C’est la première (et probablement la seule) fois que je remplis la case « Style » d’une chronique avec ce genre d’inepties : « gothique electro new wave machin chose ». Et pourtant quand on se décide à chroniquer un album aussi compliqué et sujet à polémique que « Host », il faut savoir faire des sacrifices…Suivant un
« One Second » qui avait amorcé un virage vers une musique encore plus sombre, encore plus mélancolique et moins ancré dans le métal qu’avant, « Host » est l’album qui causera le plus de tort aux Anglais.
Car ici, oubliez le Paradise Lost que vous avez connus autrefois : les guitares sont noyés sous des tonnes d’effets, les solos ont disparus, la batterie sonne comme une boite à rythmes et le chant braillard de Nick Holmes est depuis
« One Second » un lointain souvenir… Beaucoup compareront (dans une optique négative) l’évolution flagrante du groupe à Depeche Mode
Dans la tradition des albums de PL, « Host » est avant tout une usine à tubes. Et dans la tradition des usines à tubes, il y a toujours du déchet. Ici on a pas à attendre trop longtemps, vu que c’est le premier titre « So Much is Lost » qui remplit cet office. Voilà un titre purement formatté pour les radios (je me souviens l’avoir entendu dans une grande surface en Allemagne lors de la sortie de l’album), qui n’a aucune accroche si ce n’est son refrain artificiellement…accrocheur, mais en creusant un peu c’est très pauvre. Nick Holmes lui même ne semble pas convaincu quand il le chante, c’est vous dire. Mettant en parallèle ce fameux titre et leur signature avec la major EMI, on saisit vite l’exigence de la maison de disque d’avoir un « single » parfait, la corvée est donc accomplie, passons à la suite…
Et c’est là que pour moi, fan de Paradise Lost et de cet album en particulier, je peux enfin crier au génie. « Host » dévoile une des facettes les plus sombres du groupes, le coté électro ajoutant à des compos déjà pas follichones un aspect déshumanisé et synthétique qui sublime l’ensemble. Certains titres sont de pures chefs d’œuvres, portés par une ambiance intimiste et feutrée qui sert tout à fait le propos du groupe : je pense notamment à « Nothing Sacred », « Harbour », « It’s Too Late », « Wreck » et « Host ». Ces 5 titres sont tout simplement sublimes, de par les émotions exprimés et de la façon touchante dont elles le sont (exprimés, ma phrase est tournée bizarrement je sais :p). Le meilleur exemple (et mon titre préféré) est sans conteste « It’s too Late » qui marque une progression absolument fabuleuse avec ses violons poignants sur l’introduction et le chant de Nick Holmes qui est rejoint petit à petit par un chant féminin absolument sublime pour exploser sur le dernier refrain… Les autres titres sont semblables dans le propos mais possèdent par ailleurs un espoir un peu plus évident, qui les classent pour moi à part des 5 perles précitées. Mais le coté tubesque dont je parlais précédemment est systématiquement présent, il me suffit d’entendre l’intro de n’importe quel titre pour avoir immédiatement le refrain en tête…
« Host » est un album qui s’apprivoise, et nécessite une ouverture d’esprit que très sincèrement je ne pensais pas posséder, amateur de bourrin que je suis. Et pourtant, lui laissant sa chance et ne l’écoutant sans trop de préjugés j’ai pu y déceler cette dose de talent et ces émotions si fortes dont il regorge, et j’espère que vous saurez en faire de même. Un album qui augmente encore mon estime pour ce groupe, qui a prendre un tournant risqué (et réussi artistiquement si ce n’est commercialement) à un moment décisif de sa carrière..
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