L'année 2005 s'était achevée avec une agréable découverte nous venant d'Italie : Hour Of Penance. Leur deuxième album
« Pageantry for Martyrs » nous présentait une formation hargneuse qui semblait promis à un avenir glorieux. Et il s'en est passé des choses en l'espace de 3 ans, du bon comme du moins bon avec le départ du beugleur Alex « Necrotorture » Manco accompagné du guitariste Enrico Schettino. Mais il en faut bien plus pour déstabiliser nos transalpins, jugez plutôt : de nouvelles recrues arrivent (Francesco Paoli et Silvano Leone respectivement au chant et à la basse), et un promo 3 titres sort l'année dernière pour partir à la pêche aux labels. Grâce à ce promo montrant une musique d'une brutalité se situant un bon cran au-dessus de Pageantry, le groupe assure la promotion de ce dernier, notamment au Deathfeast Open Air avec une prestation magistrale (j'en ai encore mal aux cervicales). Quoi de plus normal donc, que de voir le quatuor romain décrocher un contrat sur Unique Leader, label qu'on ne présente plus (d'ailleurs je ne vais pas le faire, démerdez-vous).
C'est après cette signature et une grosse année de composition que sort ce « The Vile Conception », témoin d'une évolution remarquable car si
« Pageantry for Martyrs » n'était déjà pas un disque à passer en maison de retraite, « The Vile Conception » serait la plus grande cause de mortalité juste après la retraite. La première écoute de la galette est relativement intense à cause du son énorme mais aussi de la cadence de feu qui l'est tout autant. Çà joue bien, fort et vite mais ça hurle aussi très vite. Le remplaçant de Mister Necrotorture officie dans un genre moins « sanglier mécontent » que son prédécesseur car sa voix se fait plus rauque et hargneuse. Mais c'est surtout le débit du gaillard qui nous met une véritable tempête en pleine figure, le flot de paroles est impressionnant et il suffit d'essayer de suivre les paroles sur le livret pour comprendre : il en reste alors que la chanson est finie.
Brutal disais-je avec un son puissant et sombre, tout est gavé de graves à faire trembler les murs surtout les guitares qui ont parfois une pesanteur digne d'un « Gateways To Annihilation » (je ne présenterai pas non plus cet album, faut pas pousser). Les titres sont en général assez expéditifs avec une moyenne de 3 minutes, le tout dans un style aussi fluide que les structures des compositions car c'est du brutal death à l'ancienne avec un « à l'ancienne » synonyme de véritables chansons et pas un gros collage de breaks à vous filer la nausée. Il faut reconnaitre que tout ça a de la gueule, le cd passe très bien et nous montre un groupe au meilleur de sa forme.
Or il y a un "MAIS".
Bien que la première écoute fasse l'effet d'un catapultage de 30 tonnes de parpaings dans la mâchoire, on ne retrouve pas cette sensation en multipliant les écoutes. Il y a quelque chose de dérangeant dans cet album, comme une impression de déjà entendu quelque part : la manière de placer les breaks, le format parfois calibré des titres, le côté impérial des riffs, tout ceci fait furieusement penser... à Behemoth. Le début de « Conjuration Sworn », les solos qui ne feraient pas tâche sur un « Demigod » sont quelques preuves flagrantes du spectre polonais. Ce n'est pas vraiment un défaut en soi puisque les riffs restent suffisamment intéressants mais la personnalité fait défaut à plusieurs reprises.
Certains titres manquent également de variations et sonnent trop calibré comme « Hideously Conceived ». Je trouve aussi dommage que la batterie sonne trop synthétique, j'aimerais tout de même comprendre cette espèce de « tendance » de faire sonner les toms et la caisse claire de la même façon... Les rythmiques sont parfois un petit peu trop hachées à mon gout mais ça n'entache en rien la fluidité des morceaux, je regrette cependant que certains soient trop classiques. En clair, la contenu reste brutal et explosif, mais il gagnerait à être un peu moins répétitif et plus varié.
Mais que l'on ne s'y trompe pas « The Vile Conception » est un album efficace et sans concession montrant une des meilleurs formations italiennes de death métal, et qui aura le mérite de vous filer une raclée comme vous n'en n'avez jamais eu. Mais à côté de ça l'album manque par moment de réelle personnalité. On retrouve tout de même cette grosse chape de riffs lourds et épais, caractéristiques du groupe, ainsi qu'une brutalité impériale qui fait très très mal en live (c'est ceux qui vont au Neurotic qui vont s'en prendre plein les esgourdes). Bien que la concurrence soit rude et la note un peu sévère, « The Vile Conception » prouve que cette année 2008 est un très bon millésime pour le death metal.
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