Rebaelliun - Bringer Of War (The Last Stand)
Chronique
Rebaelliun Bringer Of War (The Last Stand) (EP)
Depuis son retour aux affaires en 2015, après un long silence de treize années le combo Brésilien n’a pas chômé, car outre la sortie de l’excellent « The Hell’s Decrees » celui-ci a enchaîné de très nombreuses dates tout en trouvant le temps de retourner en studio pour faire du neuf avec du vieux. Ce terme est tout à fait adapté car le désormais trio (Ronaldo Lima ayant quitté le navire peu de temps après la sortie du dernier album) a décidé d’offrir un lifting à son EP sorti en 2000 et désormais quasiment introuvable. Celui-ci voyait le groupe mené à l’époque par Marcello Marzari sortir trois inédits ainsi qu’une reprise du fameux « Day Of Suffering » de MORBID ANGEL, pour un résultat forcément direct, brutal et qui ne se pose pas de questions. Aujourd’hui si ces quatre morceaux figurent sont toujours de la partie, cette nouvelle version a vu pour l’occasion la mention « The Last Stand » rajoutée, ce qui n’est pas un hasard car elle voit l’apparition d’autant de nouveautés enregistrées pour l’occasion par le groupe sous sa forme actuelle. Du coup l’occasion est bonne de comparer ses deux époques, celle d’avant la séparation et celle en vigueur depuis sa reformation, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’une nouvelle fois cela frappe fort et juste, et que le résultat est à la hauteur des attentes.
Jusqu’à présent on n’a jamais été déçu par les productions du combo, et là-encore ça sera le cas puisqu’en un peu plus d’un quart-d’heure il montre qu’il est toujours aussi puissant et brutal, sans que cela ne tombe à plat. Dès les premiers instants de « War Cult Anthem » la machine se lance au combat et ne faiblira plus jusqu’à la fin, car après une courte introduction et un roulement de batterie pour lancer les hostilités les gars vont balancer la sauce sans jamais baisser d’intensité en alternant entre les blast puissants et les parties rapides, où la double est plantée là en continu. Bref ça ne tergiverse pas, ça tabasse sec et c’est ultra-classique sur la forme, mais imparable sur le fond tout en reprenant les éléments du dernier album. « There Is No Horizon » est quant à lui directement inspiré des débuts du trio car le blast y est omniprésent et ne s’arrête que lors du solo pour amener un peu de lourdeur agréable qui permet de souffler et de headbanguer un peu, avant que celui-ci ne se déchaîne de nouveau, pour obtenir une vraie tuerie qui fait bien mal. Mais après cette déferlante les sud-américains vont alourdir un peu leur musique, tout en faisant le grand écart, avec le très bon « The Last Stand », qui va tout du long passer du mid-tempo massif et écrasant à des parties mitraillettes sans fioritures (même si le schéma se montre légèrement répétitif sur la durée). Cependant le résultat est quand même réussi et accrocheur, et va servir de rampe de lancement au fulgurant « Ground Zero » au nom particulièrement bien trouvé, car c’est avec un bruit de champ de bataille que cela commence, avec ensuite une montée en puissance qui va être progressive. Débutant par de la double et du riff bien remuant (le tout sur un rythme relativement posé pour eux) il va falloir un petit moment avant que cela n’explose et qu’une alternance entre passages furibards et plus massifs ne se fasse entendre à plusieurs reprises, tout en terminant de manière ultra-rapide tel un bombardement incandescent et incessant d’obus de toutes sortes.
Fortement inspirée par sa forme actuelle cette ultime nouveauté est tout aussi jouissive et agréable que les autres entendues auparavant, du coup même si l’écoute passe beaucoup trop vite cela permet de combler un peu l’attente d’un futur opus plus long. Parfait pour décrasser les écoutilles, aidé en cela par une production en béton armé et par ses membres dans une forme olympique (notamment Sandro Moreira derrière son kit qui tape toujours aussi fort, tout en mettant dans son jeu un groove implacable) REBAELLIUN malgré son âge déjà imposant a encore et toujours des choses à dire et de la colère emmagasiné en lui. Il prouve également qu’à l’instar de ses compatriotes de KRISIUN il se bonifie avec le temps, tout en faisant évoluer sa musique juste comme il faut (et sans perdre les notions de base), mais en y rajoutant un soupçon de maturité. Autant dire qu’on sent la différence sur cet EP entre les compos de 2017 et celles de la fin du siècle dernier, mais le principal est qu’on retrouve la patte de ses créateurs, et là-dessus il n’y a pas photo et où sait où l’on met les oreilles … bref autant dire que cette sortie est plus que conseillée aux amateurs de Brutal Death fans de la bande des frères Kolesne et des regrettés NEPHASTH, car il y’a tous les ingrédients réunis pour apprécier un bon moment de dézinguage bourrin qui fait du bien par où ça passe.
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