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Goath - IV: Silencing The Prophets Of Deceit
Chronique
Goath IV: Silencing The Prophets Of Deceit
Sans jamais trop faire parler d’elle ni bénéficier d’un retentissement important dans son pays natal comme à l’étranger, il faut quand même reconnaître que la formation de Nuremberg est à l’heure actuelle parmi ce qui se fait de mieux outre-Rhin en matière de Black Metal... vu qu’on n’a jamais été déçu par le passé dans ce qu’elle a pu nous proposer en matière d’albums. Revenant aujourd’hui avec le quatrième volet de ses aventures le trio ne va rien changer à ses bonnes habitudes, livrant ainsi une musique virulente et brutale où la finesse n’est pas à l’ordre du jour via des morceaux simples et directs qui puent les démons, la crasse et l’outrance. Si évidemment tout cela ne changera pas la donne pour ses auteurs en revanche ils ont réussi encore une fois à nous happer sans temps mort dans leur délicieux univers, où les amateurs d’une vision authentique prendront leur pied immédiatement vu que ça va être une déferlante homogène en continu où l’attractivité ne baisse jamais d’un cran, et où l’on va même percevoir quelques éléments extérieurs faire leur apparition pour dynamiser (s’il le fallait) encore un peu plus l’ensemble.
Mais pour le moment le démarrage de ce « IV : Silence The Prophets Of Deceit » va partir sur des bases consensuelles et classiques vu que l’on va retrouver sur « Wherever He Takes Me » le lot habituel de blasts destructeurs et tabassage intensif, mêlés à des parties endiablées menées sur des charbons ardents où quelques ralentissements pachydermiques retentissent au milieu de ce chaos afin d’amener un soupçon de noirceur supplémentaire. Majoritairement brutale et rapide cette première plage donne le sourire (vu qu’on retrouve ce qui nous plait chez le combo), et que ça se montre toujours aussi redoutable… à l’instar de « Silencing The Prophets Of Deceit » à la trame relativement similaire mais au groove plus marqué. Car si tout y est encore relativement équilibré on s’aperçoit immédiatement d’une envie colossale de secouer la nuque au milieu de quelques éléments tribaux qui renforcent donc cette idée de messe diabolique qui ne dit pas son nom, et au résultat redoutable qui défile à vive allure sans aucune trace de lassitude. Du coup après ce départ furieux l’entité va avoir la bonne idée d’épaissir un peu plus sa musique... ce que « Beneath The Scum » va dévoiler de fort belle manière, car après un début martial et orthodoxe ça va miser sur le grand écart avec deux parties distinctes et opposées où la fureur d’un côté va laisser place à de la lourdeur brumeuse de l’autre... où l’impression de suffoquer est impressionnante au milieu de ce brouillard nocturne pénétrant et inquiétant. Et après ce nouveau coup d’éclat les Allemands vont encore nous étonner avec l’impeccable et simple « The Swarm » aux accents épiques du plus bel effet (vu que ça mise ici majoritairement sur un mid-tempo binaire impeccablement envoyé), et porté par des riffs aiguisés où l’envie d’aller aider les légions du mal l’épée en main se fait sentir avec vigueur. Et comme pour continuer sur ces excellentes dispositions « The Rivers Will Be Red » va proposer une facette Thrash redoutable, où l’explosivité est permanente et se colle parfaitement à l’obscurité générale pour donner ainsi une composition dense et profonde qui ne débande presque jamais et fait bien mal aux cervicales.
D’ailleurs ça n’est pas avec « Cult Of Demise » et « Say It With A Knife » que la sensation de torticolis va s’effacer, car on revient ici à une vision plus primitive et rudimentaire vu que c’est furieux à souhait et ça libère toute la haine emmagasinée depuis longtemps par la bande. Ça joue donc à fond la caisse la majeure partie du temps mais ça n’en oublie pas moins d’alterner pour ne pas être répétitif, ce qui n’arrive jamais et offre donc un vrai moment jouissif qui sert d’exutoire au milieu des équilibrés et impeccables « Coitus Eden » et « Dogs Of Heaven », où la lourdeur prime sur le reste pour la première alors que la seconde joue la carte de la diversification avec brio. Tout cela trouvant son apogée sur la conclusion intitulée « Schwefeltaufe » qui va franchement surprendre, non pas avec sa vision très nostalgique et Heavy de l’ensemble toujours de qualité (et où l’on a même droit à un solo mélodique très réussi sur fond de rythmique bridée) – mais plutôt une fois épuisées les ultimes notes... car une fois cela fait on va avoir droit pendant neuf longues minutes interminables à une voix chuchotée dans la langue natale de ses auteurs où l’on va piquer clairement du nez. Et si sans doute on nous conte une histoire occulte cela n’a aucun intérêt au final... hormis remplir un disque qui n’avait pas besoin de cela pour se terminer dignement, vu qu’on est largement satisfaits du contenu proposé par les trois comparses qui ont une fois encore frappé fort et sans contestation possible. Avec donc ce qu’il faut pour plaire au plus grand nombre ce nouveau long-format ne dépareillera pas par rapport aux précédents et s’écoutera régulièrement avec le même plaisir, tant le contenu y est suffisamment équilibré et diversifié pour qu’on apprécie l’écoute frontalement comme de façon plus distraite. S’il est presque certain que le contenu de la prochaine livraison sera exactement semblable on s’en fout royalement tant les gars savent faire sonner correctement leurs différentes compositions sans en faire des tonnes, mais toujours avec sérieux et professionnalisme ce dont on ne doutait pas... et ils le confirment encore aujourd’hui pour notre plus grand plaisir. Satan peut donc être fier de ce bel hommage qui lui est réservé à lui comme à ses légions... à la fois intègre, authentique et sincère au goût délicieusement rétro mais jamais vieillot... signe donc du sérieux et de la Deutsche Qualität qui fait toujours son office et l’on redemande évidemment.
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