La période du groupe dans le monde du death mélodique n'aura donc duré que 2 albums. Qui aurait pu se douter que l'intégration de Tuomas Tuominen (sur
"August Wernicke") ferait basculer le combo finlandais dans le metal gothique ? Ce troisième album, intitulé sobrement "Fermina", marque la fin d'une époque et représente le plus gros tournant de leur carrière, aussi téméraire qu'hasardeux. En effet, se reposer directement sur la voix encore fragile de Tuomas après seulement un album relevait du défi pour le nouveau venu, même si je suppose que ce dernier n'y est pas pour rien dans leur nouvelle orientation musicale. Mais comme toujours, Fall Of The Leafe s'en sort à merveille.
En réalité, excepté la voix, peu de choses ont changé depuis
"August Wernicke". La musique s'est peut-être légèrement adoucie, mais elle reste globalement aussi violente qu'auparavant. Je suis d'ailleurs convaincu que du hurlement sur le même fond aurait fait pencher l'étiquette vers le death mélodique. Le style que présente Fall Of The Leafe sur ce troisième album est donc un peu particulier, où passages atmosphériques et chant clair se mélangent aux grosses rythmiques. L'ensemble par contre n'a rien perdu de son côté mélodique qui demeure toujours aussi sublime, distillé par les guitares et le clavier, ce dernier occupant d'ailleurs une place prépondérante. Côté chant, l'ami Tuomas s'en sort plutôt bien. Même si on le sent encore hésitant, même s'il y a encore quelques imperfections, les lignes sont dans l'ensemble, vraiment bien senties et apportent un réel plus à la musique. Les quelques hurlements que l'on retrouve ici et là (notamment sur "Fermination, Smooth And Fine"), n'ont qu'un caractère anecdotique et vous rappelleront le bon vieux temps. Dommage qu'il n'y en ait pas un peu plus car certains passages auraient vraiment gagné à en avoir.
En tous cas, avec "Fermina", Fall Of The Leafe nous délivre une nouvelle fois, un bon album. Les compositions n'ont rien perdu de leur efficacité et de leur feeling, le groupe ayant su conserver son identité et sa faculté à trouver d'excellentes mélodies, de composer des refrains qui vous impriment la cervelle. L'album suscite l'intérêt du début jusqu'à la fin, où ses 51 minutes sont parsemées de moments forts ("Feather Duster Premiere", "Blind Carbon Copies", "Fermination, Smooth And Fine"). Reste néanmoins une production bien fade et plate, ainsi qu'un artwork plus ou moins réussi qui ne mettent pas vraiment l'album en valeur.
Pour les adorateurs de la première période des finlandais, rien de remplacera la beauté d'un
"August Wernicke". Comme pour tout changement de direction, il va falloir s'y habituer où passer à autre chose car une chose est sûre, ils ne reviendront pas en arrière. Fall Of The Leafe a néanmoins réussi son pari avec ce "Fermina", prenant et très bien composé, représentant parfaitement le savoir-faire du groupe. Mais il faudra attendre leur cinquième album
"Vantage" pour voir enfin tout le génie de ce groupe s'exprimer.
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