Beaucoup attendaient ce nouvel album des Italiens de Hour Of Penance, moi le premier. Sorti fin mars chez Unique Leader, ce
Paradogma fait suite à l'acclamé
The Vile Conception qui en avait mis plus d'un sur le carreau, faisant des Romains l'un des nouveaux piliers de la scène brutal death moderne. Allaient-ils confirmer? La réponse sera sans doute oui pour une majorité facilement impressionnable mais non pour moi!
Un non catégorique qui devrait me coûter cher. Mais malgré les menaces par MP du Big Boss m'enjoignant vivement de mettre 8/10 minimum à cet album sous peine de renommage de pseudo en Gayser, je resterai honnête et professionnel en vous livrant mon avis plus que mitigé sur
Paradogma. Pour tout vous avouer,
The Vile Conception ne m'avait déjà pas convaincu des masses. Après les premières écoutes qui m'avaient laissé bouche bée, je l'avais ensuite vite refermée. Hé bien
Paradogma c'est pareil mais en pire! Cet album, c'est de la poudre aux yeux. La pochette est magnifique (quoiqu'un peu trop photoshoppée), un nouveau coup porté à l'Eglise, et surtout la production s'avère absolument monstrueuse. Je ne sais pas combien de couches de guitare ils ont superposées mais putain, ça fait de l'effet! Sans parler de la batterie triggée et sur-mixée qui blaste à tout-va avec un jeu de double supersonique ("Caged Into Falsehood", "Incestuous Dynasty Of Worms", "Incontrovertible Doctrines"...). Et comme si ça ne suffisait pas, on a le droit en plus à quelques bass drops en guise de feu d'artifice ("The Woeful Eucharisty", "Incontrovertible Doctrines", "Spiritual Ravishment")! Qu'est-ce que ça envoie, c'est hallucinant! On oublie pas non plus ce qui a fait la renommée d'Hour Of Penance, son chanteur Francesco Paoli toujours aussi incroyable de puissance et de rapidité, tout en gardant une élocution parfaite et en s'accordant des intonations plus criardes qui se superposent parfois aux growls ravageurs. En gros on s'en prend plein les oreilles, ça pète de partout, ça joue très vite, c'est très intense et il faut s'accrocher. Ils ont même trouvé de la place pour un peu de basse! Mais autant j'adore les films d'action genre Rambo IV, autant quand il s'agit de musique j'aime bien qu'il y ait quelque chose derrière. Et ici, c'est presque le vide total.
Il faut dire aussi que l'évolution depuis
The Vile Conception est minime. Hour Of Penance continue de pratiquer son brutal death moderne, puissant et efficace à grands coups de blast-beats supersoniques, de riffs véloces et d'agression vocale. On note par contre une nouveauté qui fait beaucoup parler d'elle: l'influence de Behemoth. Si celle-ci ne se faisait pas trop sentir sur les précédentes réalisations des Transalpins, on la retrouve ici un peu partout, que ce soit dans la puissance dégagée, le chant intense ou ces riffs aux sonorités légèrement "orientales" ("Paradogma", "Thousand Of Christs", "The Woeful Eucharisty", "Incestuous Dynasty Of Worms", "Spiritual Ravishment"). Ca passe la plupart du temps mais sur "Paradogma", c'est carrément de la repompe! Et puis si on veut singer un groupe, il y a quand même mieux que Behemoth...Soyons francs, les riffs sont tout sauf mémorables et on ne retient pas grand chose. Il y a bien quelques bonnes leads ou des soli mélodiques sympathiques (en particulier celui d'"Adversary Of Bigotry", excellent) quoique souvent trop brefs et les passages au tempo plus modéré sans blasts font du bien (les quelques séquences à la rythmique thrashy notamment) mais ça ne rehausse pas suffisamment l'intérêt de ce
Paradogma bien fade. Pour couronner le tout, le quatuor finit sur le plus mauvais titre de l'album, l'horrible "Apotheosis". Pour une fois, le combo a voulu mettre de l'ambiance mais ce n'est pas vraiment ce type d'ambiance dont le disque avait besoin. Les sonorités industrielles (limite électro sur la fin de "Spiritual Ravishment" qui introduit l'outro) et les riffs modernes saccadés rappellent en effet douloureusement la sombre bouse
Trivmvirate de The Monolith Deathcult. Les Italiens ne pouvaient clore
Paradogma de plus mauvaise façon...
Le quatrième full-length d'Hour Of Penance n'est pas totalement un mauvais bougre mais ses qualités sont trop superficielles pour captiver sur la durée. Malgré quelques changements de rythme et des assaisonnements mélodiques,
Paradogma tourne vite en rond en se révélant trop répétitif. On se lasse déjà au bout de quatre-cinq titres, fatigué par des blast-beats à outrance sur des riffs insipides. D'abord impressionné par une telle ébauche de puissance et de brutalité, on revient vite à la raison: l'opus a un gros manque de feeling et d'ambiance.
Paradogma est un peu comme ces blockbusters hollywoodiens: de l'action et des effets spéciaux à gogo mais un scénario épais comme Kate Moss. Bref, beaucoup de bruit pour pas grand chose. Finalement, je trouvais Hour Of Penance plus intéressant à l'époque de
Pageantry For Martyrs, lorsque le combo était moins connu. En espérant que le prochain EP de Fleshgod Apocalypse se révèle plus captivant, ça permettrait de se consoler un peu. Ca et le live où Hour Of Penance devrait encore imposer sa loi...
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