Il m’est arrivé de rêver de disques – mais rarement de rêver de devoir absolument en réécouter un. C’est pourtant ce qu'il s'est passé avec
Stillicide, album qui, à l’époque de sa sortie, avait signé une rupture entre Helms Alee et moi. Ayant adoré
Sleepwalking Sailors, j’avais en effet trouvé cette suite trop proche de la précédente, ne me transmettant plus cette fougue particulière, cette liberté que possèdent encore les trois premiers longue-durées du trio. Mis aux oubliettes, il m’aura fallu un songe pour que, la tête dans les brumes matinales, je me décide à revenir vers lui.
Et la surprise a été grande ! Comment ai-je pu rester froid à l’époque à ces mélodies évidentes, cette ambiance de bien-être parmi les éléments, ces voix tantôt caressantes, tantôt abruptes mais toujours bienveillantes, main tendue vers une balade où les vagues semblent dicter la marche ? De la déception de l’époque, il ne reste plus rien, me retrouvant de nouveau conquis par la bande.
Pourtant, le reproche que je lui faisais à l’époque tient toujours.
Stillicide assume son statut de petit frère dès des lignes de piano directement issues de son prédécesseur. Jouant sur les mêmes cordes, à savoir un post hardcore fricotant aussi bien avec le metal alternatif des nineties (ce qui est un plaisir rare de nos jours) que les musiques indépendantes, jonglant entre Melvins, Fugazi, Circle Takes the Square, Kylesa ou Torche sans jamais pomper qui que ce soit, Helms Alee inscrit dans la mémoire des riffs et chants marquants les uns à la suite des autres.
Là où
Sleepwalking Sailors possédait clairement des instants forts contrebalançant l’atmosphère de rêverie le parcourant,
Stillicide s’affiche en flambeur, enchaînant les compositions où fredonner en rythme. Un objectif qui peut sembler modeste après l’explosion l’ayant précédé mais qui, les attentes oubliées, se prend comme un bonheur de choix. « Tit to Toe » et son rythme lancinant et énergique ; « Galloping Mind Fuck » et ses renvois au meilleur de These Arms Are Snakes et Harkonen ; la beauté nue de « Creeping You Company »... Il y a simplement trop de belles choses ici pour refuser le plat, déclarant que l’on en a déjà mangé de longue auparavant.
Surtout que, finement (car Helms Alee est désormais un groupe fin, tel que
Sleepwalking Sailors l’a révélé), quelque chose de différent s’aborde ici. Moins étincelante, plus apaisée, la formation développe sur le temps long ses attraits, une fois passées les accroches qu’elle aime lancer ici à foison. Une ambiance tribale s’installant en retrait sans s’imposer, des nappes sonores, vocales, proches parfois de l’incantation, des crissements de guitare embrouillant l’esprit... Dans cette joie vécue en extérieur, une soif de vivre aussi humaine que mystique se dessine timidement (« Meats and Milks » par exemple). Ce qui fait que, si on pourra encore dire aujourd’hui de
Stillicide qu’il frôle le doublon (trop) sage, il marque également une nouvelle étape dans la discographie des Ricains. Un constat que
Noctiluca, nouvelle réalisation sortie cette année, appuiera.
Et puis, cette batteuse...
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