A l'instar de Deranged, Vomitory, Spawn Of Possession et autres Degrade, Visceral Bleeding fait partie de ces rares groupes suédois à ne pas faire...du suédois. Pas de death mélodique à la In Flames ici, plutôt un death métal brutal et très technique qui sent bon l'Amérique.
Dès son 1er album
Remnants Of Deprivation sorti en 2002 sur Retribute Records, Visceral Bleeding avait mis les choses au point. Un étalage impressionnant de maîtrise, surtout pour un groupe si jeune, d'un style réservé à des pointures qui n'avait pas laissé indifférent. Les Suédois sont alors embrigadés dans la troupe d'élite Neurotic Records, prêts à dévaster un plus grand périmètre. But avoué de ce 2ème album,
Transcend Into Ferocity, qui porte quand même vachement bien son nom!
Et but clairement réussi!
Transcend Into Ferocity fait au moins aussi bien que
Remnants Of Deprivation. Pas de réelle évolution, la recette est la même (pourquoi changer de toute manière!?), mais le groupe a rajouté beaucoup de pîments. C'est encore plus technique, ça va encore plus vite, c'est encore plus chaotique et ça fait donc beaucoup plus mal! Le plus impressionnant, ce sont ces changements de rythmes épileptiques toutes les 5 secondes, à peine le temps de comprendre le riff qui vient de nous être asséné, qu'une nouvelle accélération se fait sentir. Une pause semble se profiler, mais c'est pour repartir de plus belle! Le groupe nous met à rude épreuve et ce pourrait très bien être nos battements de coeur qu'on entend au début et à la fin de l'album. Ecouter Visceral Bleeding, c'est comme faire le Grand Huit, sauf qu'on dégueule pas à la fin (à moins que les paroles gores vous choquent!). Et à ce jeu, tout le monde s'en sort admirablement. Les guitaristes Nilsson et Persson, avec leurs riffs étonnament groovy aussi rapides que techniques, souvent rendus plus vicieux par des harmoniques sifflantes, ainsi que leurs excellents soli chaotico-mélodiques, et le nouveau batteur Tobias "Rotten Boy" Persson (remplaçant de Niklas Dewerud parti jouer de la basse dans Spawn Of Possession), qui enchaîne comme son prédécesseur à une vitesse stupéfiante blasts, roulements et rythmes thrashy accélérés tout au long des 9 (courts) morceaux. Le bassiste Call Löfgren n'est pas en reste avec sa quatre-corde qui ressort très bien par moment mais qui pourrait être mise davantage en valeur. Et le chanteur dans tout ça? Et bien ce cher Dennis Röndum vaut pour beaucoup dans la férocité (et le groove) de cet album. Son flow de growls démentiel ridiculiserait presque Corpsegrinder, c'est pour dire! Dommage par contre qu'il ait abandonné ses "popopopopop", ça me faisait délirer!
Avec une prod' plus puissante également, voyez que l'Hémorragie Viscérale a prouvé que son 1er opus n'était pas un coup de chance. Cependant (et oui, il en fallait un..), le même reproche principal formulé contre
Remnants Of Deprivation vaut toujours pour
Transcend Into Ferocity. Les morceaux se ressemblent beaucoup et il faut au moins une vingtaine d'écoutes pour pouvoir les différencier et les assimiler. Si les cassures rythmiques sont légion, leurs shémas sont toujours quasi identiques, il n'y a qu'à observer le jeu du batteur pour comprendre. Une impression de répétitivité peut donc vite se faire sentir. Au-delà de ça, nul doute que tout amateur de brutal death technique trouvera son bonheur dans les pérégrinations de nos jeunes Suédois, qui n'ont pas fini de nous faire saigner les oreilles. Et c'est tant mieux!
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