu de cette nouvelle livraison, surtout qu’après les errements temporels de son dernier album en date celui-ci opère un virage à 180°. En effet avec seulement neuf nouveaux morceaux et le retour à un certain condensé dans l’écriture on sent que la bande veut montrer qu’elle en a terminé de la quantité excessive, pour revenir avec du bon son longtemps espéré mais auquel on ne croyait plus vraiment. Car à force d’avoir tiré sur la corde la formation n’intéressait plus personne, tant son Swedeath en roue-libre donnait l’impression d’avoir été torché en deux minutes au moment de le mettre en boîte... sans compter les affreux excès synthétiques et ces violons dégueulasses, qui donnaient l’envie de se taper la tête contre les murs. Autant dire que tout cela ressemblait au disque de la dernière chance pour WOMBBATH, qui ne devait absolument pas se rater pour espérer rester dans la course d’une scène qui se porte comme un charme dans son pays, mais dont il est aujourd’hui nettement distancé par rapport aux ténors locaux comme de jeunes loups inspirés.
Et si on va pouvoir constater un certain regain d’attractivité avec ce nouveau long-format force est de reconnaître que malheureusement l’ensemble va être trop inégal et disparate pour espérer redresser la barre sur le long terme, ce que pourtant on a cru quelques minutes. Car on avait de quoi être optimiste au départ vu que « Words Unspoken » proposait d’entrée un schéma classique mais très efficace fait de parties rapides débridées, de blasts tapageurs et de passages bridés pachydermiques dégoulinants de graisse... le tout avec une réelle accroche qui permettait ainsi d’avoir bien mal aux cervicales. Si « A Symphony Of Dread » aurait facilement pu être raccourci en revanche on n’aura rien à reprocher également à cette plage où le Doom est à son paroxysme, tant c’est écrasant de bout en bout sans jamais véritablement accélérer pour maintenir ainsi une étreinte constante où l’obscurité est reine. Si celle-ci va encore apparaître sur l’excellente doublette « Discord Of Doom » / « Beyond The Abyss » on va avoir droit en prime à nombre de plans en mid-tempo particulièrement remuants, faisant ainsi de ces deux titres un ensemble groovy impeccable pour secouer la tête comme un forcené sur fond de variations régulières et de froideur extrême. Tout cela pour un rendu très classique mais redoutable sur le fond comme la forme, et ce avant l’arrivée de « Malevolent » au rythme de sénateur mais au groove toujours important (et renforcé par l’apport étonnant mais réussi de notes de saxophone jouées par le batteur de ROTPIT Erik Barthold), bien qu’on puisse y regretter l’absence de tabassage et certaines longueurs évitables.
Si cette première partie a montré en tout cas de biens belles choses et le retour à une certaine sobriété comme du côté de l’inspiration, en revanche la seconde moitié va voir les Suédois retomber dans leurs travers évoqués précédemment, et cela va intervenir immédiatement via le poussif « Faces Of Tragedy » qui malgré un léger sursaut d’entrain à sa fin ne décolle jamais et montre un manque criant d’idées outre sa rythmique d’une platitude absolue. Et ça n’est pas le mitigé « Deep Hunger » qui va remonter le niveau, car bien qu’il contienne des idées intéressantes entre sa thématique horrifique digne de la Hammer et son mélange des genres osé l’ensemble sonne trop bancal et bordélique pour franchir l’écueil de l’ennui. Dommage car il y avait de bonnes choses mais qui ont été mal exploitées à vouloir en faire des tonnes... à l’instar du chiantissime « The Damned And The Slain » comme de « Consumed By Fire » totalement patauds et qui manquent clairement de couilles, une constante à ce moment-là au milieu de compositions très moyennes voire médiocres.
S’il y a un léger mieux par rapport aux dernières livraisons en date (ça n’était de toute façon franchement pas compliqué) ça reste hélas trop désordonné pour relever totalement la tête, et retrouver ainsi un intérêt auprès d’une frange peu exigeante du public. Vu ce qu’on a pu entendre dans les premières minutes on se dit que finalement un Ep aurait été largement plus convaincant et satisfaisant, une idée à laquelle le groupe devrait réfléchir à l’avenir tant il semble désormais incapable d’assurer correctement au format supérieur... notamment avec ce dernier tiers insipide où les mecs semblent rythmiquement dans la retenue, comme s’ils avaient peur de montrer leur facette la plus vindicative. Au lieu de ça on s’enlise comme dans un marécage putride dont on ne voit pas le bout et c’est dommage, tant on sentait que les Nordiques étaient capables de faire mieux. Simple sursaut temporaire ou réel retour en forme d’ici peu ? En attendant d’être fixé on se satisfera moyennement de cette livraison qui a quelques atouts néanmoins mais pas assez pour pleinement contenter tout le monde... du coup en matière de HM-2 on pourra continuer à écouter tranquillement la relève locale bien plus inspirée et inspirante qui peut dormir sur ses deux oreilles, tant cet éternel second couteau ne risque pas pour le moment pas leur piquer leur place.
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