Odious Mortem - Cryptic Implosion
Chronique
Odious Mortem Cryptic Implosion
A la fin de la chronique de Devouring The Prophecy, je vous avais dit qu'on en reparlerait de ce groupe. Et bien c'est chose faite puisque pas mal de choses se sont passées entre leur premier album et la sortie de celui-ci. Pour faire vite : exit le guitariste David Siskin et bienvenue à Joel Horner à la basse et Anthony Trapani (Carnivorous) au chant, des participations à quelques festivals avec Deeds Of Flesh, Origin ou encore Necrophagist et 2 titres de promos en 2006 pour trouver un nouveau label. Chose qui fut vite effectuée puisqu'Odious Mortem vient rejoindre les rangs de Willowtip aux côtés de formations telles que Dim Mak, Gorod ou encore Arsis.
Mais il n'y a pas que le label qui change : il en est de même pour le studio, le producteur et le graphiste pour la pochette. Direction le Castle Ultimate sous la houlette de Zack Ohren pour l'enregistrement et pour l'artwork, c'est Pär Olofsson (Unmerciful, Condemned, Disavowed,...) qui s'y colle, de fort belle manière d'ailleurs. Et du changement, il y a en également dans la musique du quartet californien. Tout ce qu'on pouvait retrouver sur Devouring The Prophecy est présent dans cet album, mais en mieux. J'avoue que c'est une phrase promotionnelle assez pourrie mais laissez moi le temps d'expliquer de manière plus correcte.
Le son est bien meilleur, pas qu'il était foncièrement mauvais auparavant mais le côté etouffé et caverneux a laissé la place à la puissance et à une plus grande clarté. Et de la clarté il en faut pour comprendre cet album car le côté « barré » du premier album est beaucoup plus prononcé puisque Dan Eggers aime toujours le tapping et s'en donne à coeur joie. Le mixage a été l'objet de soins très attentifs car tout est suffisament clair pour comprendre à quel point Odious Mortem est techniquement en place. Mais c'est surtout un des rares groupes à utiliser la basse de manière judicieuse! Ce son légerement métallique est audible sur tous les morceaux et apporte une pointe de technicité aux compositions.
Parlons-en des compositions, de véritables bijoux. La musique d'Odious Mortem est à l'image de la pochette : détonante (c'est le cas de le dire) et aggressive. Les riffs sont plus complexes, les parties de batterie sont beaucoup plus travaillées, de même pour la cadence de feu. Pour la petite histoire 3 titres (soit l'intégralité moins celui repris sur Devouring The Prophecy) de leur démo ont été repris, c'est donc un très bon moyen de constater que le groupe maîtrise bien mieux son sujet et qu'il joue de manière plus taignarde. Et la grande évolution musicale se trouve dans les solos, on en viendrait presque à se demander pourquoi il n'y en avait pas avant alors que la formation dispose d'un excellent guitariste. Les solos sont dans la droite lignée de groupes comme Element ou Gorgasm soit un mélange habile de mélodie et de brutalité. A aucun moment on ne tombe dans le chiantomasturbatoire ou dans le mélolourdinguobranlatoire, pour la simple et bonne raison qu'ils n'étouffent pas le reste. Ils sont d'une justesse lumineuse, portées par une guitare rythmique très accrocheuse. Et si en plus on rajoute du tapping, on obtient des passages absolument splendides (j'en bave encore à l'écoute de « The Endless Regression Of Mind »).
Le côté mélodique est fort bien intégré, d'une part dans les solos mais aussi dans les riffs. Ils sont plus techniques et virulents à la manière d'Origin. Le meilleur exemple s'appelle « Vile Progeny », savant mélange entre maitrise instrumentale, brutalité et mélodies obscures. Les breaks sont des armes imparables et le batteur ne manque pas de placer des changements de rythme extra-terrestres. Les titres sont plus longs, ce qui ne veut pas dire « étiré » et le chant est puissant, même si j'appréciais plus le coté etouffé et profond du précédent.
Cette chronique ne serait pas complète si je ne mentionnais pas la fin de l'album. 2 choses absolument admirables : une outro sensationnelle dans « Domain Of The Eternal Paradox » : très bien écrite, au placement irréprochable et avec petite pointe mélancolique pour faire monter la tension avant LE dernier morceau. J'ai encore du mal à comprendre où Odious Mortem a été le chercher celui-là. Pendant 4 minutes, le groupe atteint le sommet de son art, à coups de changements de rythmes multiples, de batterie limite jazzy par moment et surtout d'un riff à 0'48 venu directement de la planète Odiousmortem située dans la galaxie Willowtipienne. Et n'oublions pas le solo (de tueur) de Ron Jarzombek (Spaztic Ink). D'ailleurs je ne le décrirai pas puisqu'il me faudrait inventer des mots spéciaux pour en parler...
Si on récapitule la recette de cuisine : on prend un duo de guitariste remarquables, une batterie déchainée, des compos qui allient habilement technique et brutalité et une alchémie incroyable entre 4 musiciens, on tient un album phare de cette année riche en death. J'avoue que les premieres écoutes m'ont literallement sciée et que le dernier morceau me donne encore des frissons. On est en présence d'un groupe disposant d'une grande maîtrise technique et dont l'évolution me donne le vertige. Cryptic Implosion est un album comme je les aime : riche, original, jouissif et en tout point remarquable.
Pour conclure je ne dirais qu'une chose : ne forniquez plus avec votre chère et tendre. Envoyez-vous Cryptic Implosion, c'est tout aussi efficace et le cd est toujours d'accord.
| Scum 27 Mai 2007 - 5750 lectures |
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