Quand j'étais ado, je lisais dans Hard Force (RIP) ou Hard N' Heavy (RIP ?) tout, du début à la fin. Et surtout la partie Live Report, qui résumait les concerts du mois écoulé, auxquels je n'avais que rarement l'occasion d'aller. Avec un intérêt tout particulier pour les prestations de Paradise Lost, j'étais toujours curieux de voir combien leurs prestations avaient l'air d'être tantôt fabuleuses, tantôt exécrables, suivant l'avis du journaliste et la tournée associée. Lorsque j'eu enfin l'occasion de les voir passer dans ma ville natale, en 2007, et me faire ma propre opinion, je n'hésitais pas une seconde et pris ma place. Ma déception fut grande…
Voilà pourquoi j'ai mis un certain temps (voire même un temps certain) à acquérir ce « The Anatomy of Melancholy », live anno 2008 des Anglais, qui avait pourtant tout pour me plaire : édition double DVD + CD, une magnifique pochette (« Seth » Spiro aux commandes m'sieurs dames !), et une set list à faire se dresser le poil de quiconque apprécie toute la disco du groupe (je me classe dedans). Et pourtant, j'avais un si mauvais souvenir de leur date au Transbordeur qu'il m'a fallu un moment pour me décider à acquérir la version audio de ce concert (les DVD live c'est bien mais j'en ai déjà trop qui prennent la poussière sur mes étagères).
Et me voilà frustré. Oui frustré. Car cette date du 12 avril 2007, au Koko (une charmante salle de Londres) semble, à l'écoute de ce témoignage audio de qualité, avoir été faite pour moi. Sauf que bien évidemment j'étais du mauvais coté de la Manche ce jour là !
Prenez la set list : avec une discographie aussi conséquente, il était facile de se planter et de faire l'incartade sur certaines périodes que le groupe assumerait moins. Et bien, loin de prendre la solution de facilité, la bande à Nick Holmes a pris le taureau par les cornes et décidé de représenter pratiquement tous ses albums : du poussiéreux « Eternal » de 1991 au « The Enemy » de 2007, c'est un véritable voyage dans le temps qui nous est proposé, n'oubliant pas les étapes majeures que furent
« Draconian Times » (leur pièce la plus populaire),
« Icon », et même les controversés
« One Second » et
« Host ». Les voyant quelques mois plus tard, je n'aurais malheureusement pas le droit à une set list d'une telle qualité… On retrouve tous les classiques / singles du groupe, des plus récents comme « The Enemy » ou « Praise Lamented Shade » aux incontournables « Say Just Words » ou « As I Die » (une émeute dans la salle s'il n'est pas joué une fois par concert !), ou le public (très en verve ce soir là) s'essaye au chant de la mélodie, on se croirait à Maiden ! Evidemment, j'irais de mon petit couplet sur l'absence de quelques titres fétiches, comme « Over The Madness » ou « Pray Nightfall », mais il y a déjà 20 autres titres pour me contenter…
« Ok pour les titres Chrissounet, mais quid de la prestation ? » Et bien Chrissounet doit signaler qu'on est à des années lumières de ce qu'il avait gardé comme mauvaise impression du concert de septembre 07 : le son est excellent, le duo de guitare Mackintosh / Aedy parfaitement audible et différenciable (Mackintosh s'occupant toujours de l'intégralité des parties mélodiques), et Jeff Singer le batteur de l'époque a une frappe très puissante et un jeu cadrant aussi bien avec les titres pechus des années 90 que les plus récents. Et surtout…Nick Holmes, notre bien aimé frontman, avait ce jour là du souffle et l'envie de chanter correctement. Alors d'accord, tout n'est pas parfait, et le sieur a parfois du mal à retranscrire la hargne originelle d'un « Once Solemn » ou d'un « Forever Failure » ; mais dans l'ensemble je suis très satisfait de sa prestation. Retouches en studio ? Ou motivation extrême de sa part sachant que le show serait enregistré ? Peu m'importe : son chant m'est très agréable à l'écoute et c'est le principal, là ou j'avais du le supporter et le subir à une lointaine date Lyonnaise…
Alors oui je le dis haut et fort : Paradise Lost assure en live, et ce double album / best of va vous permettre de juger sur pièces ce groupe mythique et de déterminer si ses morceaux vous touchent ou non. Même si l'émotion est moins palpable ici que sur leurs albums respectifs, les titres représentés sur ce « Anatomy of Melancholy » valent tous le détour et donnent le meilleur aperçu possible d'un combo qui n'a plus rien à prouver. Et là je m'adressais aux néophytes ; alors pour vous les fans… Jetez vous dessus.
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