Kronos - The Hellenic Terror
Chronique
Kronos The Hellenic Terror
4 ans. 48 mois. 208 semaines. 1456 jours. 34944 heures. Je ne suis pas en train de vous montrer ma culture mathématique (merci la calculatrice) mais j'aimerais que le lecteur prenne conscience que 4 ans ça fait beaucoup. Et oui, pas de nouvelles du titan depuis 2003 avec Colossal Titan Strife. On en avait presque oublié Kronos du paysage death du moment. Et pour ceux qui n'avaient pas oublié la formation vosgienne, il est inutile de preciser que The Hellenic Terror était attendu comme le messie. Quant à ceux qui n'auraient encore taté du trident, cette dernière livrée va sûrement remettre ces personnes dans le droit chemin.
A l'instar de formations telles que Nile ou Brodequin, ce qui plait à Kronos c'est l'histoire. Plus particulièrement l'histoire antique avec des paroles entièrement basée sur des récits mythologiques. Mais à la différence des 2 formations pré-citées, Kronos n'a pas un son comparable à la poussière d'un sarcophage et n'est certainement pas dénué de la moindre finesse. Parlons plus particulièrement du premier aspect : la production. Les fans du dernier album de Vader peuvent allégrement se jeter sur cette galette pour la simple et bonne raison que The Hellenic Terror a été enregistré au Hertz Studio et ce juste après le passage du combo polonais. Et comme producteurs on retrouve ni plus ni moins que Wojtek et Slawek Wieslawski, responsable du son de tueur des écuries Decapitated, Dies Irae ou encore Trauma. Petit bémol personnel cependant, le son est absolument énorme je le concède mais un petit peu trop clinique à mon goût.
Cela n'empêche pas que le titan a sûrement dû se nourrir au muscle plus 4000 (les connaisseurs riront peut-être) car la musique du quintet s'est considérablement durcie. On y retrouve pas mal d'influences de la scène death US, Morbid Angel en tête surtout pour la pesanteur et la puissance des riffs. On pense également parfois à Behemoth (celui de maintenant, cela va de soit) pour le coté efficace des compositions. Et côté efficacité, Kronos a mis le paquet pour nous en mettre plein les oreilles. J'atteste d'ailleurs que les titres de The Hellenic Terror sont des véritables boucheries méthodiques en live, ne laissant que peu de repos à l'auditoire grâce à des breaks et des passages fait pour le headbanging savament dosés. Kronos est précis, n'en fait jamais trop et reste toujours juste. C'est comme ça que ça fait plus mal.
Mais Kronos ne laisse pas pour autant la finesse de coté, en nous offrant des solos absolument admirables. Toujours bien integrés, ils évoquent une formation allemande qui mange les morts mais le coté « bouclez la et laissez moi branler mon manche » (sans mauvais jeu de mot) en moins. Le temps d'une envolée et on fait repartir la machine de guerre de fort belle manière grâce à des accelerations imparables. Il y a d'ailleurs un niveau technique très respectable, la basse est parfois intelligement mise en avant et que dire du chant, si ce n'est qu'il est absolument monstrueux.
Tout ces ingrédients font que la musique de Kronos va au-delà que 38 minutes bêtes et méchantes de blast et guitare. Il y a d'autres choses derrière. On y retrouve une certain ambiance épique qui donnerait presque envie d'aller bousiller du cyclope avec un lance-pierres, mais aussi un aspect majestueux et imposant grâce à la puissance des compositions. Il est d'ailleurs difficile d'en privilégier une par rapport aux autres tant elles sont des véritables entités (chacunes d'elles est basée sur une créature de la mythologie) mais aussi d'une qualité constante. Le style est fluide et The Hellenic Terror ne requiert pas un doctorat en mathématique pour comprendre ce qui se passe (ce qui ne veut certainement pas dire que la musique est basique). Point de destructuration comme c'est la mode outre-antlantique, juste du bon death de spartiate, brûlant et bien composé.
Pour conclure, ce nouvel album signe le retour de Kronos sur les devants de la scène death française, mais pas seulement. Il y fait regner la terreur (pardon) car il faut avouer que, question brutal death français pur jus, il n'y avait plus rien eu à se mettre sous la dent depuis Imperial Sodomy. Kronos remet les pendules à l'heure et il est fort à parier qu'avec un album de cette trempe, la formation vosgienne fera parler d'elle hors de nos frontières. Et en étant vosgien moi-même, ça fait sacrément plaisir!
| Scum 30 Avril 2007 - 4612 lectures |
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