Wombbath - Agma
Chronique
Wombbath Agma
Après avoir pondu en 2020 ni plus ni moins que deux albums complets mais à l’attractivité toute relative, revoilà le quintet de retour à peine un an après le mitigé
« Tales Of Madness » avec son quatrième long-format depuis 2018, un record dont son auditoire se passerait volontiers tant qualitativement ça ne cesse de décliner. Toujours aussi productif le combo signe ici l’œuvre la plus longue de toute sa carrière avec pas moins de seize (!) morceaux pour soixante-douze minutes de musique, ce qui sur le papier a de quoi alimenter les craintes tant on est en droit de se dire qu’une fois encore les Suédois confondent vitesse et précipitation. Et malheureusement il faut bien avouer que ce nouveau cru ne va guère relever l’intérêt pour le groupe qui s’enfonce de plus en plus vers les limbes de la troisième division du genre, et ce malgré un début d’opus particulièrement réussi où l’on a cru durant son premier tiers à une amélioration notable.
Car son démarrage va se faire sur les chapeaux avec le furibard et intense « The Law Of Everything » où la pression et le tabassage vont être prépondérants et portés par un groove imparable comme on ne l’espérait plus l’entendre chez ses géniteurs, et qui prouvent que quand ils lâchent les chevaux et se sortent les doigts du cul arrivent encore à écrire des titres déchaînés et ultra-accrocheurs. Ceci va être confirmé directement après coup via le très bon et toujours bien varié « At The Giant’s Feet » où passages rapides et écrasants se mélangent habilement et offrent une furieuse envie de remuer la nuque, pour là-encore prouver que le début de cette galette est diablement efficace, et ce même si le mitigé « The Seventh Seal » qui enchaîne juste après montre des plans rampants mais vite répétitifs… qui servent de préambule à la chute à venir. Mais en attendant après ce petit coup de mou c’est le très agréable « Inquisition Reborn » qui est mis à l’honneur et se montre également très réussi (notamment via l’apport d’ambiances légèrement Thrash des plus agréables), tout comme le redoutable « Blindly They Follow » à la brutalité plus affirmée et à la diversité de tous les instants, qui amène une densité et une puissance supplémentaire aidée par une inspiration retrouvée.
Mais malheureusement une fois ce bon départ terminé les choses vont sérieusement se gâter à cause d’un criant manque d’inspiration et d’une baisse de tempo préjudiciable, où les gars vont franchement s’endormir et faire piquer un roupillon à leur auditoire qui n’en avait franchement pas besoin. Car l’arrivée du monotone et ennuyeux « A World Of Destruction » (à la durée largement excessive) va signer un long passage à vide rédhibitoire, vu qu’entre le linéaire et répétitif « Misantropi Och Förakt » et l’emmerdant « Breathe In The Flames » (qui ne décolle jamais) il n’y a rien de nouveau à se mettre sous la dent… hormis ce violon joué par le guitariste Thomas von Wachenfeldt. Si celui-ci nous en avait déjà fait entendre avec parcimonie sur les deux précédentes réalisations il s’est ici carrément lâché mais cela ne s’est pas fait sans heurts, il suffit d’écouter le raté « The Age Of Death » pour en être convaincu tant le rendu y est dégueulasse. Entre effets sonores synthétiques très moches conjugués aux excès du violoniste qui en fait des caisses (on est plus proche de Catherine Lara que de Niccolò Paganini) tout ceci est juste infâme, d’autant plus avec des plans à rallonge qui n’en finissent pas. Si l’efficace et classique « Oh Fire Of Hate » permet de retrouver un semblant d’intérêt, à l’instar du mélodique « In Decay They Shall All Fester » (où des arpèges acoustiques se font entendre et amènent une touche de tristesse) différent du reste et franchement sympathique, le dernier tiers va lui aussi être d’un ennui sans nom.
En effet que ce soit le déséquilibré « Divine Pain », le court et redondant « The Dead And The Dying », l’interminable « Departure From The Light » (qui contient pourtant de bons passages), le chiantissime « Scorned Existence » et le radical « On A Path Of Repulsion » où là-encore l’envie d’aller titiller Renaud Capuçon se révèle être une très mauvaise idée (tant ça gâche l’ambiance générale qui pourtant partait pour le mieux dans un déferlement de violence). Du coup pas grand-chose à sauver une fois encore dans cette livraison même si on y a cru quelques minutes avant de sacrément déchanter, la faute aussi à des abus de rythmiques bridées pachydermiques qui ne sont qu’une vaste redite sur la longueur, et on aurait aimé qu’ils appuient plus fréquemment sur l’accélérateur tant ils sont bien meilleurs quand ils jouent à fond la caisse. Sans en être au niveau affligeant d’un SIX FEET UNDER il serait quand même bon pour les nordiques de se poser des questions sur leur avenir, sur la façon de (re)faire un bon disque, et aussi de penser à prendre le temps de la réflexion au risque pour eux de perdre le peu de crédibilité qu’il leur reste. Car il leur ait désormais indispensable de revenir à une musique plus directe et sans fioritures tant celle-ci a perdu tout intérêt ou presque, à force de synthétisme et d’effets sonores de mauvais goût, vu que même les fans les plus acharnés ont fini par rendre les armes à contre-cœur tant ils sont résignés et dégoûtés.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo