C'est comme s'il ne s'était rien passé. Pourtant, on ne donnait pas cher de la peau de Hour Of Penance après le départ du chanteur Francesco Paoli puis du batteur Mauro Mercurio suite à un concert un peu trop arrosé en 2010. Les membres s'embrouillent, lavent leur linge sale en public et voilà la carrière montante des Italiens qui explose en plein vol. Le split semblait dès lors inévitable pour un groupe privé de ses membres originels. Mais les survivants Giulio Moschini et Silvano Leone décident contre toute attente de poursuivre l'aventure avec un nouveau batteur (Simone Piras) et un nouveau frontman qui n'est autre que Paolo Pieri d'Aborym et Malfeitor. Autre surprise, les Romains passent de Unique Leader à Prosthetic Records pour la sortie il y a quelques jours d'un nouvel album intitulé
Sedition.
Si je parlais de carrière montante pour Hour Of Penance, c'est uniquement en terme de popularité. Car en ce qui me concerne, le combo déçoit album après album.
The Vile Conception commençait déjà à montrer des signes de faiblesse mais restait très correct. C'est en fait surtout sur l'album précédent,
Paradogma, que la formation montrait ses limites. Tout dans les jambes, rien dans la tête. Le contenant plus important que le contenu. J'espérais donc un retour à de vraies valeurs suite aux changements de line-up. Malheureusement il n'en est rien.
Sedition suit la même voie de garage, comme s'il ne s'était rien passé. Comme
Paradogma,
Sedition propose une pochette magnifique. Comme
Paradogma,
Sedition bénéficie d'une production moderne ultra-puissante. Et comme
Paradogma, tout cela n'est que de la poudre aux yeux. Car derrière ces atouts attirants, il n'y a rien, tel une pétasse levée dans un bar minable qui n'a que son corps à offrir.
Hour Of Penance reprend donc là où on l'avait laissé. L'objectif du groupe est même encore plus flagrant qu'avant: se placer aux côtés des pontes du brutal death moderne que sont Behemoth et Nile. Surtout Behemoth d'ailleurs, les liens avec les Polonais s'étant encore davantage resserrés depuis
Paradogma (écoutez donc "Sedition Through Scorn"). Et on ne ressent pas l'apport des deux nouveaux membres. Paolo Pieri nous sort quasiment les mêmes vocaux que Francesco Paoli quoiqu'ils se font un peu moins gutturaux et n'ont pas le même débit impressionnant, l'un des rares points forts que conservait le groupe. Quant au batteur Simone Piras, une boîte à rythme aurait pu tout aussi bien faire l'affaire tant la batterie est triggée et quantisée. La seule chose qui change, c'est que Hour Of Penance a cette fois-ci évité l'écueil des blast-beats incessants sans rien derrière en mettant un peu la pédale douce sur les BPMs. Des blasts sans rien derrière, il y en a encore une pelletée mais ils sont moins présents et souvent joués en courtes rafales en alternance avec du mid-tempo et des rythmiques plus thrashies.
Sedition est ainsi moins brutal et intense que
Paradogma, tout en restant assez rapide dans l'ensemble, n'exagérons rien. Mais il est tout aussi chiant, voire plus. Parce que niveau riff, c'est vraiment la Bérézina. Rien à retenir si ce n'est deux-trois motifs plus inspirés perdus dans un océan d'accords et de tremolos insipides.
Sedition n'aurait-il donc aucun intérêt? Pas loin. L'album est sauvé, si l'on peut dire, par son approche un peu plus mélodique qu'avant avec des leads et des solos plus fréquents (le début de "Enlightened Submission", "Decimate The Ancestry Of The Only God" à 3'00, "The Cannibal Gods" en intro et sur le break à 2'02...) , aux sonorités parfois légèrement orientalisantes (les ouvertures de "Fall Of The Servants" et "Ascension" entre autres). Rien d'exceptionnel mais ils apportent un peu de lumière à des compositions sinon bien tristounettes. Sur huit morceaux ("Transubstantiatio" n'est qu'une brève introduction d'une minute avec des samples de chant d'église), seul "The Cannibal Gods" tire vraiment son épingle du jeu grâce à de bonnes mélodies, un tremolo blasté bien noir et une vraie ambiance, quand les autres pistes ne dégagent rien sinon l'ennui causé par un manque d'inspiration évident. Ce n'est pas faute d'essayer, on sent que les Italiens veulent donner de la grandeur à leurs morceaux (les couches de chants multiples par exemple) mais non, ça ne veut pas, ou alors qu'en de rares occasions.
Si j'avais quelques espoirs de voir Hour Of Penance retrouver le niveau de
Pageantry For Martyrs, l'écoute de
Sedition m'a vite poussé à me rendre à l'évidence. Le groupe s'enfonce dans son brutal death superficiel qu'il ne semble pas prêt de quitter. Ne vous laissez pas berner par la belle cover et le gros son, derrière c'est le néant. Moins brutal et plus mélodique que
Paradogma,
Sedition prend pourtant la même direction et ne se résume qu'à quelques leads intéressantes et deux-trois riffs corrects. Le groupe aurait vraiment dû spliter en 2010 si c'était pour nous sortir un album aussi anecdoctique. Mon divorce avec Hour Of Penance semble bel et bien consommé...
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