Coroner - Grin Chronique
Coroner Grin
S'il y a un groupe dont la disparition m'a toujours attristé, c'est bien CORONER. Combo hors norme, à part dans l'échiquier metal, catalogué valeur montante du thrash européen au début de sa carrière avant de se défaire d'influences rythmiques trop identifiables (leur techno-thrash, comme on disait à l'époque, empruntait à MEGADETH sa virtuosité instrumentale) pour voler de ses propres ailes et s'orienter, de "Mental Vortex" à "Grin", vers des sonorités plus mécaniques, modernes et spatiales. Ce cinquième (et malheureusement dernier à ce jour) album est l'aboutissement d'une évolution accélérée (ouais, j'aime bien Devin aussi) qui verra le groupe passer d'un registre agressif basé sur la vitesse d'exécution (proprement ahurissante pour l'époque) à un metal groovy ambiancé à forte teneur émotionnelle. Alors des cinq albums studio (six, si l'on ajoute l'excellente compilation sortie en 1995 sous le titre très sobre de "Coroner"), "Grin", par sa singularité, n'est peut être pas le skeud idéal pour faire connaissance avec le trio helvète (oui, je suis également fan de NASUM), "Mental Vortex" et "No More Color" étant plus immédiatement accrocheurs. Mais si la musique de CORONER me hante depuis des années, les meilleurs extraits de "Grin" eux, me pourchasseront jusqu'à la maison de retraite, où je compte bien tyranniser mes voisins de chambrée en passant en boucle l'énormissime "Internal Conflicts".
La frappe lourde de Marky Edelmann, la sècheresse des riffs de Thomas Vetterli et le registre vocal inclassable du frontman Ron Broder (ni thrash ni death, un peu dans la même veine que Vorph de SAMAEL. Suisse quoi !), on retrouve d'emblée ce qui fait la grandeur de CORONER. Combinée à des solos magiques et aériens dont seul Tommy T. Baron (nom de scène du gratteux) a le secret, voici grosso modo la recette du succès d'un titre d'une puissance incroyable, d'assez loin le plus proche du registre thrash des albums précédents. Plus viscéral encore, le monstreux "The Lethargic Age" avec sa basse tournoyante, son tempo martial et ses leads ô combien divines, d'un groove extatique à asseoir Austin Powers en personne. Bien que moins rapides que ce à quoi les suisses nous avaient habitués, ces deux titres correspondent à l'image que CORONER avait laissée sur "Mental Vortex", à savoir un groupe de thrash froid, mécanique, racé et lumineux, dont l'horlogerie interne semble le fruit d'une alchimie propre à ses principaux protagonistes. Puis, très tôt, on bascule dans l'imaginaire fécond d'un groupe affranchi de toutes entraves, porté par la grâce d'un "Serpent Moves" au déhanché énivrant, à la réverbération aveuglante et une fois encore porté par un solo d'anthologie, comme celui, orgasmique, de "Caveat (To The Coming)", pure invitation au voyage dans les contrées encore inexplorées d'un metal d'une rare puissance évocatrice.
Difficile d'extraire un passage en particulier de ce "Grin" au parfum unique, tant les morceaux de bravoure se succèdent. "Status : Still Thinking", et son mid tempo addictif, est un parfait condensé de ce qui vous attend sur l'album : un riff tétanisant répété à l'envi, un leitmotiv scandé par le chanteur (Why do I Hate You !) et un climax soloïsant en forme de figure imposée aux deux tiers du parcours, histoire d'achever les derniers réfractaires au spirithrash planant de 3 suisses définitivement incatalogables. Reste que les derniers moments passés en compagnie de CORONER, pas des meilleurs, laissent un arrière goût plus amer. Que ce soit la glaciale "Host" (aux relents electro), la languissante "Paralized, Mesmerized" ou encore le title-track "Grin", par trop répétitif, toutes donnent l'impression de passer d'un rêve éveillé aux effluves d'un songe d'une nuit d'hiver. Treize ans que CORONER est en sommeil. Le cauchemar continue. DONNEZ VOTRE AVIS Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer. 14 COMMENTAIRE(S) citer | en voilà un qui, au contraire de No more color, m'a semblé parfait et puis au final non, trop scientifique! il manque de cohérence pour moi, mais le côté je change de face toutes les dix minutes y fait beaucoup. Par contre No more color me reste dans la tête depuis 89, tant musicalement que visuellement (ah et ce travail de logo de Dr Good mmmh) | citer | Il y a des albums "jetables", et il y a ceux qui restent gravés et qu'on écoute même 20 ans après ! Grin est pas facile d'accès, mais toutes ses richesses le rendent inestimable. c'est un classique. | citer | Rien à redire. Un album parfait que je me suis envoyé à très haute dose lors de sa sortie. Puis presque 20 ans après ça n'a pas pris une ride. | citer | BBB 14/11/2011 18:15 | note: 9.5/10 | Sans aucune hésitation mon album préféré de Coroner.
Le côté rythmique bien marqué, les subtilités au niveau des sonorités, les plans de guitares, etc. Un petit côté presque indus, si je puis me permettre. Un monstre!
Je les avais d'ailleurs vu lors de leur dernière tournée avant split (faute à un label pourri?...).
Je rêve de les revoir prochainement (Roadburn qui sait?). | citer | hurgh 13/11/2011 09:54 | note: 8.5/10 | Album acheté en 1995 que je n'ai pas trop aimé à la première écoute, j'ai même été franchement déçu. Puis, après plusieurs écoutes, je suis rentré à 100 % dans l'univers froid, voir "synthétique" (comme la kro l'explique très bien) de ce disque à part dans le monde du métal. Me souviens qu'à l'époque, les 2 gratteux du groupe de death au sein duquel je matraquais ma batterie se masturbaient la tête à essayer de reproduire le fabuleux solo de "internal Conflict"...
Tout de même un défaut que je relève concernant ce disque : la batterie manque de feeling, d'un poil de groov. Le style de Marky sur cette galette est vraiment trop mécanique (tout comme le son de son instrument). Certes, ça colle bien à l'ambiance de l'album, mais bon, c'est au final un détail qui me gêne un chouilla... | citer | Ce Grin est pour moi un album culte. CORONER va jusqu'au bout de ses idées pour nous livrer une mystique thrash marquante. L'originalité de cet album est une qualité première mais au-delà de tout aspect technique, cette musique est prenante et le plaisir indescriptible de l'écouter est d'une force rarement perçue chez moi. | citer | Ouais, effectivement assez énorme Internal Conflict.
Coroner est pour moi une des découvertes les plus marquante faite sur Thrashocore. Sans aucun doute.
| citer | Múthjs_K a écrit : Vraiment un bon album. Belle chronique !
Grin est un disque unique d'un groupe déjà unique, et s'il est difficile à assimiler aux premières écoutes, on finit par par se laisser happer par les ambiances hypnotiques et les solos sublimes qui parsèment l'album.
15 ans plus tard je trouve que l'album n'a vraiment pas vieilli.
Cependant, je le trouve quand même (légèrement) en dessous de No More Color et Mental Vortex, qui restent les deux albums ultimes de Coroner pour moi.
Merci ! J'ai tendance moi aussi à préférer "Mental Vortex", plus puissant et martial mais pas "No More Color" car la prod de ce dernier a vraiment mal vieilli.
| citer | Vraiment un bon album. Belle chronique !
Grin est un disque unique d'un groupe déjà unique, et s'il est difficile à assimiler aux premières écoutes, on finit par par se laisser happer par les ambiances hypnotiques et les solos sublimes qui parsèment l'album.
15 ans plus tard je trouve que l'album n'a vraiment pas vieilli.
Cependant, je le trouve quand même (légèrement) en dessous de No More Color et Mental Vortex, qui restent les deux albums ultimes de Coroner pour moi. | citer | (ancien membre) 11/07/2008 22:37 | note: 9/10 | No More Color, Mental Vortex et Grin sont pour moi les indispensables de ce groupe. Quelle richesse, quelle feeling incroyable, Coroner ne ressemble à aucun autre... | citer | Je l'attendais celle là ! Je sens qu'on va bien se marrer le jour ou la chro de TSOP va débouler, record de com' en vue.
Sinon moi c'est tout l'inverse, je préfère nettement les deux derniers, bien plus originaux et attachants. J'aime bien le côté thrash des 1er aussi, mais c'est pas le même plaisir. | citer | J'aime bien qu'un type dise qu'il n'aime pas TSOP à cause "du côté technique" alors qu'il est fan de Coroner.
Bon, ceci dit je suis fan de Death, mais de Coroner il n'y a que les premiers qui me bottent vraiment, après je trouve ça beaucoup plus quelconque, Grin en tête. | citer | Le seul reproche que je fais à cet album concerne son indisponibilité à un prix raisonnable. (Personne ne veut le rééditer ???) | citer | Merci de chroniquer du Coroner Thomas !
Nom de Dieu quel groupe !! Effectivement, cet album n'est pas le premier que les thrashers devront écouter au risque d'être grandement surpris voire rebutés (si si, des thrashers pas suffisament ouverts pour digérer cet album, ça s'est vu !). Mais putain quelle patte, quelle maitrise, quel feeling ! 9/10 parce que c'est un peu dur à avaler au premier abord, mais tellement inimitable, tellement intense, tellement ... culte ! | AJOUTER UN COMMENTAIRE | Thrash Technique 1993 - Noise Records notesChroniqueur : | 8.5/10 | Lecteurs : | (23) 8.98/10 | Webzines : | (7) 9.22/10 |
plus d'infos sur | Coroner Thrash Technique - 1983 - Suisse | | |
tracklist01. | Dream Path (01:12) | 02. | The Lethargic Age (04:18) | 03. | Internal Conflict (06:19) | 04. | Caveat (To The Coming) (06:39) | 05. | Serpent Moves (07:39) | 06. | Status : Still Thinking (06:14) | 07. | Theme For Silence (01:32) | 08. | Paralized, Mesmerized (08:08) | 09. | Grin (Nails Hurt) (07:22) | 10. | Host (08:24) | Durée : 57:47 |
parution10 Septembre 1993 |
14 COMMENTAIRE(S)
28/04/2021 13:51
14/04/2012 19:56
09/01/2012 14:05
14/11/2011 18:15
Le côté rythmique bien marqué, les subtilités au niveau des sonorités, les plans de guitares, etc. Un petit côté presque indus, si je puis me permettre. Un monstre!
Je les avais d'ailleurs vu lors de leur dernière tournée avant split (faute à un label pourri?...).
Je rêve de les revoir prochainement (Roadburn qui sait?).
13/11/2011 09:54
Tout de même un défaut que je relève concernant ce disque : la batterie manque de feeling, d'un poil de groov. Le style de Marky sur cette galette est vraiment trop mécanique (tout comme le son de son instrument). Certes, ça colle bien à l'ambiance de l'album, mais bon, c'est au final un détail qui me gêne un chouilla...
27/02/2009 11:06
13/12/2008 00:13
Coroner est pour moi une des découvertes les plus marquante faite sur Thrashocore. Sans aucun doute.
22/11/2008 11:17
Grin est un disque unique d'un groupe déjà unique, et s'il est difficile à assimiler aux premières écoutes, on finit par par se laisser happer par les ambiances hypnotiques et les solos sublimes qui parsèment l'album.
15 ans plus tard je trouve que l'album n'a vraiment pas vieilli.
Cependant, je le trouve quand même (légèrement) en dessous de No More Color et Mental Vortex, qui restent les deux albums ultimes de Coroner pour moi.
Merci ! J'ai tendance moi aussi à préférer "Mental Vortex", plus puissant et martial mais pas "No More Color" car la prod de ce dernier a vraiment mal vieilli.
21/11/2008 19:17
Grin est un disque unique d'un groupe déjà unique, et s'il est difficile à assimiler aux premières écoutes, on finit par par se laisser happer par les ambiances hypnotiques et les solos sublimes qui parsèment l'album.
15 ans plus tard je trouve que l'album n'a vraiment pas vieilli.
Cependant, je le trouve quand même (légèrement) en dessous de No More Color et Mental Vortex, qui restent les deux albums ultimes de Coroner pour moi.
11/07/2008 22:37
10/07/2008 16:33
Sinon moi c'est tout l'inverse, je préfère nettement les deux derniers, bien plus originaux et attachants. J'aime bien le côté thrash des 1er aussi, mais c'est pas le même plaisir.
10/07/2008 14:39
Bon, ceci dit je suis fan de Death, mais de Coroner il n'y a que les premiers qui me bottent vraiment, après je trouve ça beaucoup plus quelconque, Grin en tête.
10/07/2008 12:50
10/07/2008 11:05
Nom de Dieu quel groupe !! Effectivement, cet album n'est pas le premier que les thrashers devront écouter au risque d'être grandement surpris voire rebutés (si si, des thrashers pas suffisament ouverts pour digérer cet album, ça s'est vu !). Mais putain quelle patte, quelle maitrise, quel feeling ! 9/10 parce que c'est un peu dur à avaler au premier abord, mais tellement inimitable, tellement intense, tellement ... culte !