2017 est sans aucun doute une année très importante dans la carrière du quatuor de Gênes, et principalement pour son guitariste Meatgrinder qui est le dernier membre d’origine encore présent dans l’aventure des anthropophages. En effet c’est en 1997 qu’est apparue la formation transalpine, qui donnera naissance deux ans plus tard au prometteur « No Waste Of Flesh », avant ensuite d’arrêter ses activités pendant une décennie entière puis de faire son retour avec une toute nouvelle formation autour du six-cordiste, qui accouchera de l’excellent
« Architecture Of Lust » à la fois puissant, brutal et de qualité constante. Après un nouveau long silence de presque cinq années (dû notamment aux activités annexes de ses membres) revoilà la bande toujours prête à en découdre pour prouver qu’elle n’est pas morte, mais comme d’habitude avec elle il ne faut s’attendre à une grande évolution musicale, d’autant plus que contrairement à son passé instable cette fois-ci elle n’a pas bougé d’un iota. C’est donc soudée comme jamais (et toujours soutenue par Comatose) qu’elle compte bien franchir un palier et faire oublier un manque certain de reconnaissance au sein de la scène internationale, tout en comptant bien être le fer de lance du Death Brutal Italien qui se fait de plus en plus relevé via notamment HIDEOUS DIVINITY, VALGRIND, MAZE OF SOTHOTH et BLOODTRUTH, qui multiplient les sorties de haut niveau depuis quelques temps.
Pour son vingtième anniversaire le quartet a décidé de frapper fort et cela se ressent dès les premières notes du surpuissant « Spawn Of Chaos » où l’on retrouve les riffs classiques de son leader, la voix d’outre-tombe de Tya (que l’on avait pû entendre dernièrement sur le très bon EP d’HELLISH GOD), ainsi la vitesse supersonique de Davide Billia derrière son kit qui prouve encore une fois qu’il est bien un des meilleurs frappeurs du genre de l’autre côté des Alpes. Celui-ci en plus d’offrir des passages blastés de malade a encore densifié son jeu comme on s’en apercevra par la suite, il faut dire qu’en plus de SEPTYCAL GORGE il fait désormais partie de BEHEADED et HOUR OF PENANCE, et ces multiples projets lui ont été bénéfiques. Après ce début pêchu et en fanfare le combo continue sur sa lancée avec le tout aussi frénétique et réussi « Chants For Abyzou » qui laisse encore un espace majoritaire aux fulgurances, mais qui n’oublie pas de ralentir pour laisser un peu de place à des parties plus lentes et écrasantes. D’ailleurs celles-ci vont être mises plus en avant sur « Praise To A Hecatomb » et bénéficient de plus de temps et d’espace pour s’exprimer, car les blasts ici sont nettement moins nombreux qu’auparavant et sont remplacés par des tapis de double et des passages en mid-tempo massif et inspirés, sans oublier un excellent solo et faire de ce titre hyper accrocheur un vrai moment de plaisir.
C’est d’ailleurs à partir de là qu’on s’aperçoit de la plus grande diversité musicale du groupe, car là où son prédécesseur bourrinait en quasi-continu sans laisser le temps de reprendre sa respiration, ici il réussit sans perdre de sa brutalité à proposer plus de variété et de densité. Le sentiment est confirmé dans la foulée avec le long et recherché « Methods Of Resurrection Through Evisceration » qui durant six minutes nous propose un échantillon complet de sa palette musicale et technique, sans jamais tomber dans le surplus ni la redondance comme c’est trop souvent le cas dans ce style très balisé. Entre accélérations, ralentissements, passages propices au headbanging et évidemment agressivité élevée, tout ici est propice à la qualité tant le niveau d’écriture y est impressionnant, et la suite va le confirmer tant « Omnipotent Annihilation » va se révéler monstrueux. Car ici encore les gars ne vont pas faire de quartier, notamment « Brutal Dave » comme on le surnomme, qui derrière son kit balance carrément des hammerblast de folie, avant d’enchaîner sur du supersonique à la double pour donner quelquechose de carrément remuant et d’entraînant dont l’accroche est immédiate. Totalement différent de ce qu’on a pu entendre auparavant cette plage très simple va droit au but et en mode express, totalement l’inverse de « The Abyss (Chapter One) » qui lui ne possède ni vitesse ni blast, et reste tout du long sur un tempo assez tranquille mais qui finit par devenir un peu répétitif sur la durée. C’est finalement la seule faute de goût de l’album, qui n’est pas un ratage loin de là mais qui manque un peu d’idées pour vraiment se placer au niveau de ce qu’on a pu entendre, et de ce qui arrive ensuite. Car pour terminer en beauté rien de mieux que de revenir aux fondamentaux et de balance la purée à fond la caisse, c’est le cas avec « Quintessence Of Suffering » et « Deception Of The Blood » qui outre leur courte durée n’offrent aucun répit ni temps mort, pour permettre à cette galette d’en finir sur une dernière rasade de sauvagerie, avant le cadeau d’une excellente reprise intitulée « Living In Fear ». Tirée de l’album « Eternal » de MALEVOLENT CREATION sorti en 1995 elle se montre d’une très grande fidélité par rapport à l’originale, et bien qu’étant parfaitement exécutée elle est justement trop ressemblante pour marquer les esprits, et on aurait sans doute préféré un peu plus de folie et de personnalité de ce désormais classique de la bande à Phil Fasciana.
Cependant cette légère faute de fin de parcours ne doit pas faire oublier la prestation d’ensemble absolument énorme, aidée en cela par une production impeccable à la fois propre et naturelle où chaque instrument est parfaitement équilibré et audible. Si les solos se font en revanche plus rares ils sont par contre vraiment réussis et amènent un vent de fraîcheur lors qu’ils interviennent, permettant ainsi d’aérer les compos, qui sont plus abouties et plus variées que ce que ses créateurs ont pu sortir par le passé. Autant dire qu’on est donc en présence à ce jour du meilleur opus des transalpins qui prouvent qu’ils sont capables de faire autre chose que de jouer à deux-cent à l’heure et en recherche de record de Bpm, et même s’ils ne réinventent rien ils font le boulot avec tellement d’entrain et de brio qu’on ne peut que s’incliner et leur tirer notre chapeau. Grazie Mille !
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