Fiche technique / Didascalies
Repère: Acte III « Devin Townsend Project », Scène 2 « Addicted ».
Rappel des épisodes précédents: l'Acte I «SYL - Ultraviolence hardly under control » comporte 5 scènes et l'Acte II « Solo – Genius under nacotic influence » comporte 7 scènes
Synopsis: Devin reprend confiance en lui et découvre qu'il peut composer en étant clean. A titre d'exercice thérapeutique, il se lance dans un projet ambitieux et hautement schizophrénique consistant à sortir sur un laps de temps relativement réduit 4 albums aux tonalités totalement différentes, ceci en étant épaulé par une équipe à chaque fois entièrement remaniée.
Guest star: Anneke van Giersbergen
Bon, ça c'était pour les lecteurs revenant d'un stage de spéléo ayant longuement et extrêmement mal tourné, façon « The Descent », et qui n'auraient réussi à chopper une connexion WIFI que très récemment, au terme de la période de confinement en cellule psychologique renforcée. La plupart d'entre vous sera par contre déjà au courant de toute l'histoire, et dans ce cas vous pouvez donc commencer la lecture de cette chronique à la ligne suivante (
... trop tard!).
Après les délicats points de suspension de
« Ki » et avant le poing dans la gueule annoncé de
« Deconstruction », voici venir en cette fin d'année 2009 les points d'exclamation de « Addicted ». En effet les défricheurs de track listing n'auront pu manquer cette singularité: le menu de ce nouvel album est une véritable collection d'interjections digne des meilleurs moments de Achille Talon. Cette fantaisie ponctuative (
et hop!) traduit assez bien le ton de « Addicted », grandiose album de power-pop-metal respirant l'enthousiasme et irradiant des ondes positives par tous les pores de nos enceintes. Mélangeant la démesure, la folie douce et la densité de «
Infinity » avec les ambiances plus pop et sucrées de
« Accelerated Evolution » (
et là je me fie à mes fiches, ce dernier album restant mon ultime grosse impasse Townsendienne), « Addicted » est souriant, facile d'accès et ultra accrocheur. L'album répond néanmoins en tous points au cahier des charges Devinien, celui-ci réclamant, pour rappel, un flux sonore hyper dense, un empilement gargantuesque de pistes musicales à la structuration inexplicablement évidente, la fourniture régulière d'expériences émotionnelles quasi-mystiques, une chaleureuse mais incontestable puissance et la présence de refrains imparables.
« Pop sucrée », « souriant », « facile » mais également « puissance » et « hyper densité »? Oui, Devin pratique une fois de plus le grand écart musicalo-oxymoresque. Mais on ne s'étonne plus du fait que ce génial illuminé réussisse à retomber sur ses pieds et - mieux ! - à accomplir de véritables miracles, comme par exemple celui consistant à me faire griffonner, en marge des notes effectuées préalablement à l'écriture de cette chronique, une incongruité comme « Superbe pop metal electro sucrée »…!? Si si, c'est un miracle, parce que je veux bien être l'un des chroniqueurs de Thrasho les moins étroits d'esprit, m'enfin de là à s'extasier sur un titre (
« Bend It Like Bender! ») pouvant se résumer en ces quelques mots, il y a un monde … voire même un univers que seul le chauve canadien chantant sait créer et mettre en musique. Bordel comment peut-on être toujours à ce point au top au bout de tant d'albums? Parce qu'il ne faut pas longtemps pour réaliser que les 10 morceaux nouveaux qui constituent « Addicted » sont autant de titres à l'identité forte, autant de mondes distincts s'inscrivant pourtant parfaitement dans la couleur de l'album, autant – non: plus! – d'idées aussi excellentes qu'elles sont – la plupart du temps – simples. Les ingrédients restent peu ou prou identiques d'un morceau à l'autre – d'où le respect de la tonalité générale de l'album: une rythmique faite de mid tempos entraînants, un contraste rage métallique / parenthèses épurées où gravitent des voix claires et pures, une structure mélodique pop, de légers arrangements electro affleurant à peine en surface, et des interventions extrêmement bien dosées d'une Anneke qui fait tournoyer les mélodies envoûtantes et verse un peu de douceur sur quelques foyers métalliques menaçant de s'embraser. Cette mixture accouche d'une nouvelle brouettée de tubes parmi lesquels « Bend It Like Bender! » au refrain entêtant, « Supercrush! » sur lequel je ne peux m'empêcher de seconder Devin lors de sa supplique (
« I don't want to sell my soul now … » bordeeeeeeeeeeel!!) ou encore le magique « Numbered! » qui me permet de retrouver, entre autres, les sensation du
« Strange Machines » de
The Gathering.
Quand on s'atèle à écrire la chronique d'un nouvel album du père Devin, il arrive bientôt le moment d'évaluer le zoziau, moment qui amène fatalement à pointer du doigt tel détail futile, telle particularité qui aura la lourde tâche de justifier le demi-point en plus ou en moins appliqué à une note déjà immanquablement coincée dans les plus hautes sphères. Dans le cas d'« Addicted », je m'en vais donc essayer de vous expliquer le pourquoi d'un « seulement » 8,5. Oh, trois fois rien à vrai dire. De micro-imperfections ci et là. La démarche globalement plus accessible de l'album tout d'abord, qui forcément déplaira au métalleux die hard pour qui toute galette de gros décibels se doit forcément d'effrayer le fan d'Oasis et de Texas (
alors imaginez sa réaction à la découverte de l'hyper radio friendly « Ih-ah! », qui mériterait presque le qualificatif de « putassier » sans la Townsend touch). Quelques rares passages où la voix d'Anneke, drapée d'une couche épaisse de chaudes guitares, peut donner l'impression éphémère d'écouter un album de metal gothique. Une relecture de « Hyperdrive! » (
à l'origine sur « Ziltoïd », avec Devin au chant) qui n'apporte pas grand choses à l'original, si ce n'est un supplément de délicatesse féminine. Un « Universe in a Ball! » aux réminiscences
SYL-iennes un peu à part, pas hors sujet mais un peu en dehors des clous.
M'enfin broutilles que tout cela. La dernière production de l'ami Devin est une fois encore – oh douce routine du génie musical en action! – un grand album, et pas l'une de ces Nièmes séquelles dont même l'arrière-goût n'évoque plus les débuts glorieux comme certains grands groupes nous en balancent quand ils atteignent un nombre d'albums à peine aussi élevé que la production Devinienne (
Slayer anyone?). Les réticences que la douce léthargie de
« Ki » avaient pu provoquer sont désormais bien loin. Pour couronner le tout cette nouvelle offrande s'inscrit intelligemment dans la tétralogie en cours d'élaboration, « The Way Home! » étant le frère spirituel de « Coast » (
« Ki »), et les derniers mots vociférés par Devin sur « Awake! » étant « Deconstruct » … En ce qui me concerne, c'est plié: « Addicted » fait d'ores et déjà parti de mon bilan 2009! (
important de finir sur un point d'exclamation …)
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène