Detonation - Emission Phase

Quand notre Keyser national a proposé à l'équipe de chroniquer le nouveau Detonation, j'ai immédiatement sauté sur l'occasion. Keyser (que nous appellerons Laurent dans un souci d'anonymat) s'en serait bien occupé lui-même, en tant que grand fan de death mélodique et d'In Flames qu'il est, mais ayant une réputation à tenir sur Thrasho, il aura préféré peaufiner sa chronique de Defeated Sanity.

Ne sois pas déçu Laurent, je m'en vais te conter les mérites de cet album, il serait dommage que tu rates une nouveauté intéressante de ce style que nous chérissons tous deux : le death mélodique ! Tu sera d'accord avec moi : Detonation est un groupe manquant de reconnaissance dans notre petit monde métallique, alors qu' « Emission Phase » est quand même déjà leur second opus... ha non 3ème album, oui tu as raison, il y a eu « Portals to Uphobia » entre-temps, bien vu. Pour ma part j'avais moyennement accroché à leur premier album « An Epic Defiance », trop impersonnel et sentant fort le Dark Tranquillity sans le génie adéquat, mais ce nouvel album est une belle redécouverte de ce groupe batave.

Toujours aussi féru de technicité et de solos, les Néerlandais ont concoctés un album aux petits oignons, d'une richesse rare dans ce genre, et qui se savoure vraiment sur le long terme. Difficile d'accrocher aux premières écoutes, contrairement par exemple à un Insomnium dont les mélodies restent gravés en mémoire dès le premier titre ; non, Detonation, malgré son approche similaire du genre, est beaucoup plus complexe et requière un investissement bien plus important pour livrer tous ses secrets.

Entièrement basé sur le fabuleux jeu de guitare de Koen Romeijn et de Mike Ferguson, les titres d' « Emission Phase » sont truffés de micros leads et d'arrangements qui sont autant de petites perles disséminés un peu partout. L'apprenti musicien aura vite fait de s'extasier devant la technique irréprochable des zicos, qui en font peut être un peu trop justement, mais sans perdre pour autant une musicalité essentielle dans ce style musicale.

Petite innovation pour cet album, l'apparition de courtes lignes de chant clair sur « Invoking the Impact », « Reborn from the Radiance » et « Chokedamp » entre autres, qui font leur petit effet. A défaut de révolutionner le genre, cela permet de pallier à l'omniprésence du timbre de voix de Koen, qui est bien trop générique et passe-partout, le groupe aurait tout intérêt à opter pour un chant plus marqué, qu'il soit de nature death ou black… oui Laurent, toi tu aurais préféré des gruiks à, mais j'ai comme un doute sur la cohérence de leur musique si c'était le cas…

En tout cas, gruiks ou pas gruiks, « Emission Phase » est digne d'intérêt pour tout fan de death mélodique, à défaut d'être révolutionnaire ou porteur d'un renouveau particulier pour le style. Difficile d'accès également, mais aussi gratifiant lorsqu'on pénètre réellement les compos et les émotions qu'elles dégagent (mention spéciale pour la fin de l'album et les deux supers derniers titres, dont l'instrumental de clôture « Fallout »). Oui Laurent, j'ai dit « pénétrer » et alors ? Non, il n'y a pas de cadavre de femme zombie sur la pochette, ça va pas être possible ce coup ci…

Toute ressemblance avec un membre de l'équipe rédactionnel de Thrashocore serait la preuve du désir de l'auteur à faire figurer cette chronique dans une prochaine édition des « Chroniques à la Con »...

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