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Peshmerga - Murderous Acts Of Cruelty
Chronique
Peshmerga Murderous Acts Of Cruelty
Le split de Gorgasm a laissé des milliers de fans au bord du suicide. Mais aujourd'hui, tous les déçus peuvent desserrer leur corde et se remettre à vivre. Car avec la reformation des Dieux du brutal death US et Human Filleted qui sonne désormais comme un tribute-band, nous voilà avec une troisième entité gorgasmique: Peshmerga. Appellation qui désigne non pas un délicieux dessert (ça ne va pas m'empêcher de me moquer!) mais un soldat qui se battra jusqu'à la mort dans la langue kurde. Et Pêche Melba est encore plus Gorgasm que Gorgasm puisqu'il compte dans ses rangs pas moins de trois ex-membres: Tom Tangalos au chant et à la guitare, Russ Powell à la basse et Derek Hoffman à la batterie, soit les trois-quarts du line-up de Stabwound Intercourse. S'ajoutent deux inconnus, le chanteur Bryan Krikie et le guitariste Tim Thompson. Aussitôt formée, la troupe signe chez LE label brutal death 2010, Sevared Records, et nous balance déjà un premier full-length répondant au doux nom de Murderous Acts Of Cruelty. Tout un programme!
Si je vous dis que Murderous Acts Of Cruelty sonne comme du Gorgasm, ça vous étonne? On retrouve en effet ici tous les ingrédients qui ont fait le succès de l'ex-combo de Chicago, une belle pochette en plus. A savoir:
La brutalité.
Les blast-beats vous font le kiki tout dur? Derek Hofmann est là pour faire affluer le sang vers votre entrejambe. Murderous Acts Of Cruelty nous offre ainsi toute une collection de blasts qui sonnent du feu de Satan grâce à une production puissante et une prestation carrée. On a aussi le droit à la dose de "semi-blasts" dont l'impact est par contre beaucoup moins rude en raison d'un son trop plastique. Un défaut qui fait baisser le degré de jouissance (et la note) mais qui n'empêche pas l'opus d'être réservé aux gros bourrins. Le rythme frénétique de l'ensemble et un "Suicide On Impulse" grindy à souhait ne calmeront pas non plus le jeu.
Le groove.
Pêche Melba a beau sortir l'artillerie lourde et couper tout ce qui dépasse, le groove reste omniprésent. Pour ce faire, le groupe fait appel à des riffs simples soit moyennement rapides et entraînants ("Butchered In Captivity" à 2'30 et 4'07, "Suicide On Impulse" à 1'41, "Murderous Acts Of Cruelty" à 1'01, "Those Who Face Death" à 1'33, "Brutalize Conquer Destroy" à 0'59 ou encore "Nuclear Cremation" à 0'58) soit carrément plus gras et lourds à la Dying Fetus comme sur "Hordes Of Assassins" à 2'48, "Suicide On Impulse" à 1'58 et 2'13 ou "Nuclear Cremation" à 1'14 et 2'23. Même s'ils ont un peu la fâcheuse tendance à se ressembler, c'est bonnard!
La technique.
Sans être démonstratif, Pêche Melba assure et on sent bien ses musiciens expérimentés et à l'aise avec leurs instruments. Ca joue vite, c'est carré, bien en place, ça sweepe un peu, ça riffe bien, la basse a droit de cité, l'enchaînement des plans se fait très fluide, bref la technique est toujours au service des compositions et ça passe comme Papa dans Maman.
La basse.
Une des marques de fabrique de Gorgasm que Pêche Melba reprend. Ca commence d'ailleurs très fort avec un joli solo de Russ Powell à 2'22 sur "Hordes Of Assassins". On sent un effort pour différencier la quatre-corde des guitares et c'est plusieurs fois au cours de la demie-heure de musique qu'on verra pointer son long manche. Le mixage est toutefois ici moins avantageux, rendant l'instrument moins audible et donc plus timide. Un peu dommage...
Le chant à plusieurs.
Un autre des gros atouts de la bande de Tom Leski qui s'y mettait à trois. Les Chicagoans ne sont que deux au micro mais les intonations y sont variées avec du growl, du shriek et des éructations plus porcines. L'alternance est fréquente et rapide, rendant les morceaux d'autant plus intenses. Une réussite sur laquelle beaucoup de groupes de brutal death au chant monolithique et incompréhensible devraient prendre exemple.
La trame mélodique.
C'est LE gros plus de Gorgasm, ce qui lui a permis de se démarquer de la masse et d'en faire un des leaders de la scène. Avec le chant de Tom Tangalos, ce sont ces putains de bons riffs légèrement mélodiques qui rapprochent le plus Pêche Melba de Gorgasm. Et il y en a à la pelle sur un Murderous Acts Of Cruelty bien inspiré en la matière. Le riff du refrain de "Butchered In Captivity", "Murderous Acts Of Cruelty" à 2'47 sur une rythmique thrashie et "Nuclear Cremation" à 1'43 sont parmi mes exemples préférés. Ca le fait aussi quand les Américains se la jouent plus sombres comme au début de "Butchered In Captivity" (avec les gros blasts, vous allez pouvoir changer de caleçon!), à 0'38 sur "Those Who Face Death" ou en intro de "Nuclear Cremation" (encore des blasts!) qui restera noir presque tout du long. Le quintette a également prévu au menu quelques solos pas forcément exceptionnels mais très agréables à l'écoute, ceux de "Murderous Acts Of Cruelty" et "Brutalize Conquer Destroy" étant mes favoris.
Avec tous ces points communs, la comparaison avec Gorgasm est donc inévitable. Rien de plus normal me direz-vous avec un tel line-up. Il n'y a guère qu'au niveau des thématiques que les deux divergent puisque Peshmerga (oui, on arrête, trop bouffé!) a adopté des paroles plus guerrières et a laissé tranquille le sexe faible (ne vous fiez donc pas à la tête de femme décapitée sur la pochette). Grâce à un riffing de qualité bien au-dessus de la moyenne, une bonne louche de groove qui accompagne une brutalité jouissive (blaaaaaasts!!), une technique hors-pair et ce petit côté mélodique qui fait toute la différence, Peshmerga livre un album ultra efficace qui fait partie des très bonnes sorties de cette année. Il faut aussi saluer l'effort de n'incorporer aucun sample, une prouesse dans le brutal death de nos jours! Trente minutes c'est trop court par contre et on a qu'une envie, se resservir! Notons toutefois que malgré toutes ces qualités et une preuve flagrante comme quoi ses membres n'ont pas perdu la main, Murderous Acts Of Cruelty reste en-dessous des albums de son grand frère. J'avoue également préférer d'une courte tête le Blunt Force Embludgeonment de Human Filleted dont, rappelons-le, trois membres/ex-membres forment désormais le nouveau Gorgasm avec Tom Leski. Mais ne faisons pas la fine bouche et savourons ces trois entités gorgasmiques qui s'offrent à nous. Vivement le split avec Bananarama!
| Keyser 13 Décembre 2010 - 1920 lectures |
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