As I Lay Dying - An Ocean Between Us
Chronique
As I Lay Dying An Ocean Between Us
Leaders d'une scène en quasi-extinction quoiqu'on en dise, les Californiens d'As I Lay Dying se devaient enfin de prouver que leur style n'allait pas suivre le même sort que les centaines d'autres groupes insipides désormais châtiés. Ainsi, deux ans après le « plus que correct » mais décevant
Shadows Are Security et épaulé d'Adam Dutkiewicz (KsE) à la production ainsi que de maître Colin Richardson au mixage, autant dire que les jeunots de San Diego étaient attendus au tournant par les nombreux fans de
Frail Words Collapse (moi inclus donc). Virage manqué vous l'aurez déjà compris à la vue de la note…
L'effet de surprise tant escomptée avait pourtant fonctionné avec le premier titre dévoilé, « Within Destruction ». Une sorte de thrashcore musclé (la production exemplaire a ses conséquences) sans aucune mélodie titilleuse ou chant clair pour minettes : la vache çà a bien changé As I Lay Dying ! Certes, d'autres groupes sont plus appropriés pour ce style mais tout de même (quel break !). En fait, une vilaine feinte pour camoufler le reste de l'album qui n'a rien de surprenant, (re)redite du précédent opus (en moins bon)… En effet,
An Ocean Between Us possède son lot de titres (et passages) bouche trous très peu inspirés et ultra prévisibles côtoyant par moment une musique frôlant la mention « très bien ». Ainsi paradoxalement au fait que certains titres s'oublient très rapidement, les deux guitaristes placent l'album au dessus de la pile de leur discographie en terme de composition. Les structures sont nettement plus travaillées et variées, la quantité de riffs y est et surtout l'apparition de vrais soli franchement pas vilains (les gratteux se lâchent enfin !). Il suffira d'écouter des titres comme la prenante « Forsaken », la très death mélo next gen « The Sound Of Truth », le majestueux interlude en « tapping » de « Departed » ou les deux titres de conclusion.
Vous découvrirez alors l'un des gros points noirs de ce quatrième opus : le chant clair… Il faudra d'ailleurs dire adieu au bassiste Clint Norris (qui n'aura marqué le groupe que par ses refrains au chant clair et sa grosse mèche), remplacé par un dénommé Josh Gilbert. Ce dernier largue loin derrière le chant monocorde de Tim (qui commence à saturer) et se place désormais en tête d'affiche dans As I Lay Dying. Le problème c'est que les refrains (d'une médiocrité sans nom) sont terriblement horripilants, la faute à ce chant clair forcé aux moults effets pour gommer les fausses notes (titre éponyme en tête) … Les premières fois les yeux sortiront des orbites (« Total Recall style ») mais après quelques écoutes, l'auditeur réfractaire (et maso) devrait s'y faire (et regrettera sûrement Clint pour son mythique « Distance Is Darkness »).
Le cd tournera encore et encore mais rien de concret ne marquera les esprits… Peut-être que si
Shadows Are Security n'était pas sorti j'aurai été plus indulgent… Mais
An Ocean Between Us laisse penser que le groupe se repose sur ses lauriers (malgré des efforts et la prod atomique) et s'enfonce petit à petit dans les abysses du style générique facile et pompe à frics qu'est l'agonisant « metalcore »…
Grâce à des compos encore plus fignolées et moins inégales ainsi qu'un chant clair moins rentre dedans, le prochain album devrait à coup sûr tirer la note vers le haut. Cependant je doute que cela suffise à créer un véritable fossé mécheux entre eux et des nouveaux groupes comme The Sorrow (qui a le mérite d'être efficace sur toute la ligne) par exemple. Espérons que les gugus chouchoutés à torts se remettent un peu en question et reprennent leur trône car le potentiel ne demande qu'à être pleinement exploité.
| Mitch 21 Août 2007 - 3011 lectures |
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