Full Blown Chaos - Heavy Lies The Crown
Chronique
Full Blown Chaos Heavy Lies The Crown
Au rayon influences, la page myspace des New Yorkais de FULL BLOWN CHAOS annonce la couleur ; de PANTERA à HATEBREED en passant par CANNIBAL CORPSE et (on s'en serait douté) SLAYER, difficile de s'attendre à de la truite saumonnée parsemée de fines herbes. C'est une grosse pièce de boucherie qui nous est servie ici, avec tous les défauts et qualités que comporte ce type de menu. On sait parfaitement à quoi s'attendre vu qu'on en a déjà bouffé 1000 fois quelle que soit l'enseigne, mais la recette est suffisament efficace pour qu'on y revienne sans sourciller. Les chantres de l'originalité à tout crin ont déjà remballé et stoppé net la lecture de cette chronique. Les autres, les fins gourmets avides de riffs qui taillent dans le gras, peuvent prendre place à table et affûter les couteaux : de ce point de vue là, FULL BLOWN CHAOS envoie la sauce comme jamais.
Du gros hardcore dopé au thrash ou inversement, voilà pour le contexte, le tout sous patronage éminent (Jamey Jasta sur les 2 albums précédents, Billy Graziadei de feu BIOHAZARD pour ce Heavy Lies the Crown) de deux figures du gros qui tache sans forcément partir après lavage. Préposé à la gueulante, Ray Mazzola a du coffre et le fait savoir, un peu à la manière de Phil Anselmo chez SUPERJOINT RITUAL (sans les variations, on est plus proche du registre monocorde de Max Cavalera) tandis que Mike Facci s'acharne à restituer le meilleur de Kerry King, Robb Flynn and co. Pas original ? so what ? au contraire d'un HATESPHERE dont la mise en place des passages rapides relève du travail d'équilibriste, FULL BLOWN CHAOS choisit la simplicité. Comme chez GRAVE, les parties insurrectionnelles déboulent comme il faut, quand il faut et au moment où l'on n'attend que ça. Au niveau rythmique, on oscille constament entre lourdeur mid tempo accompagnée de grosses rasades double pédale ("Firefight") et courses effrénées typiquement thrash qui ne s'embarrassent même pas d'un malheureux soli ("The Hard Goodbye"), hormis sur le slayerien "Halos for Heroes". Surprise toutefois en fin de parcours avec un "Mojave Red Pt.1" très MAIDEN/METALLICA dans l'esprit, dont le feeling heavy contraste sévèrement avec le reste de l'album. Mais ce n'est rien à côté de "Mojave Red Pt.2", monstrueuse tuerie death thrash fusionnant EXODUS (on pense aux terribles "Tempo of the Damned" ou "Shovel Headed Kill Machine") et CANNIBAL CORPSE (pour les passages vicieux et la basse tentaculaire façon Alex Webster) avant de briser tout un parterre de nuques d'un ralentissement tellurique de 9.5 sur l'échelle de D.W.Richter. Deux titres vraiments jouissifs et un clin d'oeil au passage aux légendaires "Suicide Note" de PANTERA dont ils reprennent ici le concept schizophrène.
On l'aura compris, FULL BLOWN CHAOS n'a pas inventé la machine à poudrer les narines mais malgré l'anonymat de certains riffs et le caractère conventionnel de l'ensemble, de nombreux titres retiennent l'attention comme "Fail Like a Champ" et ses effluves death thrash, ou encore un "Heavy Lies the Crown" à vous retourner un pit en moins de temps qu'il n'en faut pour headbanger sur "Postmortem". La scène, voilà bien un territoire sur lequel ces redoutables américains doivent donner la pleine mesure de leur moshcore destructeur et fédérateur en diable. En attendant de croiser le fer avec eux on the road, ce "Heavy Lies the Crown" constitue une excellente mise en bouche.
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