Death Angel - Relentless Retribution
Chronique
Death Angel Relentless Retribution
De tous les seconds couteaux du thrash eighties estampillés Bay Area, DEATH ANGEL est probablement l'un des groupes que je connais le moins avec les autres célèbres emplumés du riff qui tache, j'ai nommé DARK ANGEL (non, aucun lien de parenté avec Dolph Lundgren). Une carence en heavy thrash américano-filippin à mettre sur le compte des hasards de la programmation, le tape trading des années lycées qui a lancé la carrière des californiens (la démo « Kill As One » de 1986, produite par Kirk Hammett) ayant plus profité à SLAYER et son « Angel Of Death » qu'aux « The Ultra-Violence » et autres « Frolic Through The Park » en ce qui me concerne ! Le souvenir périssable d'un « Act III » au mordant émoussé n'ayant rien arrangé, j'ai donc rangé pour longtemps DEATH ANGEL au rayon actes manqués, saluant avec bien plus d'ardeur la reformation des piliers EXODUS et TESTAMENT au cours de la décennie écoulée.
Après un
« Killing Season » fort séduisant –
j'ai depuis lors fait amende honorable en plaçant quelques billes sur ce bel effort heavy thrash au feeling très rock – DEATH ANGEL enregistre en mai 2009 le départ du batteur d'origine Andy Galeon, jadis gravement accidenté et dont la longue convalescence conduira au split du groupe en 1990, ses comparses refusant obstinément de le remplacer et se faisant lourder par Geffen Records. Le bassiste Dennis Pepa ayant raccroché les gants en octobre 2008, DEATH ANGEL accueille alors en ses rangs Will Carroll (VICIOUS RUMORS) et Damien Sisson pour faire le nombre. La paire de guitaristes Aguilar/Cavestani et le chanteur Mark Osegueda (qui serait vraiment parfait chez ANTHRAX) étant eux fidèles au poste, aucune crainte à avoir en terme de continuité stylistique, DEATH ANGEL faisant ici du DEATH ANGEL avec une application qui force le respect. Et si les deux premières écoutes m'ont paru bien longuettes, c'est en partie de la faute de Gary Holt, « Exhibit B : The Human Condition » jouant clairement plus la carte de la violence et de la flambe, pour citer un autre effort thrash à la durée conséquente. Mais une fois balayé le spectre des dernières productions ravageuses signées OVERKILL, HEATHEN et EXODUS, difficile de faire la fine bouche à l'écoute d'un « Relentless Retribution » au petits oignons pour qui aime s'accorder quelques pauses heavy (« Opponents At Sides ») entre deux accélérations thrash typiques (« Truce », le morceau de bravoure speedé de l'album).
Sur la durée, par sa richesse instrumentale et sa grande variété rythmique, ce sixième full length tient même la comparaison avec les déjà cultes « Ironbound » et « The Evolution Of Chaos » ! Plus agressif que son prédécesseur, « Relentless Retribution » fera le bonheur de ceux qui trouvaient
« Killing Season » un poil trop rock et décontracté, les solis à la MEGADETH/EXODUS (moins à l'arraché de sur « Killing » et plus démonstratifs, ce qui n'est pas pour me déplaire) ayant tout pour séduire les amateurs de thrash de haute volée, tour à tour raisonnablement violent et puissamment mélodique. Outre une plus forte propension au fauchage de tibias (« In The Arms Of Righteous Anger ») et des tempos majoritairement plus rapides, DEATH ANGEL fait surtout la différence par le biais d'un tracklisting impeccable, la capacité des californiens à changer de registre s'avérant ici un atout majeur au moment d'aérer les nombreuses pièces thrash de l'album : de l'accalmie flamenco finale de « Claws In So Deep » à faire rougir de honte le duo Marc Rizzo/Max Cavalera (caméo de RODRIGO Y GABRIELA oblige) en passant par la superbe ballade aux accents panteresques « Volcanic », tout les éléments son réunis pour faire de « Relentless Retribution » une grande réussite à la durée de vie conséquente. Mais pas d'album mémorable sans chanteur d'exception et la performance de Mark Osegueda mérite assurément qu'on lui tire une salve de couvre chefs tant le bonhomme tire les compositions vers le haut. Très inspiré sur bon nombre de refrains attrape mémoire (« Opponents At Sides », « Claws In So Deep »), Osegueda multiplie les gueulantes sur les passages les plus féroces du lot (« Absence Of Light » et « This Hate » en tête de gondole), le reste de la troupe se chargeant d'appuyer ses redoutables hurlements par les backing vocals poilues de rigueur lorsqu'on cause thrash metal racé, old school sans être passéiste et aussi lourdement armé que Terry Crews dans « The Expendables ». Prétendant au podium 2010 !
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5 COMMENTAIRE(S)
citer | EvilPriest a écrit : Oulah, le chroniqueur devrait s'informer ! Le bassiste est Damien Sisson et le guitariste rythmique n'est plus Gus Pepa depuis des années mais Ted Aguilar !
Corrigé, merci. |
citer | EvilPriest 02/09/2013 01:04 | | Oulah, le chroniqueur devrait s'informer ! Le bassiste est Damien Sisson et le guitariste rythmique n'est plus Gus Pepa depuis des années mais Ted Aguilar ! |
citer | Pareil que Solo Necrozis, ca donne envie. J'attendait pas forcément grand chose de DA mais pour le coup je crois que je vais l'acheter.
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citer | Solo Necrozis a écrit : Ça fait plaisir de lire cet genre de chronique ! Cet album est une de mes plus grosses attentes de l'année, vivement le 14.
Merci pour ton com! Cet album est une vraie réussite, j'espère que tu ne seras pas déçu! |
citer | Ça fait plaisir de lire cet genre de chronique ! Cet album est une de mes plus grosses attentes de l'année, vivement le 14. |
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5 COMMENTAIRE(S)
02/09/2013 13:14
Corrigé, merci.
02/09/2013 01:04
30/08/2010 18:09
30/08/2010 09:00
Merci pour ton com! Cet album est une vraie réussite, j'espère que tu ne seras pas déçu!
29/08/2010 03:18