Et oui, Thrashocore on est tous des trve evil satanistes. Et pour fêter le 2008ème anniversaire du petit Jésus, on commence la discographie des géniaux Deströyer 666. Chez nous on bosse même les jours fériés, c'est notre président qui va être content !
Deströyer 666. A l'évocation de ce simple nom, certaines personnes (dont je fais partie) mouillent leur slip instantanément – et vous l'aurez compris, pas parce qu'elles sont incontinentes (on a pas tous la chance d'être aussi vieux que cglaume). Les autres se disent qu'ils n'ont jamais entendu parler de cet obscur groupe qui sort d'on ne sait pas bien où, et qui n'est pas apparu dans les magazines depuis au moins un bon lustre (et encore).
Oui, Deströyer 666 fait bien partie de ces groupes cultes que seuls une poignée d'élus triés sur le volet et initiés par des rites païens oubliés de tous connaissent. Oui, bon ça d'accord c'était à l'époque où le minitel venait d'apparaître et qu'on faisait encore du tape trading en frimant comme des porcs avec nos Peugeot 205 sorties de l'usine. Quoi comment ça un anachronisme ? Oui bon d'accord, Deströyer 666 s'est formé en 1994, donc pour le tape trading on repassera, mais il n'empêche que ce groupe de black/thrash divin ne s'est fait connaître en France qu'avec la sortie de
Phoenix Rising en 2000 sur le label français Season Of Mist, avant de retomber dans l'anonymat le plus total et ne plus reparaître dans aucun média français, ne subsistant plus que dans les seules mémoires des rares fans du groupe. Et ce n'est pas la sortie de Cold Steel… For An Iron Age en 2002 toujours sur ce même label qui allait changer la donne, après peut être une ou deux chroniques grand maximum dans la presse hexagonale, plus personne n'en entendit plus parler.
Oui mais voilà, aujourd'hui, avec cette saloperie d'Internet, il est impossible de reconnaître les vieux cons intégristes qui possèdent des cartons entiers de presse metal (et leur armoire dédiée aux samplers qui va avec) des jeunes crétins nouveaux venus qui se font leur éducation musicale en téléchargeant des giga octets entiers de tous les groupes possibles et imaginables sans en écouter plus de deux morceaux. N'importe quel groupe du fin fond de la Laponie peut être connu de tous en deux jours à cause de saloperies comme myspace et des sales untrves qui se croient obligés de dire que « ouais, Vromnozdukh, le groupe de brutal pagan black dépressif russo-letton qu'a sorti deux démos ça roxe, venez l'écouter ! ». Alors puisque dans quelques mois les jeunes cons vont découvrir le nouvel album de Deströyer 666 et télécharger tous leurs cds sur eÂne, autant que votre éducation musicale soit faite par quelqu'un d'expérience et qui a découvert le groupe comme tous les vieux cons de l'époque, en achetant son magazine à 6,80 francs : moi.
Mais commençons si vous le voulez bien cette série de chroniques consacrée à Deströyer 666 par le commencement, à savoir le premier album Unchain The Wolves sorti en 1997. Oui bon d'accord, pas tout à fait le début du commencement puisque le groupe avait déjà sorti un EP en 1995 nommé Violence Is The Prince Of This World, où figure leur tube interplanétaire « The Eternal Glory Of War » dans sa première version, et qui pour l'anecdote a été enregistré sur la même console de mixage qu'AC/DC dans les années 70 (c'est fou ce que l'Australie peut être petite).
Certes, Unchain the Wolves verse dans le black/thrash beaucoup plus primaire que Phoenix Rising et est à cent lieues de son raffinement, et je dirais même que, toujours contrairement à
Phoenix Rising, cet album n'est pas exempt de menus défauts, à commencer par quelques lignes de clavier plutôt dérangeantes sur « Genesis to Genocide » et « Onward to Arktoga... » qui ne durent heureusement que quelques secondes. C'est assez rare pour être souligné, il y a effectivement des passages un peu faibles dans un album de Deströyer 666 !
Mais, ce premier album des australiens, s'il n'atteint pas les sommets de perfection de ses deux successeurs, pose déjà les bases du style Deströyer, à savoir un black/thrash aux vocaux ultra haineux et aux riffs qui, bien que très simples, une guitare jouant la rythmique en accords et l'autre reprenant la mélodie dans une longue ligne de doubles croches, s'avèrent être fantastiquement accrocheurs. D'ailleurs je ne le répèterai jamais assez, K.K. Warlust est un compositeur de génie, au même titre qu'un Schuldiner ou un Ihshan, ni plus ni moins (bon, quand même moins que Chuck, faut pas déconner).
Si à l'écoute de «Rome Wasn't Destroyed in a Day/Unchain the Wolves » vous n'avez pas envie de crier « Unchain The Wolves ! » six fois de suite par quatre fois dans le morceau (sachant que les mots comme « Unchain », « Wolves » ou « Satan » doivent être répétés au bas mot 150 fois chacun dans cet album), je ne peux plus rien pour vous. Ce premier essai est, comme n'importe quel album de Deströyer 666, bourré de riffs magiques et de refrains incantatoires que vous déclamerez même dans une bibliothèque universitaire ultra silencieuse sans vous en rendre compte (malheureusement véridique).
C'est ça Deströyer 666, toute la noirceur et la mélodie du black metal avec l'efficacité et la sauvagerie du thrash le plus primaire, saupoudrées de magnifiques solos tout aussi malsains et dérangés qui viennent se greffer à la perfection sur des riffs divins.
Oui bon d'accord, je m'enflamme un peu. Je le rappelle, Unchain The Wolves n'est pas du niveau de
Phoenix Rising ou Cold Steel… For An Iron Age, mais possède déjà l'essence de ce qui fait que Deströyer 666 est un groupe à part. S'il manque un peu de raffinement, cet album ne peut laisser indifférent les amateurs de black/thrash et fera remuer la tête à n'importe quel homme de goût certifié label yaourt. Alors oui, c'est très bon, mais ça ne laissait en rien présager du futur du groupe, qui allait sortir le génialissime
Phoenix Rising trois ans plus tard…
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