Without Grief - Deflower
Chronique
Without Grief Deflower
Amateurs de « suédoiserie » des années 90, votre sauveteur préféré ne vous délaisse pas, cette chronique vous est dédiée. Dimanche après-midi, Swiffer et aspirateur en main (et moustache apparente), il est temps (cela fait un moment déjà) de ressortir quelques albums poussiéreux de death mélodique du fond du grenier (il m’en reste encore !). Place à Without Grief. Formé en 1995, le groupe compte dans ses rangs les futurs (les deux guitaristes ainsi que la basiste) 21 Lucifers (death/thrash aux teintes grind qui décolle le papier peint) ainsi que le batteur actuel d’Yngwie J. Malmsteen (dans un style tout autre), Patrick Johansson. Après une démo, Without Grief signera chez les défunts danois de Serious Entertainment (Illdisposed, Panzerchrist, Gorguts, Divine Empire…) afin de dévoiler son premier album Deflower à l’artwork signé Peter Grøn (Hypocrisy, Dimmu Borgir, Therion).
Leitmotiv des chroniques du genre de cette époque, l’injustice qui a touché ce groupe demeure juste insupportable, encore masqué par les grosses et viles cylindrées In Flames ou autres Dark Tranquillity. Pourtant nous ne sommes qu’en 1997 (le genre n’est pas encore engorgé) et il est assez difficile d’imaginer que Without Grief sort ici son premier album… Le professionnalisme et le talent de ces mioches frôlent l’insolence ! Presque aucune imprécision de jeunesse (qui fait souvent le charme des premiers émois) mais plutôt des compositions variées finement travaillées (une moyenne de plus de 6 minutes par morceau) et une efficacité rappelant parfois des groupes d’avantage renommés sortis plus tard (ou au même moment). « Betrayer Of Compassion » (le break aux faux airs d’un Anata période The Infernal Depths of Hatred) ou les virées heavy/thrash viriles de « The Last Days» (qui a dit Arch Enemy ?) alerteront les connaisseurs. La production imposante (les riffs « power chord » et la double pédale sauront maîtriser votre déhanché) de Jacob « mammouth » Hansen reste d’ailleurs toujours d’actualité, chose plutôt rare face à une concurrence au son de « cave ».
Même si Without Grief reprend les ficelles du genre sur Deflower, il n’a rien d’un simple et terne suiveur, au contraire. Ainsi, comme pour la majorité des sorties (plus intimistes) de death mélodique de cette période (Eucharist, A Canorous Quintet, Gates Of Ishtar, Moaning Wind, Fatal Embrace, Ablaze My Sorrow…), Without Grief pratique une musique à l’atmosphère froide et mélancolique poignante, à la limite du dark/doom (le nom du groupe semble justifié). Les vers dépressifs portés par un chant guttural profond (« Shallow Grave ») aux modulations criardes (appuyé d’un des guitaristes), sauront indubitablement toucher l’auditeur. Pour le reste, ne cherchez pas loin, les ingrédients typiques mais toujours aussi redoutables : passages acoustiques somptueux sur chaque morceau (le splendide « Deflower » en tête) et riffs/soli mélodiques entêtants à foison (dès le titre d’ouverture « Suicidal Stroke » en passant par l’indécrottable « The Failure’s Crown ») sont au programme. On ne s’en lassera pas… Ainsi, à la fois touchant, prenant et riche, Deflower arrive à surclasser de nombreux albums à l’étiquette « death mélodique ».
Totalement méconnue par le commun des mortels (sauf quelques aficionados de bon goût), Deflower reste l’une de ces perles cachées et maudites (introuvables) des années 90 que l’on découvre bien trop tardivement... Erreur à rectifier dès maintenant. La suite et fin (Absorbing The Ashes) sera légèrement différente (mais tout aussi intéressante), Without Grief se dirigeant vers un death mélodique plus « mâle » et « épuré », aux accents thrash plus prononcés (évolution qui n’est pas sans rappeler celle de Gates Of Ishtar).
| Mitch 7 Juin 2012 - 1515 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène