Catamenia - Winternight Tragedies

Ce sixième album Winternight Tragedies marquera un jalon important dans l'histoire du « petit oiseau-utérus » Catamenia. Le bassiste Timo Lehtinen (désormais à temps plein au sein de Kalmah) et le chanteur Mika Tönning (tous deux présents depuis la création de la bande en 1995) quittent le navire à la proue en forme de loup pour être remplacés par d'illustres inconnus. Ainsi deux ans après Chaos Born, Catamenia revient avec son black metal mélodique fétiche dans la plus pure tradition finlandaise (vitesse « mach 3 » et surdosage de mélodies) au même studio d'enregistrement qui aura donné un coup de fouet à leur musique (Mastervox studio).

Véritable casse-tête à chroniquer du fait d'une musique à l'évolution proche du néant à l'instar de mes chouchous de death old school suédois (qui a dit Dismember ?), Winternight Tragedies démontre pourtant quelques nouveaux aspects en suivant la mouvance « ultra-catchy » de Chaos Born. Album d'ailleurs très loin de la note attribuée par mon ancien collègue Holy, possédant quelques tubes de la discographie des Finlandais (argh « Kuolon Tanssi » !). La recette ? Une musique au tempo déchainé et armée de refrains et de mélodies à profusion pour un résultat des plus accrocheurs ! Terminé les compositions bancales où Catamenia cherchait encore son style. Le groupe semble plus à l'aise dans ses transitions et il a surtout compris qu'il excellait dans son black metal mélodique survitaminé et cela sans faire piquer du nez l'auditeur. Impossible d'échapper à l'hymne Finntrollien « Verikansa » (la choppe de bière à la main), au refrain de « The Crystal Stream » (et son joli solo) ou aux deux rouleaux compresseur indécrottables « Perintö, Pohjolan » (très proche d'un Kalmah) et « The Ancient » (argh !).

Le chant clair du producteur Kakke Vähäkuopu (apparu depuis Chaos Born et qui deviendra membre permanent sur VIII - The Time Unchained) reste toujours très discret et soutient au poil le travail mélodique des refrains (« The Crystal Stream »). Même si il faut avouer que le bonhomme peinera parfois un peu en justesse (« My Blood Stained Path » fait grincer des dents)… Concernant le remplaçant du père Mika au micro, le coffre manque mais ses hurlements (appuyés par le guitariste Ari, futur chanteur de Catamenia) sauront satisfaire notre soif criarde et ça dès le titre d'ouverture décoiffe postiche « The Heart Of Darkness ». Cet opus lancera la mode des reprises sur chaque nouvelle galette. Ici il s'agit de l'anecdotique (et clôturant assez mal) « Fuel For Hatred » de Satyricon. Bref, bien ficelé et très accrocheur : tout semble sourire à nos Finlandais. Mais la discographie du groupe est bien étoffée, les adeptes deviennent plus exigeants et surtout la suite haussera la barre (Location:COLD).

Prémices de l'usine à hits Location:COLD, sorte de Winternight Tragedies « 1.5 » tel qu'il aurait fallu qu'il sorte en cette année 2005, ce sixième album saura ravir les aficionados de metal extrême mélodique joué à se brûler les poignets et sans prise de tête. Catamenia continue ainsi à affûter son style lancé depuis Eternal Winter's Prophecy et le résultat n'en est que meilleur !

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