Canvas Solaris - Cortical Tectonics
Chronique
Canvas Solaris Cortical Tectonics
Si il est une chose trop rare dans le monde du webzine, c'est bien le commentaire constructif et intéressant, les « cédénazi turbolol », « ta chronique est géniale/à chier », « c'est de la merde » et autres « l'éléphant il prend le rhinocéros par derrière facilement, pour peu qu'il fasse gaffe à la corne » sont légion. Malheureusement les « je ne suis pas d'accord avec toi sur la vision du contrepoint classique dans l'œuvre de Jean Sébastien Bach, mais il est néanmoins vrai que ce groupe arrive à merveille à retranscrire l'osmose de ces merveilleux instruments en une harmonie délicate et subtile » ou encore « dans un style similaire, on peut citer le groupe XXX qui utilise les mêmes métriques et emploie lui aussi fréquemment la gamme pythagoricienne » sont bien rares.
Heureusement, il arrive parfois qu'un lecteur attentionné rappelle au chroniqueur distrait par l'étendue presque infinie de ses connaissances musicales (j'espère que depuis le temps, vous aurez compris le second degré hein, je ne passe pas non plus mon temps à m'envoyer des fleurs, et puis j'en ai marre des vannes de cyril sur ma soit-disant mégalomanie, il est tellement sénile qu'il en fait une par chronique) que tel ou tel petit groupe existe. Et c'est ce qui m'est arrivé avec Canvas Solaris. Après un petit tour sur leur myspace à une heure tardive de l'après midi je m'étais dit « tiens, c'est sympa, faudrait que j'approfondisse, un jour… ». Et puis un de mes chanceux lecteurs m'a rappelé que ce groupe géorgien existait et, bonne nouvelle, venait de sortir un nouvel album. Une commande chez un revendeur spécialisé en groupes techniques plus tard, me voilà en mesure de m'attaquer à la chronique de ce Cortical Tectonics.
Enfilez votre jean slim et vos t-shirts à moulants vos délicats petits bras, c'est parti pour danser en faisant des mouvements bizarres avec ses bras au dessus de ses cheveux pleins de gel, et en dandinant du cul pour essayer de se faire des mecs (quoi, vous ne croyez tout de même pas que l'on peut être hétérosexuel et s'habiller de la sorte ?), car Cortical Tecktonik est arrivé ! Quoi, comme, ça Cortical Tectonics ?
Et oui, pas d'électro à la con pour attardés mentaux ici, Canvas Solaris officie bel et bien dans le registre étriqué et élitiste du metal progressif, de surcroît instrumental. Les influences sont nombreuses, variées et revendiquées, petit aperçu : Voivod, Watchtower, Disharmonic Orchestra, Death, Martyr, Gordian Knot, King Crimson, Mahavishnu Orchestra, Psychotic Waltz, Gorguts, Atheist, Goblin, Nocturnus, Mr. Bungle, pour ne citer que les plus connues. Mais si l'on devait retenir deux groupes pour décrire la musique de Canvas Solaris, ce seraient sans nul doute Cynic et Spastic Ink.
En effet, ce Cortical Tectonics va du metal technique parfois proche d'un Death ou d'un Martyr avec les contretemps méchants et les descentes de manche qui vont bien, à un metal progressif ultra ambiancé et franchement planant comme Cynic ou Gordian Knot, les morceaux « Berserker Hypothesis » et « Interface » présents sur myspace en étant de flagrants exemples.
Mais si les influences sont bel et bien là, Canvas Solaris a réussi à créer son style propre et ce Cortical Tectonics, bien que varié, est d'une cohérence certaine en plus d'être d'une grande qualité. Aucun passage faible à dénoncer sur cet album, les morceaux tournant tous autour d'un thème développé avec talent, brodé par deux guitares légères, une basse éthérée et une batterie aérienne (ce qu'il faut pas trouver comme synonymes pour éviter de répéter trois fois aérienne…).
Ici, pas d'indigestion de technique ou d'ennui ambiancé, tout est parfaitement proportionné et juste sur ce Cortical Tectonics, à tel point que j'ai du mal à lui trouver des défauts. Alors oui, l'album est un peu court pour le style, et sa diversité le fait passer d'autant plus rapidement, un morceau en plus n'aurait pas été de trop (surtout un aussi bon et aussi long morceau que le superbe « Reticular Consciousness » et ses 17 minutes).
Alors non, Canvas Solaris n'est pas aussi technique que les œuvres de Ron Jarzombek, pas aussi dur à jouer et subtil que du Cynic, mais c'est déjà de la très haute volée, et tous les amateurs des groupes sus-cités auraient bien tort de se priver de cet excellent album, qui n'a point besoin que l'on le décortique allègrement pour l'apprécier, et est malheureusement passé inaperçu (tout comme j'en suis sûr, le fait que j'aie réussi à placer « cortical » dans cette phrase).
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