Capricorns - Ruder Forms Survive
Chronique
Capricorns Ruder Forms Survive
« Un Pelican à quatre cylindres, s'il vous plait ! »
Si cette phrase vous parait incongrue, nul doute qu'elle le sera moins après l'écoute du premier album de Capricorns, Ruder Forms Survive. En effet, les anglais jouent un post hardcore proche d'un Australasia mélangé à du stoner motorisé. Je ne vais pas vous faire un dessin, vous connaissez le couplet de l'alternance brutasse/lapinou qui fait la force du style. Seulement, elle est ici pratiquée avec plus de couilles que d'habitude.
Ce post-hardcore d'autoroute emprunte des chemins parfois boueux (« Blood For Papa ») parfois sinueux (le rock n'roll progressif de « Exit Wargasmatron » ou les changements de vitesse de « Born On The Bayeux ») mais toujours bordés de paysages orageux. Les éclairs surgissent dans l'inquiétant « The First Broken Promise », seul morceau chanté où Eugène Robinson (Oxbow) vient apporter sa voix grinçante comme une porte sous Valium le temps d'un road trip aussi fou qu'angoissant (brrr ces arpèges…). Les virages empruntés sont l'occasion d'apprécier cette batterie, véritable moteur des chansons, à la frappe simple mais juste dans ses emportements ritualisant ou ses martèlements, un plaisir dans un genre dont le point faible est trop souvent sa rythmique soporifique.
Malgré des compositions douces et croquantes comme un Werther's Original, le groove souffreteux n'est utilisé qu'avec parcimonie. Une basse grogneuse ou une guitare passant la quatrième donnent parfois envie de sortir le 4x4 du garage mais la contemplation en bord de route est certainement l'activité la plus présente dans cette vie de chauffard un brin mollassonne, surtout en fin de parcours. Il faut dire qu'avec une production aussi lisse, les pneus risquent fortement de déraper sur un terrain que l'on aimerait plus glissant, perpétuant la traversée de caillasses de « Blood For Papa » ou la rencontre de vieux routards sur le fédérateur « The Last Renaissance Man ». Reste un voyage agréable qui glisse sur notre capot sans jamais vraiment l'emboutir.
La pochette aussi morbide que fascinante est trompeuse : malgré quelques passages au groove méphitique, Ruder Forms Survive propose un stoner trop gentil pour vraiment faire valoir son apport. Mais n'hésitez pas à tracer la route avec eux, la qualité de certains morceaux faisant de ce disque des bouquetins une alternative intéressante aux instrumentistes propres sur eux qui pullulent ces derniers temps. A noter que le covoiturage en leur compagnie a été de courte durée, le groupe ayant splitté suite à la sortie de son deuxième album River, Bear Your Bones, en 2009.
| lkea 24 Mai 2010 - 2038 lectures |
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