Summoning - Oath Bound
Chronique
Summoning Oath Bound
Il se sera fait attendre, le successeur du fabuleux Let Mortal Heroes Sing Your Fame ; après un mini CD au bilan assez mitigé mais où Summoning avait fait très fort en proposant un aspect plus posé et 100% atmosphérique de sa musique (le superbe ambient Arcenstone, pour moi un des tout meilleur morceau du groupe), il aura fallu patienter 3 ans avant de voir les autrichien nous offrir un nouveau voyage. 3 ans, c'est assez long entre 2 albums, mais le duo a su utiliser ce temps pour nous proposer à nouveau le meilleur d'eux-mêmes.
Sur chacune de ses œuvres, Summoning montre qu'il possède une inspiration inépuisable (sans parler de la période Dol Guldur, où le groupe nous a enregistré je ne sais combien d'heures de musique) et maintien son style si particulier tout en le peaufinant sous différent angles sans y déroger au fil des ans. Et ce cru 2006, suite logique de la carrière du groupe, montre qu'il fait en effet preuve d'une inspiration, d'un talent et d'une imagination sans limites…
J'ai remarqué depuis que le groupe évolue dans son style si personnel, une certaine évolution entre la période Minas Morgul - Dol Guldur (où les compos étaient plus alambiquées et où le groupe explorait une phase plus mystique et épique de sa musique) et Stronghold – Let Mortal Heroes… (Dégageant plus d'émotions de part un côté foncièrement épique et majestueux) ; et bien Oath Bound semble synthétiser toutes ces choses, tout en suivant l'aspect atmosphérique dégagé par Lost Tales. Tout en poursuivant le chemin de son style si particulier implanté maintenant dans les terrains nobles et lumineux de la Terre Du Milieu , Summoning développe des ambiances que je n'avais jamais cru ressentir chez eux ; en effet la première écoute posée de Oath Bound m'a autant enchanté que surpris…
Comme toujours avec nos autrichiens, la magie opère dès les 3 minutes de l'introduction, qui sont des petits bijoux depuis Minas Morgul ; Bauglir déploie des percussions très tribales su une mélodie épique très naïve, où on croit voir les hobbits de la Comté se préparer au combat ! La mélodie cavale pour être progressivement rejointe par des cuivres ; oui, Summoning est toujours là, et son génie croissant au fil du temps a plus que jamais cette force à évoquer des émotions et des images toujours plus magnifiques dans l'esprit de l'auditeur.
C'est passé cette mise en bouche presque folklorique et une fois la magie mise en place que les émotions se succèdent inlassablement : de la mélancolie (Northward, Land Of The Dead), des ambiances épique et guerrière mise en valeur par une production et un mixage parfaits (Menegroth, Mirdautas Vras, reprenant le samples des hurukhai dans « Les Deux Tours « – putain, le tout chanté dans la langue du Mordor ! Quel rendu !) sur des rythmiques désormais plus tribales qu'auparavant. Mais le réel plaisir d'écoute et de rêveries se fera sur les meilleurs titres, bien qu'ils soient tous géniaux, dont certains sûrement les meilleurs du groupe), j'ai nommé Across The Streaming Tides, Might And Glory, Northward et Land Of The Dead (j'ai déjà parlé de l'intro)…
Across The Streaming Tides, premières pièces de l'album, Montre un Summoning Dans toute sa splendeur : épique, mélancoliques, majestueux, prenant et d'une beauté sans pareil. Des percussions mixées à merveilles (on jurerait visualiser les tambours de guerriers !), des mélodies et des sonorités inspirées et magnifiques, le tout dégageant une tristesse si belle qu'on en chialerait (nan, d'ailleurs, je chiale… ouiiiiiiiin !!). Pour tout vous dire, bah… si mes funérailles sont jouées comme ça, je ne serait pas mort pour rien !...
Might And Glory montre que Oath Bound annonce un retour à des guitares ayant retrouvée un son naturel ; l'ambiance se fait ici nocturne, sombre et féerique, presque occulte. Du moins dans sa première moitié, car sur ce morceau, Summoning effectue au milieu un changement d'ambiance impressionnant, tout en conservant la même mélodie en la gorgeant de notes plus claires et carrément de chœurs masculins absolument majestueux (mais Summoning m'avait déjà traumatisé ave cceux de Farewell sur le précédent album) ; en quelque dizaines de secondes, nous sommes passé des fées qui dansottent dans une nuit de pleine Lune à un champ de batailles où les guerriers glorieux acclament leurs Dieux dans des immensités verdoyantes balayées d'une lumière rasante annonçant le crépuscule. Une flûte éthérée que l'on entend tout au long de l'album nous mènent ici, aidées d'une mélodie de guitare hallucinante et de samples (qui sur cet album n'ont jamais été aussi bien sonnés) et de mélodies cristallines, vers une rêverie totalement bouleversante. La fin de ce morceau, un peu comme celle de The Glory Dissapears sur Stronghold, m'a transcendées d'une manière irréversible…
Pour ce qui est de l'artwork, rien de nouveau là encore, mais toujours cette idée de se perfectionner : la pochette es tcette fois-ci vraiment magnifique, et les paysages qui peuplent le livret ne le sont pas moins. En revanche, les photos des musiciens sont paradoxalement de plus en plus glauques. Chose dont on se fout éperdument, me direz-vous...
Oui, la rêverie est toujours l'élément phare de la musique des autrichiens ; la musique, atteignant ici des sommets de beauté et faisant preuve d'un génie et d'une inspiration inépuisable, n'aura de cesse que d'évoquer les choses magnifiques que l'auditeur voudra bien ressentir. Ce cru 2006 est un parfait témoignage du génie qui possèdent les deux autrichiens, et s'inscrivant dans la continuité de la carrière d'un groupe qui ne cesse de peaufiner sa musique pour la rendre toujours plus puissante et envoûtante, fait preuve de professionnalisme et de talent, chose maintenant indissociable de Summoning. 10 ans après son second album dans cette voie (Dol Guldur, bande de caves !), Le groupe montre qu'il est loin de s'essouffler ; disposant d'une inspiration aussi inépuisable que son concept (Oath Bound traite du Silmarillion et des Contes Inachevés), Summoning inscrit un nouveau chef-d'œuvre, peut-être même un des meilleurs, à sa discographie désormais possédant son recueil de rêverie et de mélancolie. Pour finir, je ne dirai qu'une chose : MERCI
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