Sulfuric Cautery a sorti son nouvel album,
"Killing Spree", il y a quelques jours - et sans version à streamer pour le moment. Je vous avoue ronger un peu mon frein en attendant qu'une distro européenne ne le stocke, pour pouvoir reprendre une bonne dose d'
Hypergoregrind dans les feuilles. Je sais d'avance que le duo, resserré autour d'Isaac Horne et de son acolyte guitariste/chanteur, ne me décevra pas :
"Chainsaws Clogged With The Underdeveloped Brain Matter Of Xenophobes" (2019) et
"Suffocating Feats Of Dehumanization" (2023) faisant partie de que l'on a fait de mieux en terme de destruction sonore depuis
"Putrefaction in Progress".
Pour autant, le
lore de
Sulfuric Cautery est riche, car de nombreux membres ont fait partie du combo. Et l'arc scénaristique qui nous intéresse aujourd'hui, c'est la période Ohio, quand la formation comptait quatre membres - ce qui a donné naissance au premier véritable
full-length, traumatisme pour bon nombre d'aficionados, moi le premier. Ainsi, ce
"Subsequent Torture Sessions" fraîchement (si l'on peut dire) sorti est une compilation, regroupant des enregistrements pour la plupart disponibles qu'en physique... Ainsi que huit titres inédits, ouvrant le bal - et parmi les meilleurs qu'Isaac et ses compères aient jamais enregistrés. D'où cette chronique, à la fois pour calmer mon appétit, et pour vous(ré)expliquer, preuve par l'exemple, pourquoi
Sulfuric Cautery est la meilleure chose qui soit arrivée au Goregrind depuis dix ans.
"Subsequent Torture Sessions", donc. Gros avantage pour cette compilation, c'est qu'elle est très homogène, différences de production mises à part, bien entendu - particulièrement flagrant sur les cinq derniers titres. On pourrait presque la prendre comme un album complet. Regroupant
"Cornea Lacerations" (2020), les tracks de la compilation
"Abort the Supreme Court" (2022), ainsi que les parties des splits avec Cystgurgle (2021), Human Effluence (2020 - chroniqué dans nos colonnes par bibi) , Disease et Bigoria (2019), ses 30 titres pour un poil plus de 35 minutes se subissent plus qu'ils ne s'écoutent... Pour notre plus grand plaisir. Les huit premiers titres, enregistrés pour un split qui n'a jamais vu le jour, ont le mérite de plonger directement dans le bain (d'acide).
Démarrage
stop'n'go tonitruant de "(Human) Meat Processing", parfaite synthèse de ce que la compilation renferme : du Goregrind de tueur en série, mené à des
bpm prompts à dérégler tous les pacemakers alentours. J'en parlais il y a peu, mais
Sulfuric Cautery marie à la perfection les deux grandes tendances du Goregrind : les
tempi absurdes, et les ambiances de fosse commune, celles qui donnent envie de faire un bain de bouche à l'acide fluorhydrique.
"Best of both worlds", comme on dit à Albion. Et la production est absolument impeccable, dans le jus rance du premier album : cuisson saignante, crue comme cette caisse claire qui
ping à la perfection (sans déconner, il faudrait faire rembourser ça par la Sécu), claire pour que l'on puisse discerner ce qui se trame derrière ces avalanches de blasts et ces cascades de vomissements tièdes. Des sueurs froides. Nom de Dieu, que ça joue ! La batterie est, comme de coutume, impressionnante de vitesse et de constance, Isaac enchaînant les
gravity blasts et D-beats putrides comme s'il allait mourir demain - certains titres en sont d'ailleurs étrangement dansants...
Difficile, une fois de plus, d'isoler un titre plutôt qu'un autre, l'ensemble se savourant d'une traite, la paille plantée dans la flaque. Un bel amuse-bouche et une belle occasion pour les amateurs d'acquérir ces pistes "en dur" (les splits dont il est question devenant de plus en plus difficile à trouver), en attendant de pouvoir découvrir
"Killing Spree", nouvel album des fous furieux de
Sulfuric Cautery.
Concluons avec l'aphorisme d'Isaac en personne :
"Fuck safe Grindcore. This is hyperblasting Goregrind."
Par Jean-Clint
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