Monarch! - Sabbat Noir
Chronique
Monarch! Sabbat Noir (Rééd.)
Monarch est un groupe que j’affectionne particulièrement. Original, jouissant d’un univers propre – y compris graphique – intéressant et varié, son drone/doom l’est tout autant. Insaisissable, noir comme le charbon, jamais décevant, toujours menaçant. Sabbat Noir n’est pas son nouvel album. Il s’agit en réalité de la réédition de leur 5ème album de 2010, devenu difficilement trouvable. Alors que la pochette de l’original n’était pas spécialement attirante, ni significative du style des Basques, la réédition est agrémentée d’un nouvel artwork signé Valnoir, bien plus sombre.
Sur une seule piste de près de 30 minutes, Sabbat Noir développe le style brut de Monarch, mix brutal et tellurique de voix écorchée vive, perdue dans le lointain de l’océan, de doom ultra pesant et de loop drones tournoyantes comme une menace venue du ciel. Les cymbales viennent simplement briser, de temps à autre, le rythme ultra monolithique et l’incroyable sensation d’étirement du temps que procure le morceau. L’ambiance est glauque, très creepy, quasi hypnotique en même temps alors que le titre avance pourtant, par lentes reptations.
Or, on ne décroche jamais. Le son est si profond, si lourd, les cassures si subtiles – presque exclusivement dues à la batterie, on l’a dit – les boucles drones si présentes que le tout te happe littéralement, comme aux grandes heures de Sunn O))). L’immersion dans le morceau renvoie absolument, à mon sens, aux mouvements de l’océan. Comme si tu regardais la mer venir se briser sur le rivage par lentes ondulations. L’impression que cette Nature te dépasse, qu’elle te remplit et qu’elle te pétrifie par la beauté du spectacle proposé. La musique de Monarch sur Sabbat Noir est de cet ordre. Presque aérienne par instant, entrecoupée d’assauts brutaux et de retour au calme, elle te saisit aux tripes, t’enveloppe et te dépasse. Le mix entre les éléments planants et les aspects bruts est juste parfait, comme en atteste encore la voix décharnée d’Emily qui traîne en fond sonore, comme un voile recouvrant l’espace, comme une présence fantomatique venue hanter les marins.
Cette réédition tombe à point nommé pour combler le déficit de ceux – nombreux – qui n’ont pas eu la chance de se l’approprier à l’époque. Vous n’aurez plus d’excuse… même si la réédition reste quantitativement faible ! A bon entendeur… !
| Raziel 15 Juin 2019 - 1130 lectures |
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