Extrait du Manuel de Scatologie Infantile à l'usage des jeunes parents: |
Ziltoïd: contraction enfantine de "zizi", "clitoris" et "hémorroïdes" désignant une marionnette mégalo et lubrique à l'ego surdimensionné. Ce personnage spatio-burlesque et peu recommandable est à rapprocher des Crados, de Shrek ou encore de Roselyne Bachelot. |
Comment ça n'importe quoi ?
C'est pourtant pas si éloigné que ça de la réalité, Ziltoïd étant à l'origine une marionnette conçue par Devin pour ses petiots, laquelle s'est vue devenir le centre d'une histoire délirante - imaginée à l'âge de 8 ans par le canadien fou, un peu comme le père Besson avec son "6e sens" … Non je ne parle pas du social traître du gouvernement mais de Luc - afin d'en faire un chouette conte bien metal à raconter à ses bambins avant le passage du marchand de sable. Je vous épargnerai le reste de l'analyse psycho-biographique qui veut que Devin ait mis beaucoup de lui-même - avec distanciation et une bonne dose de 2nd degré (
" I am the greatest guitar player ever to have lived! ") - dans ce personnage extravagant, ce qui a du contribuer grandement à la mise au monde de cette nouvelle progéniture musicale, le contexte étant plutôt défavorable à l'époque, Devin semblant vouloir mettre le holà à ses activités de compositeur suite au marathon entrepris à la sortie de "
The New Black" qui l'aura laissé lessivé et passablement écoeuré.
Ziltoïd - l'album ! - est une délicieuse tranche de bloubiboulga métallique qui ravira tout amateur du grand Devin qui se respecte. Sur cet album, le Canadien habille de neuf (
ce qui est plus décent mais moins sympa que de déshabiller de soixante-neuf …), c'est-à-dire du concept délirant d'un tyran intersidéral et intersidérant en quête de café, ses tics de composition habituels qui ont fait du bonhomme une véritable machine à composer des hymnes métalliques à la patte inimitable. On retrouve ici toute la palette Devinienne, des morceaux calmes et introspectifs qui se développent progressivement en puissants missiles (
" Solar Winds "), des chœurs aigus de happy lapinoux angéliques (
y en a partout, de " Ziltoidia Attaxx! " - la, lala la laaaaaaa – jusqu'au début de " N9 "), de gros lattages qui vous font passer la tête la première à travers le mur du voisin (
Miam " Color Your World " avec une putain de double qui assassine à partir de 2:19, slurp la cavalcade martiale de " Ziltoidia Attaxx! "), bref, du
Biomech (
avec un clin d'œil sur " Color Your World ", à 1:01 - " Who's the weakest now? Caught up in the wire I'm already gone " qui vient tout droit de " Voices In The Fan "), du
Infinity et du
Physicist mélangés pour le meilleur et le meilleur, le tout rythmé par des dialogues grand guignolesques conduisant avec humour un récit dont on ne se lasse pas malgré les écoutes répétées. Pour l'ambiance, on évolue donc entre " Mars Attack ", " Independance Day " et " La Folle Histoire de l'Espace " avec une pincée de " Caméra Café ".
" Devin ne fait qu'habiller ses tics habituels d'une histoire pour gamins ? Ca doit commencer à devenir lassant alors … ".
Eh non … Le robinet à mélodies aussi nouvelles qu'imparables ne s'est pas tari. J'en veux pour preuve " By Your Command ", excellente B.O. de péplum intergalactique qui recèle de ces moments divins que seul Devin sait conjurer sur CD (
à 3:42) ainsi que de joyeuses et martiales cavalcades (
en fade in, à partir de 7:00). " Solar Winds " est également une pièce grandiose et multi facettes à consommer sans modération. Et puis le rock puissant, serein et spatial de " Hyperdrive ", le superbe et positif " N9 " qui culmine sur un instant de grâce à 2:15, le rampant et menaçant " Planet Smasher " où ça growle tout en puissante retenue … Allez, je coupe le fil sinon je vais vous dérouler toute la bobine de l'album !
Que vous dire d'autre? Devin a tout fait sur cette galette, mais vraiment tout de chez tout, à l'exception de la batterie qui n'est QUE programmée, excusez du peu quand on voit la qualité du résultat, le « Drumkit from Hell » mis au point par la bande à
Meshug ayant grandement contribué à cette réussite bluffante. Au chapitre des microscopiques déceptions, on notera qu'une fin en feu d'artifice aurait été plus appropriée que ce « The Greys » - plus calme et moins transcendant que le reste – et cette conclusion blablatée qu'est « Tall Latté » où l'on découvre sans musique aucune le pourquoi du comment de l'histoire.
Néanmoins, loin d'être une bouffonnerie mineure dans une discographie magistrale, " Ziltoïd " est certes une grosse déconnade, mais mise en musique de façon aussi grandiose que fine. Personnellement je souhaite bon courage au pauvre malheureux qui sera un jour chargé de travailler sur le track listing de la compilation des meilleurs morceaux du père Townsend: avec cette nouvelle livraison de premier choix, et les nombreux chefs d'œuvre du passé, le pauvre gus n'aura pas assez de 3 CDs pour faire une sélection potable sans impasses impardonnables !
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