N'en déplaise à certains, Loudblast est une institution du métal français. L'un des tout premiers représentants de la scène death-thrash en France (aux côtés de Massacra ou Agressor notamment), pionniers d'une radicalisation du son au milieu des années 80. Et rien que pour cela, le groupe mérite encore aujourd'hui le respect. Un groupe qui a toujours su se renouveler, proposant à chaque nouvel album une approche différente, tendant in fine vers une évolution plus ''mélodique''. Malheureusement à partir de
« Fragments » et surtout avec « Planet Pandemonium » Loudblast a cédé aux facilités du sous-accordage incitant aux riffs monocordes et ''jumpy'' et qui a tué bon nombre de groupes dans les années 2000 (à commencer par Metallica). Même si avec le recul ces deux opus sont loin d'être mauvais (la prod de « Planet Pandemonium » est même béton), difficile pour autant de reconnaître qu'on y retrouvait le Loudblast d'antan. Tout cela pour dire qu'après un gros hiatus de six ans, et après avoir assisté au retour sur les planches de la bande à Stéphane Buriez (quel bon souvenir que ce concert du Hellfest 2010!), comme beaucoup j'attendais de pied ferme ce « Frozen Moments Between Life And Death ». Qu'allait donc nous réserver ce Loudblast cru 2011? Même si personne n'attendait sérieusement un réel retour aux sources, tout le monde espérait au moins un léger mieux par rapport au dernier enregistrement en date. Et sur ce point là on peut dire que le contrat est rempli: « Frozen Moments Between Life And Death » se révèle plus travaillé, intéressant et ambiancé que « Planet Pandemonium ».
Les die hard fans peuvent d'ores et déjà s'en retourner à leurs bougonnements de mécontentement, ce nouvel opus marque une continuité dans l'évolution des nordistes. Moins facile que son ainé mais encore plus mélodique, n'en déplaise à ceux qui sont restés bloqués à la fin des années 80, Loudblast lui a continué d'avancer. Pourtant on pourrait grosso merdo pointer du doigt à peu près les mêmes critiques que celles formulées à l'égard de « Planet Pandemonium » (l'album dont « Frozen Moments Between Life And Death » se rapproche peut-être le plus finalement), à savoir un côté trop facile au niveau du riffing et un manque de rapidité comparé aux premiers albums. Sur ce dernier point pas de faux procès néanmoins, tant le groupe a lâché, depuis
« Sublime Dementia » déjà, la course effrénée à la célérité. Ne vous attendez donc pas à des rasades de blasts, vous risqueriez d'être sacrément déçus. L'album évolue globalement dans une veine mid-tempo voire franchement lente et rampante (le début de « Neverending blast », la fin de « Nosce te ipsum », « To bury an empire »), seuls quelques blasts au rendez-vous mais la dominante reste loin de mach un. En ce qui concerne les guitares on retrouvera encore certains riffs monocordes loin de la complexité relative des compos de
« Disincarnate »: le début du titre éponyme, le riff principal de « Emptiness crushes my soul », « Hazardous magic » à 2'55... En clair « Frozen Moments Between Life And Death » est loin d'être l'album le plus extrême de Loudblast.
Et c'est probablement ce qui le rend intéressant. Car le groupe s'est concentré sur les mélodies et sur ce qui manquait cruellement à « Planet Pandemonium » : une ambiance. En effet dès le début du premier morceau on ressent les velléités mélodiques des quatre musiciens qui seront étalées tout au long de ces neuf titres. Des arpèges laissant transparaître des sonorités parfois presque proches du black metal sur « Towards oneness » ou « The bitter seed » (conséquence de l'arrivée de Drakhian au sein du combo?), ces nombreux soli et leads étoffant l'ambiance générale (« Neverending blast », « Towards oneness », le solo intéressant de « Nosce te ipsum », « To bury an empire »). En cela le titre de clôture « To bury an empire » se révèle être l'un des meilleurs de l'album, lent et mélodique avec ces leads aériens, il aurait mérité de s'étendre sur deux minutes supplémentaires afin de terminer l'album de manière encore plus forte. N'allez pas croire pour autant que le groupe est devenu totalement gay, loin de là heureusement! Loudblast sait encore faire parler la poudre lorsqu'il le veut. On notera quelques riffs vindicatifs en tremolo, acompagné d'un bon vieux blast des familles sur « Frozen moments between life and death » ou encore sur « Neverending blast » à 2'05 (passage qui ne ferait pas tache sur un album de Hail Of Bullets). Stéphane Buriez parvient à nous sortir des riffs bien accrocheurs : celui de « Emptiness crushes my soul », « Nosce te ipsum » à 1'56, « Hazardous magic » à 32''. Le tout ayant été mixé par le tas de graines au studio The Abyss, attendez-vous à du gros son.
J'avais été plutôt emballé lors de mes premières écoutes et je dois avouer que le soufflé est un peu retombé depuis. Si ce n'est cette poussée toujours plus mélodique et assez bien maîtrisée, on peut reprocher à « Frozen Moments Between Life And Death » certains des défauts déjà présents sur ses deux prédécesseurs. J'aurais aimé un peu plus de virulence dans le propos mais peu importe. Avec sa pochette une fois de plus signée Bolek Budzyn (mais qui est loin d'être sa plus réussie), ce nouvel opus n'est pas le meilleur du groupe évidemment et ne ramènera pas vers lui une frange de fans déjà partie depuis bien longtemps. Toutefois l'album mérite qu'on s'y attarde, possédant une homogénéité et une ambiance qui faisaient grandement défaut à « Planet Pandemonium ». Reste à voir ce que Loudblast nous proposera à l'avenir mais « Frozen Moments Between Life And Death » nous montre clairement que le groupe a encore des choses à nous dire.
3 COMMENTAIRE(S)
17/11/2013 07:19
J'y étais aussi a ce concert. Je ne les avais pas trouvé bons. Les vieux morceaux ne rendaient pas aussi bien qu'à l'époque (je les avais vu sur scène en 94 ou 95) et les titres de cet album ne m'ont pas convaincu. En première partie il y avait Destinity que je ne connaissais que de nom. Ils m'avaient convaincu, eux, et c'est avec leur album que j'étais reparti de l'orange bleue.
26/07/2011 14:09
== change les piles ou ta carde SD !! Mouahahah
Un bon album de Loudblast!
album qui nous fait surtout bien oublier "Planet Pandemonium" !!!
un style nouveau pour Loudblast, j'ai acheté l'opus avant qu'il sorte, plus exactement quand je suis allé voir Loudblast à l'Orange Bleue à Vitry (51)
moi je me le passe souvent et je ne m'en lasse pas!!!
25/07/2011 21:56