Sylvester Staline - Gonna Spread Hard Drugs To Your Stupid Kids With The Royalties Generated By This CD
Chronique
Sylvester Staline Gonna Spread Hard Drugs To Your Stupid Kids With The Royalties Generated By This CD
Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel !? Mon cher-webzine-préféré-que-je-vais-consulter-tous-les-jours donne dans les cds de disco ! Non ? Bon alors c’est un obscure album de Véronique & Davina réédité avec un DVD montrant la légendaire technique du « toutouyoutou » ? Non plus ?? Bon alors qu’est-ce dont que cette diablerie ? Une pochette pareille ne peut pas être autre chose. On m’aurait menti ? Ça pour mentir on vous ment bien, et de fort belle manière. Qui soupçonnerait que derrière cette pochette et surtout derrière le nom de $ylvester $taline se cache un groupe français ?
Oui, un groupe français, rien à voir avec un groupuscule de russes nostalgiques qui ont arrangé des hymnes à la perestroïka façon disco. $ylvester $taline est un groupe issu de l’underground et qui a déjà réalisé quelques splits avec Inside Conflict et Fuck The Facts. Ce – inspiration profonde – Gonna Spread Hard Drugs To Your Stupid Kids With The Royalties Generated By This CD, est le premier album de 4 nordistes. Une première signature de choix, sur le label Bones Brigade qui compte déjà en ses rangs quelques formations prestigieuses. Qui dit Bones Brigade dit gore grind, crust, grindcore et autres joyeusetés. Là encore, personne n’aurait pu deviner que $ylvester $taline est un groupe qui officie dans un genre à dominante grindcore.
Du grindcore ? Alors pourquoi cette pochette me direz-vous ? Ma réponse est la suivante : « c’est pas évident d’être un groupe de grind original donc si le seul moyen c’est de mettre pochette kitchissime, alors pourquoi pas ». Mais ça ne s’arrête pas là, les titres sont d’un goût tout aussi charmant que le visuel (et l’artwork, vraiment génial). Le groupe a de l’humour, ça se voit et n’aime pas se prendre trop au sérieux. Alors tout de suite, j’imagine que pas mal se disent déjà : « ouais mais les groupes comme ça c’est d’la merde, i’savent pas jouer et savent que faire les cons ». Dans ce cas, vous vous mettez la faucille dans l’œil jusqu’à l’omoplate. $ylvester $taline n’est pas une vaste blague. D’accord les textes sont au moins à prendre au 34eme degré et ne manqueront pas de vous faire sourire si vous jeter un œil sur les paroles du livret.
Mais le plus important c’est la musique. $ylvester $taline est original dans sa démarche, puisqu’une pochette décalée, un nom trompeur et des textes loufoques côtoient une musique déchaînée et empreinte de nombreuses influences. Une musique que l’on pourrait qualifier comme de la « grinding crusty power violence fever ». Cette étiquette (qui doit rapporter gros au Scrabble) correspond bien au mélange de genres pratiqué. On sent pas mal d’influences dans tout le cd, entre Napalm Death pour la simplicité des riffs, SxOxB pour le chant criard et sonnant « fait à l’arrache », et des passages thrashcore (pas thrashocore) à la DRI. Ce grand bordel est bien orchestré, le format des compos est celui du grind, à savoir 33 titres pour un peu moins de 40 minutes.
Ce Gonna Spread… est un album qui sent bon les débuts du grind, quand Napalm Death nous faisait exploser les tympans avec le doublé Scum – F.E.T.O. Quelques relents de punk furibard, des mosh-parts à se dévisser la tête, du groove bien senti, quelques passages quasi rock’n’roll et des blasts sauvages font de ce premier album une agréable surprise. De plus l’album sonne très ''garage'', le genre de repet’ suante au fond du garage de ses parents en plein été. La production est bien adaptée au genre, surtout quand on sait que tout a été enregistré et mixé dans la chambre (?!?) du guitariste.
Non content de nous marteler la tête avec leur power violence des plus bruyante, $ylvester $taline dévoile un aspect critique dans ses textes et règle quelques comptes, comme avec « Remove your spikes » ou encore « Emo is the r'n'b of hardcore», mais donne aussi dans un genre bien graveleux (« Horny sistaz love Mr. Freeze »). Mais en général les titres sont savoureux et décalés par rapport à ce qu’on peut trouver dans le style. « Fatal mosh from Venice Beach goulag » sent le circle-pit avec Robert Hue et Lénine réuni, « Disco Vietnam : born to dance » fera de vous le même homme que sur la pochette (oui, avec le même short) et une reprise succulente tel que le détournement du thème de Tetris. Quelques samples issus de films douteux font leur apparition de temps à autres, et aussi un ghost-track très réussi.
$ylvester $taline nous offre un très bon premier album, bourré d’humour, de mosh-parts, de riffs crust et de blasts violents. Alors bon, la voix très criarde peut exaspérer à la longue et on dira toujours que c’est un peu répétitif, mais ce Gonna Spread… est un régal, que l’on doit écouter à coup sur dans tout les goulags de Miami, avec du crack, des putes, en regardant un épisode de Miami Vice. Recommandé par Arnold Schwarzenegger, cet album ne manquera pas de vous donner envie de mosher un bon coup. Et quand bien même vous n’aimeriez pas l’album je me permet de conclure en citant un certain Bobby ''Brutal'' Bokdanoff : « If you don’t like this band today, I will rape your girlfriend tomorrow ». Na Zdrowie!
| Scum 6 Février 2006 - 1871 lectures |
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